Encore sollicités en raison de leur expertise respective, il est bien difficile pour eux de fermer définitivement la porte à cette vie professionnelle captivante.
Mariés depuis 55 ans, Rosemonde et René ont mené une carrière dont la liste des réalisations et implications n’a d’égale que leur désir profond d’agir pour le bien-être présent et futur de leur communauté.
Dans leur domaine respectif, leur réputation est notoire. Au sein de la population régionale également, mais peut-être moins des plus jeunes générations.
Prénom prédestiné
Pourvue d’un doctorat PHD en microbiologie médicale obtenu au Québec, Rosemonde Sayegh, qui est née en Égypte, a rencontré René ‘Mandeville, diplômé de Polytechnique qui revenait de France après avoir travaillé pour le compte de la société française Air liquide et complété une spécialisation en ingénierie de soudage.
Rosemonde et René se sont rencontrés dans un party d’étudiants apprenant l’allemand. Coup de foudre immédiat entre ces deux passionnés qui n’attendront que quelques mois pour échanger leurs vœux de mariage.
Le Dr Rosemonde Mandeville n’a eu de cesse d’agir dans le milieu scientifique et de la recherche depuis. Elle a été chercheure et enseigné en immunologie durant 20 ans à l’Institut Armand-Frappier, détient une spécialisation en cancer du sein pour lequel elle a donné des centaines de conférences bénévolement à travers tout le Québec en plus d’agir comme référence auprès des médias.
Ce n’est pas tout. Elle s’est impliquée sur plusieurs projets de recherche et missions dont l’une d’elle en Haïti, qui a permis d’identifier le premier cas de SIDA dans ce pays. On lui doit création de la compagnie de biotechnologie Biophage Pharma. Mais aussi d’une importante étude.
« J’ai fait une grande étude de 10 millions de dollars pour Hydro-Québec, Hydro-Ontario et Santé Canada sur l’effet des champs magnétiques produits sur les fils à haute tension sur le développement des cancers, surtout chez les enfants. Ça a duré 10 ans et j’avais un budget de 10 millions de dollars. »
Parmi la longue liste de titres lui ayant été décernés, retenons celui de « Femme du siècle » dans le domaine des sciences et biotechnologies au Salon de la femme de 1998.
Au travail à plein temps
De son côté, l’ingénieur René Mandeville recense une longue liste de réalisations importes lui aussi. Il a pris part à l’unification des 35 organismes (la campagne des fédérations) procédant à des campagnes de financement à la demande du maire de l’époque, Jean Drapeau, démarche qui mènera plus tard à la création de Centraide.
M. Mandeville sera ensuite chargé de convaincre de grosses entreprises d’instaurer le concept de déduction à la source au système de paie aux fins d’aide aux organismes. « Ça ne s’était jamais fait auparavant », assure-t-il.
Après 25 années passées chez Air liquide, il s’unit ensuite à des amis pour fonder OPTEC avant de se joindre pour 15 ans au Groupe Laperrière-Verreault.
Il y a sept ans, à l’âge vénérable de 73 ans, il a accepté le poste de directeur du développement des affaires dans l’Est du Canada pour la firme de Vancouver Sacré-Davey Engineering. Depuis, il se déplace régulièrement dans le pays et même aux États-Unis.
Encore actifs
Pendant les sept premières années de vie commune, le couple Rosemonde et René se sont déplacés dans plusieurs villes canadiennes avant de prendre racine à Sainte-Thérèse, dans quartier bien tranquille où ils ont élevé leurs trois enfants.
À Sainte-Thérèse, le nom de René Mandeville est associé au Club Gym-Plus qu’il a co-fondé et qui a pris de l’ampleur au fil des décennies jusqu’à devenir un club réputé avec 20 entraîneurs qualifiés et qui préparent des athlètes de haut niveau, tandis que le nom de Rosemonde Mandeville est désormais associé au conseil d’administration de Blainville-Arts comme directrice en recherche de financement.
Pourtant, la Dre Mandeville siège encore sur d’autres conseils d’administration. Jusqu’en 2023, elle présidait encore celui du Musée Armand-Frappier, inauguré au cours dernières années, pour ne nommer que celui-là.
Il y a 20 ans, les deux époux se sont donnés comme défi d’ajouter un nouveau violon d’Ingres à leur agenda déjà bien rempli par leur carrière et leur vie de famille à laquelle se sont greffés sept petits-enfants au fil des ans. Rosemonde s’est essayée à la peinture et à la scupture alors que René s’est inscrit à des cours de piano en plus de s’entraîner au gym trois fois par semaine. Comme quoi, l’âge importe peu.
Précieuse famille
Lorsqu’on leur demande ce dont ils sont le plus fiers, les deux époux ne font aucune allusion à leur carrière. C’est leur famille qui donne tout le sens à leur vie. C’est le cœur de leur immense motivation. Leur immense galerie de photos familiale laisse deviner la grande importance que revêt pour eux l’esprit de famille.
À une époque où la femme commençait à peine à trouver une place sur le marché du travail, la Dre Mandeville assurait de front sa carrière tout en prenant soin de ses enfants dans la maison alors que son époux les prenait en charge pour les activités et cours extérieurs.
« Ça a été difficile les premières années parce que, je travaillais toute la journée. je devais étudier, rédiger mon doctorat, puis j’avais deux enfants en bas âge. Ça demande beaucoup de discipline puis aussi beaucoup de santé », souligne-t-elle.
Quand l’amour est là
Puis leur amour réciproque saute aux yeux de quiconque les côtoie. Mme Mandeville lance sans réserve que son époux est « un homme extraordinaire » alors que celui-ci lui apporte des fleurs chaque semaine depuis 55 ans.
« Il a toujours été présent pour moi. Il m’a toujours soutenue. Il a toujours compris ce que je voulais. Il est toujours là pour m’aider », relate Mme Mandeville.
De l’aveu de René Mandeville, l’égalité bien présente dans leur couple tient au fait que chacun menait une carrière remplie et épanouissante.
Et à voir le bonheur s’exprimer aisément sur leur visage, force est d’admettre qu’il y a là peut-être une clé pouvant inspirer tout un chacun.
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Sainte-Thérèse