Ce festival, organisé depuis quatre ans par le Club Sexu, cible les 18-35 ans à travers une campagne numérique ludique et des événements, avec le soutien de près de 60 partenaires.
« On utilise les codes des festivals pour parler de sexualité de manière positive et célébrer la prise en charge de sa santé sexuelle, nous explique en entrevue Morag Bosom, chercheuse et conceptrice sexologique au Club Sexu.
Cette année, l’organisme a mis l’emphase sur l’accessibilité, en offrant un outil pour aider les jeunes à trouver les services de dépistage les plus proches et adaptés à leurs besoins spécifiques, comme les cliniques LGBTQ+ ou les tests couverts par la RAMQ. En entrant leurs critères sur depistafest.ca, ils reçoivent un top 3 des cliniques les mieux adaptées.
« Le DépistaFest, c’est surtout un prétexte pour créer une bonne habitude : prendre rendez-vous pour un dépistage des ITSS, au moins une fois par année. On veut défaire le tabou qui entoure le dépistage », ajoute Mme Bosom.
« La perception de l’accès difficile au dépistage peut être un obstacle majeur, mais aussi la peur du jugement, des résultats, de la gêne en salle d’attente ou encore des coûts élevés. Notre objectif est de surmonter ces obstacles en montrant que le dépistage n’est pas compliqué. Notre site internet offre une mine d’or de ressources, entre autres sur la préparation au dépistage, la gestion d’un diagnostic positif, et comment en parler avec ses partenaires. »
« La plupart des ITSS ne présentent aucun symptôme. C’est pourquoi on encourage un dépistage régulier. Il ne faut pas attendre d’avoir des symptômes pour se faire dépister. C’est essentiel d’être dans une démarche préventive pour éviter des complications. »
Des cas en hausse malgré l’accès accru au dépistage et à l’éducation
Les jeunes adultes sont particulièrement touchés par les ITSS, mais peu se font dépister régulièrement. Seulement 31 % des hommes et 42 % des femmes sexuellement actifs de 17 à 29 ans au Québec ont fait un test de dépistage dans les 12 derniers mois.
« Les taux d’ITSS, comme la gonorrhée et la chlamydia, mais aussi le retour de la syphilis, restent élevés comparés aux dix à quinze dernières années. Si les gens se faisaient dépister et traiter, ça pourrait briser la chaîne de transmission » soutient la chercheuse.
« Pendant la COVID-19, les services de dépistage ont été perturbés, ce qui a entrainé une baisse des cas signalés. Lorsque les services ont repris pleinement, les cas ont augmenté de manière significative. Certaines ITSS continuent d’augmenter malgré l’accès accru aux services de dépistage et à l’éducation. »
« C’est dommage, poursuit-elle, car avec les services modernes et les informations disponibles, on a les moyens aujourd’hui de limiter la transmission des ITSS. Pourtant, quelque chose bloque encore les gens, et c’est souvent l’accès ou la perception de l’accès au dépistage. »
Dans les Laurentides, le partenaire du DépistaFest, Le Dispensaire, sera présent avec ses équipes d’intervenants et d’infirmiers dans plusieurs villes jusqu’à la fin juin, dont à Saint-Eustache, Mirabel, Saint-Canut, Deux-Montagnes, Saint-Jérôme, Ste-Thérèse, Blainville, et Oka. Pour les dates et lieux précis, rendez-vous sur https://www.dispensaire.org/
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