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Des élus bien décidés à bonifier le transport collectif

Photo courtoisie-Mercredi dernier, une délégation de préfets de la Couronne Nord –

à laquelle s’est jointe la mairesse de Blainville, Liza Poulin, sont descendus à l’Assemblée nationale afin de lancer un message clair sur leurs attentes en matière de financement du transport collectif.

Des élus bien décidés à bonifier le transport collectif

Publié le 20/09/2024

Échange avec la ministre Geneviève Guilbault

Des élus municipaux de la Couronne Nord sont descendus jusqu’à Québec, la semaine dernière, dans l’espoir de sensibiliser la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, à l’inefficacité du transport collectif intramunicipal et interrégional et de la nécessité de revoir le financement à cet effet.

Après un passage éclair à l’Assemblée nationale mercredi dernier, les élus se sont entretenus virtuellement avec Mme Guilbault, vendredi matin. Parmi eux, la mairesse de Blainville, Liza Poulin, et le maire de Rosemère, Éric Westram, également préfet de la MRC Thérèse-De Blainville, étaient présents à cette démarche de la Table des préfets de la Couronne Nord. 

La discussion a tourné autour de trois axes : le financement des cinq prochaines années, la planification financière à moyen et long terme ainsi que le retour au mode de gouvernance régionale et locale comme l’était celui du Conseil intermunicipal de transport Laurentides. 

Bref mais constructif

Dans un échange avec le Nord Info, Mme Poulin et M. Westram sont revenus sur la rencontre d’une heure avec la ministre Geneviève Guilbault. 

La mairesse de Blainville affirme que la rencontre a été brève mais constructive. « Ça été une rencontre franche. Nous avons eu l’opportunité de lui exprimer nos inquiétudes et les enjeux concernant la Couronne Nord. C’était important pour nous qu’elle capte cette sensibilité. »

Le préfet de la MRC Thérèse-De Blainville affirme que la demande des élus a été clairement exprimée. « Nous demandons un financement stable et prévisible ainsi qu’une révision de la gouvernance en transport collectif. La place que nous occupons dans la gouvernance des organismes de transport collectif et le financement doit être à la hauteur de notre poids démographique. Nous croyons qu’ainsi, il nous sera beaucoup plus facile d’offrir une meilleure couverture d’est en ouest plutôt que nord-sud. »

Mme Poulin estime que cette demande de financement stable permettrait aussi une meilleure planification des investissements municipaux sur le long terme et plus de cohérence avec le développement territorial et les attentes des citoyens. 

Transport collectif en demande

« Actuellement on a une vision assez à court terme sur le transport collectif.  En réduisant les dépenses, on va vers une spirale négative. Pourtant, quand l’offre est là, les usagers sont là. L’achalandage est en croissance. Dans les autobus, on a même surpassé le l’achalandage avant-pandémique, qui était très axé vers le nord, alors que maintenant, il y a beaucoup de déplacements intra-couronne. »

Pour bien illustrer son propos, Mme Poulin relate l’exemple de la ligne de train Saint-Jérôme où l’on constate un surplus de 900 usagers et qui ne trouvent aucun siège pour s’asseoir…et que l’on risque de voir reprendre l’automobile.

Une option qui contribue à la congestion sur les autoroutes, surtout l’autoroute 640. « En 2021, le coût de la congestion avait été évalué à 1 milliards de dollars entre la Couronne Nord et Laval », note Mme Poulin.

Le préfet Éric Westram abonde dans le même sens et va même plus loin. « Ce qui est laconique dans tout ça, c’est que le gouvernement du Québec actuel a consenti des sommes importantes dans des infrastructures de transports, qui touchent directement le territoire de la MRC De Thérèse-De Blainville. Or, sans un engagement ferme de ce même gouvernement, il nous sera impossible d’amener à leur plein potentiel les voies réservées au transport collectif de notre MRC, ces mêmes voies réservées, faut-il le rappeler, qui sont en cours de construction sur les autoroutes 15 et 19 grâce aux investissements majeurs consentis par ce gouvernement. »

Dans la foulée argumentaire, se trouvent aussi les entreprises industrielles désavantagées en termes d’accès au transport en commun pour leurs employés ainsi que les étudiants, signale-t-on, puisqu’il n’y a pas de transport collectif adéquat d’ouest en est sur l’autoroute 640. « Comment c’est possible pour un jeune d’aller étudier ailleurs ? », clame la mairesse de Blainville qui constate que bon nombre de jeunes préfèrent encore aller étudier à Laval, l’accès étant plus facile. 

Les deux élus parlent d’une même voix et s’entendent pour dire que la ministre des Transports doit tenir compte des élus municipaux, qui connaissent bien les besoins de leur population. « Il faut faire partie prenante, faire partie de la solution et jouer notre rôle d’élu », insiste Mme Poulin.