Le groupe citoyen recommande à l’administration de modifier l’affectation proposée «résidentielle en milieu paysager» afin de maintenir l’affectation actuelle «récréatif» sur la totalité du site en cohérence avec la volonté des citoyens.
«La zone actuelle qui est zonée “public” et classée “récréatif”, soit environ 90 % du terrain, serait reclassée “résidentielle en milieu paysager”. L’affectation en milieu paysager prévoit une densité de 21-40 logements à l’hectare sur la portion dite développable du site de l’ancien golf, ce qui changerait totalement la nature du terrain. Pour Rosemère vert, ceci vient confirmer que les élus refusent d’écouter la forte volonté populaire de préserver ce grand espace vert. De plus, la ville propose de construire une nouvelle route qui traverserait le terrain de l’ancien golf», indique le groupe citoyen, par voie de communiqué.
«Malgré que le projet de Plan d’urbanisme reconnaisse que le terrain de l’ancien golf est un véritable îlot de fraîcheur qui permet de lutter contre les îlots de chaleur, les élus proposent de changer toute l’affectation de ce grand espace vert au potentiel unique dans la région», ajoute Philippe Daigle de Rosemère vert.
Un manque de transparence
Rosemère vert dénonce également le manque de transparence de l’administration Westram et exige qu’elle dévoile le projet de développement du site de l’ancien golf.
Il souligne, du même souffle, qu’il y a une forte opposition au «50 % de protection» proposé par la Ville, comme en fait foi la pétition pour la protection du site. Rappelons que sur les 6 800 signataires de la pétition, plus de 920 sont de Rosemère, plus de 1 800 sont de la MRC de Thérèse-De Blainville et plus de 3 300 sont de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM).
Une interprétation biaisée
Selon Rosemère vert, plusieurs citoyens qui ont participé aux consultations publiques de la Ville en vue de l’élaboration de son plan d’urbanisme se sentent trahis par ce plan et par les déclarations du maire.
«Cette proposition par la Ville de protéger un minimum de 50 % était noyée parmi 43 “pistes de solutions” sur lesquelles les participants devaient se prononcer lors de deux soirées différentes», déplore le groupe citoyen.
Il est d’avis que la formulation de la question du «minimum 50 %» était orientée et trop large, alors que la grande majorité des personnes sondées veut plus qu’un minimum de 50 %. Celle-ci se lisait comme suit : «Conférer une vocation “parc” à un minimum de 50 % du site de l’ancien golf et le rendre accessible à tous les citoyens. Celui-ci comprendra des espaces de conservation des milieux naturels et des zones tampons avec le cadre bâti actuel».
«Selon le rapport de consultation, 74 % des 367 participants étaient d’accord avec cette affirmation et 26 % étaient contre. Il est évident que plusieurs personnes qui étaient en faveur d’une protection de plus de 50 % ont répondu qu’ils étaient d’accord avec la proposition de la Ville d’un “minimum de 50 %”, ce qui inclut plusieurs participants qui voulaient une protection de 100 %. En fait, la question était si peu claire que plusieurs répondants en faveur de conserver plus de 50 % du site ont répondu oui (plus de 50 %) autant que non (le minimum est insuffisant) à la question», mentionne Rosemère vert.
Selon le groupe citoyen, «l’administration Westram a une interprétation erronée et malveillante des résultats qui concernent le golf». Il fait valoir que le rapport ne tient compte que de l’opinion des 192 participants aux ateliers en tables rondes et 175 participants aux kiosques participatifs. «Cela fait un total de 367 participants et plusieurs de ces participants ont participé aux deux activités (tables rondes et kiosques) et sont donc comptabilisés en double. Il est donc faux de dire que la majorité de la population est en faveur d’une protection de seulement 50 %», dit-il.
De plus, Rosemère vert attire l’attention sur la p. 45 du rapport. «Il semble plutôt difficile pour les citoyen(ne)s de se mettre d’accord sur un pourcentage, dans la mesure où le type de développement n’est pas encore défini. Ils s’entendent toutefois sur le fait que la part réservée au parc devrait être supérieure à 50 %. Bien que quelques citoyen(ne)s estiment qu’une part de 30 % serait suffisante, la grande majorité évoque plutôt une part 50 % minimum, 70 % minimum, voire 100 % pour certains. Enfin, certaines mentions indiquent que ce n’est pas le pourcentage d’espaces verts qui compte le plus, mais la qualité du développement ainsi que l’intégration des espaces verts et le respect des hautes normes environnementales sur le site. Le plus fort taux de réponses négatives à cette piste s’explique donc par une forte part de citoyen(ne)s souhaitant une vocation « parc » sur une portion plus élevée du site», peut-on lire.
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