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Rosemère: démolition d’un immeuble deux fois centenaire

La maison bicentenaire sise au 603

Rosemère: démolition d’un immeuble deux fois centenaire

Publié le 17/10/2014

Le 22 septembre dernier, le comité de démolition de Rosemère a pris la décision de détruire un immeuble vieux de 200 ans, au 603, de la Grande-Côte, à Rosemère, un dénouement que redoutait Denis Hardy qui avait envoyé une lettre à la municipalité. Celui-ci s’y oppose, arguant la valeur patrimoniale de l’immeuble.

M. Hardy, un avocat à la retraite et ex-député qui a été impliqué dans les sociétés d’histoire régionales, a fait parvenir une lettre à la mairesse Madeleine Leduc, en septembre, afin de prendre position dans ce dossier de démolition. Présent à la séance publique du comité, le lundi 22 septembre, il s’est dit très déçu de la décision de la municipalité de poursuivre avec la démolition de cet immeuble deux fois centenaire.

«J’avais espéré que le permis de démolition soit refusé», a commenté M. Hardy, rejoint par téléphone. Celui-ci se préoccupe de la préservation du patrimoine depuis très longtemps. Sa famille habite depuis plusieurs années le territoire: «Depuis plus de trois siècles», a-t-il confié.

«L’immeuble est vide depuis deux ans. Il était rempli de champignon quand les propriétaires l’ont acheté; il y a des problèmes de structures et le rapport d’ingénieur confirme qu’il serait très coûteux de rénover: près de 500 000 $. Et c’est sans compter les squatteurs», s’est exprimée la mairesse Leduc.

Elle a ajouté: «La lettre de M. Hardy a été transmise au comité, et l’audience publique a été tenue. La décision a été rendue, la démolition a été acceptée».

«C’est toujours une question d’argent, note M. Hardy. Démolir puis vendre les terrains coûte très cher. Je ne comprends pas qu’ils autorisent cette démolition en parlant des moisissures. Les gens qui ont acheté les voyaient. Lors de la campagne électorale, c’était une chose, et une fois élu, on autorise la démolition. Je suis déçu, très déçu». Selon lui, il y aurait, dans une certaine mesure, un laisser-aller. «Les gens qui veulent démolir n’entretiennent pas», s’exprime-t-il, manifestement en désaccord avec ce type de pratique.

La municipalité est habituellement reconnue pour être particulièrement rigoureuse concernant la démolition des immeubles sur son territoire. Le règlement 806 de Rosemère concernant la démolition d’immeubles stipule que le comité, composé de trois membres du conseil, doit considérer, entre autres:

«[…] l’état du bâtiment visé par la demande, la détérioration de l’apparence architecturale, du caractère esthétique ou de la qualité de vie du voisinage, le coût de la restauration, l’utilisation projetée du sol dégagé […]. Le Comité accorde une autorisation de démolition s’il est convaincu de l’opportunité de la démolition compte tenu de l’intérêt public et de l’intérêt des parties».

Le comité doit également tenir compte des oppositions reçues comme celle de M. Hardy.

«Il y a des édifices qu’on peut garder et d’autres pour lesquels on ne peut exiger des propriétaires qu’ils effectuent des travaux à un coût exorbitant, comme c’était le cas ici», a conclu la mairesse.