Mardi dernier, le Bureau d’audience publique sur l’environnement (BAPE) tenait sa première séance grand public au sujet du réaménagement de la cellule 6 de Stablex, un centre de traitement de résidus inorganiques et industriels situé à Blainville. En avril, le BAPE avait été mandaté par le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs de tenir une enquête après que la zone devant initialement accueillir la cellule d’enfouissement ait été changée.
Les citoyens, municipalités et organismes présents étaient donc invités à exprimer leurs motifs de consultation publique devant Joseph Zayed, président de la commission d’enquête, et à poser leurs questions aux membres de la direction de Stablex ainsi qu’aux représentants du ministère.
« Les rapports du BAPE sont notamment fondés sur les opinions émises par les citoyens et les citoyennes », indique Joseph Zayed.
Le président de la commission insiste sur le fait qu’une telle démarche peut « faire évoluer le regard général de la commission d’enquête sur le projet et ses enjeux. »
La parole aux Blainvillois
Les requérants déplorent principalement l’emplacement prévu pour la cellule 6, situé en milieu humide ainsi qu’à proximité de quartiers résidentiels.
« Les risques de contamination de la nappe phréatique sont immenses », fait valoir Martine Ouellet, cheffe du parti Climat Québec, qui ajoute que « ce n’est pas normal d’avoir ça dans un milieu urbain. »
Plusieurs considèrent également le titre de « réaménagement » comme étant trompeur. Ils prétendent que le projet consiste plutôt en un nouveau site d’enfouissement s’ajoutant aux autres et dont la conception n’a jamais été testée.
« La question n’est pas de savoir s’il y aura un désastre, mais quand y aura un désastre et de quelle ampleur », s’exclame Martine Ouellet.
« Ce sont nos générations futures qui devront assumer le problème, soulève quant à elle la citoyenne Annick Plouffe. Nous parlons d’une possibilité de pollution à grande échelle que nous allons devoir payer à grands frais. »
Est aussi contestée le traitement et l’enfouissement par Stablex de déchets toxiques en provenance de l’extérieur de la province.
« Selon nous, la pollution engendrée par cette cellule n’aura pas seulement un impact sur la Ville de Blainville, mais sur une partie du territoire québécois », avance Annick Plouffe.
Un processus en cours
La première partie du processus d’audience publique du BAPE a comme objectif d’étoffer l’information disponible, entre autres en divulguant le projet de réaménagement à la population et en en précisant certains aspects. Une visite des installations de la future cellule 6 était d’ailleurs organisée au matin du 10 mai pour compléter cette étape.
« [L’audience publique] permet [aux citoyens] de mieux comprendre et de mieux cerner les enjeux relatifs au projet, explique Joseph Zayed. Ultimement, cela [leur] permettra de [se] construire une opinion éclairée ».
Dans la deuxième partie, qui débutera le 6 juin, les citoyens se statueront de façon officielle sur le sujet, notamment par la déposition d’un mémoire. Une synthèse des points de vue et des préoccupations sera alors consignée par le BAPE et deviendra accessible au public. L’enquête s’étalant sur une durée maximale de quatre mois, le rapport de la commission sera remis le 8 septembre 2023 au ministère.
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