Rosemère vert considère que le conseil n’a pas fait la démonstration de l’urgence de modifier l’affectation du site ou même la pertinence et la nécessité de cette modification. De plus, l’organisme exige à nouveau que la ville tienne «une véritable consultation publique spécifique sur l’avenir des 60 hectares de l’ancien golf et exige également le retrait de toute référence à son développement immobilier ainsi qu’au lien routier dans l’axe Bouthillier/Roland-Durand.»
«Nous sommes très déçus de la présentation du maire et de la Ville, a déclaré Philippe Daigle, membre de Rosemère vert. Nous craignons même qu’en apposant une affectation du sol (Résidentielle en milieu paysager, 21-40 log./ha) à 100 % de la superficie du golf dans le cadre du projet de plan d’urbanisme, la Ville ne donne des armes aux promoteurs pour que ces derniers ne fassent payer le gros prix à la Ville si elle veut un jour acquérir des portions de terrains à des fins de parc excédant le 10% prévu dans la Loi sur l’urbanisme. Il y a un risque sérieux que la Ville doive alors acquérir du terrain à vocation résidentielle plutôt que du terrain a vocation publique, tel que prévu au zonage en vigueur.»
Pour Rosemère vert, ces nouvelles informations «sont très inquiétantes et démontrent une fois de plus que le la ville de Rosemère va trop vite, elle qui n’a présenté aucune analyse des impacts financiers et des impacts sur les transports qu’engendreraient un développement immobilier sur le site de l’ancien golf.»
Une soirée de «promotion»
Rosemère vert poursuit en affirmant que lors de la soirée organisée par la Ville, «cette dernière n’a présenté aucune étude d’impact sur un potentiel développement immobilier (augmentation du trafic, pression sur les services municipaux, impacts sur la valeur écologique actuelle et potentielle du site de l’ancien golf, augmentation potentielle des taxes pour les Rosemèrois en raison d’une augmentation de la quotepart, etc.) et qu’aucune thématique environnementale (dont l’intention de la CMM de protéger 17 % de son territoire) n’a été abordée».
On signale également que les discussions ont été limitées en raison de la fermeture du clavardage et que les citoyens [étaient] limités à une question chacun, sans droit de réplique, plusieurs n’ayant jamais pu en poser. La soirée, indique-t-on, s’est terminée par plus de 200 questions sans réponse, le modérateur déclarant, rapporte-t-on, qu’il y avait une convergence d’opinions autour de l’idée que le statut du golf ne devrait pas changer.
«D’après les nombreux commentaires des citoyens, il semble y avoir consensus à l’effet qu’il n’y a pas de presse à changer l’affectation du site de l’ancien golf dans le projet de plan d’urbanisme et que les seuls qui doivent être pressés sont les promoteurs, voyant la possibilité de plus en plus forte que la loi sur l’expropriation soit révisée dans un avenir proche», a déclaré Philippe Daigle.
Avec l’aspect qualitatif plutôt que quantitatif des consultations publiques et la question floue du 50% d’ailleurs proposée par la Ville, de poursuivre ce dernier, «il semble que ces consultations n’étaient qu’un exercice pour justifier des décisions déjà prises. C’est pour le moins étonnant de la part d’un maire s’étant fait élire avec la promesse de protéger le maximum possible du site de l’ancien golf.»
L’organisme est également d’avis que «les consultations démontrent clairement que l’acceptabilité sociale n’y est pas pour la proposition de la Ville. Pourtant, le maire continue de vouloir le développement de 50 % du site sans respecter la volonté des citoyens de Rosemère qui ont maintenant appuyé, avec plus de 1 160 signatures, la proposition de protéger au moins 90 % du site de l’ancien golf». On ajoute que cette pétition est appuyée par plus de 2 300 citoyens de la MRC et compile plus de 8 000 signatures au total.
Dans ce contexte, Rosemère Vert continue sa mobilisation et entame sa campagne de financement. Déjà, dit-on, plus de 60 contributeurs avec des dons allant jusqu’à 1 000 $ sont «passés à l’action pour préserver cet espace vert qui fait désormais partie du patrimoine paysager de Rosemère». Enfin, Rosemère vert estime que la Ville doit organiser une consultation portant spécifiquement sur l’avenir du site de l’ancien golf.