En fait, c’est à quelques pas de l’endroit où elle se trouvait auparavant, au 257, rue Blainville Est, sur un terrain acquis par le promoteur Immo-Stellco, qui entend y construire un immeuble à logements de trois ou quatre étages, contenant 40 unités locatives.
C’est là que s’est joué le sort de «la petite maison jaune», construction figurant dans l’Inventaire du patrimoine bâti de la MRC de Thérèse-De Blainville, que le promoteur s’était d’abord engagé à déplacer, avant de proposer sa démolition pure et simple. L’intention initiale avait alors été reconsidérée en cours de route, pour des raisons d’ordre technique. En contrepartie, on suggérait l’idée d’une reconstruction à l’identique, de manière à préserver, à tout le moins, la mémoire du bâtiment.
Consultation publique
Une résolution était d’ailleurs adoptée en ce sens, à la séance régulière du conseil de Ville de Sainte-Thérèse, début octobre. La conseillère Johane Michaud (membre de l’équipe de la mairesse Surprenant) et les conseillers Christian Charron et Michel Milette s’inscrivaient toutefois en faux.
D’autres voix s’élevaient contre la démolition de cette maison à laquelle la firme Bergeron Gagnon inc., conseillers en patrimoine culturel, avait attribué une valeur patrimoniale «forte». La Société d’histoire et de généalogie des Mille-Îles (SHGMI), notamment, s’y opposait «fermement», adoptant une résolution dans laquelle elle identifiait cette maison comme étant le plus vieux bâtiment en bois de Sainte-Thérèse (avec le 45, rue Blainville Ouest, qui abrite la boutique Bob Cyclo), ce qui lui confère une valeur de rareté dont on n’aurait pas tenu compte dans l’analyse globale du bâtiment, précisait-on.
À la suite d’une consultation publique tenue virtuellement, et sur la foi des commentaires reçus, les élus thérésiens se ravisaient et, lors de la séance du 2 novembre dernier, on abrogeait le projet particulier de construction, de modification ou d’occupation d’un immeuble relatif à la maison située au 257, rue Blainville Est (PPCMOI 2020-04).
Conséquemment, le promoteur se voyait tenu de déplacer la «petite maison jaune», en s’assurant «de choisir la solution optimale pour minimiser les impacts sur les composantes originales de la maison». Cette opération, précisait-on, devenait alors un prérequis pour l’émission du permis de construction de l’immeuble à logements.
La petite maison jaune
Dans l’inventaire réalisé en 2014 par la firme Bergeron Gagnon, on parle d’une maison traditionnelle québécoise dont les murs, revêtus de planches à clin, sont assis sur une fondation de pierres et surmontés d’un toit à deux versants droits retroussés, sur lequel on retrouve un revêtement en tôle pincée.
On estime que sa construction a eu lieu entre 1850 et 1887, date où elle a été achetée par un journalier du nom d’Emmanuel Rochon. Entre 1906 et 1926, elle fut la propriété de Joseph Laliberté, puis d’Elphège Legault, de 1943 à 1976. C’est d’ailleurs du nom de ces deux derniers que la maison est officiellement désignée.
MOTS-CLÉS
Sainte-Thérèse
patrimoine bâti
Petite maison jaune