En entrevue avec le Nord Info, le maire Charron s’est longuement attardé sur son adversaire Luc Vézina, dont il juge le comportement envers ses collègues inapproprié. C’est que lors d’un échange entre membres du conseil municipal, le conseiller Vézina a lancé à la conseillère Héloïse Bélanger de « fermer sa trappe ». Il a également qualifié la conseillère Jacynthe Prince de « plante verte ».
« Ces insultes sont inacceptables de la part de quelqu’un qui aspire à la mairie de notre ville. Il y a le savoir-faire et le savoir-être », affirme le maire Charron, qui se souvient avoir été lui-même la cible d’intimidations de la part des élus de l’équipe adverse alors qu’il était conseiller municipal, de 2017 à 2021.
« Si j’avais le malheur d’annoncer que j’allais voter contre une résolution, ils se mettaient à trois ou quatre pour essayer de me convaincre de changer d’idée. Ce manège pouvait durer une demi-heure. C’était insupportable. »
L’actuel maire dit prôner une approche différente de la gestion municipale et assure avoir toujours agi de façon impartiale envers les élus, quel que soit leur parti. « En tant que président du conseil, j’ai donné des temps de parole égaux aux deux équipes. Les élus de l’opposition ont pu siéger sur les commissions de leur choix. Aucune intimidation n’a été faite pour tenter d’influencer le choix des élus de l’opposition », assure-t-il.
La séance de travail du 25 août incluait la présence du directeur général ainsi que d’autres employés de la Ville, aussi plusieurs personnes auraient été témoins du comportement du conseiller Vézina.
« Là, c’est assez »
La conseillère Jacynthe Prince n’en revient tout simplement pas d’avoir été insultée de la sorte par un membre du conseil qu’elle côtoie depuis quatre ans.
Celle-ci juge que le conseiller Vézina a fait preuve d’arrogance envers le directeur général au cours de la soirée. Sans parler de son attitude envers elle. « Il m’a dit que je n’étais pas une bonne conseillère municipale, car je ne posais pas de question et m’a traité de “plante verte” à la fin de la séance. Ce n’est pas d’hier que le conseiller Vézina a des comportements de la sorte, mais là, ça déborde et je n’en peux plus de son arrogance. Ce qui me dérange, c’est sa façon de me rabaisser devant tout le monde. Toutes les personnes autour de la table l’ont entendu », confie la conseillère Prince.
Mme Prince souligne avoir déposé une plainte antérieurement à la Commission municipale du Québec à l’encontre de M. Vézina pour son comportement, mais qui est restée sans suite. Membre active sur la Commission des jeunes élus à l’UMQ, la conseillère Prince a donc proposé dernièrement d’imposer aux élus une formation obligatoire sur la communication non violente, intégrant une conscientisation sur la notion d’incivilité.
Au fait, pourquoi se représente-t-elle ? « J’adore 80 % du travail que je fais, comme le fait de s’impliquer sur divers comités. Ce que je déteste, ce sont les incivilités au sein du conseil. Mais je ne vais pas laisser l’intimidation gagner. C’est arrivé 1000 fois que je n’ai rien dit, mais là c’est assez », assure Mme Prince.
L’éthique et déontologie nécessaire
Interpellée personnellement par le conseiller Vézina, la conseillère Héloïse Bélanger souhaite pour sa part que les échanges s’apaisent et que la campagne électorale de l’automne se déroule de façon plus démocratique.
« J’en appelle à ce que nous mettions cet incident de côté et que nous nous recentrions tous sur une campagne positive, menée dans le respect et en concordance de notre Politique d’éthique et de déontologie des élu.e.s de Sainte-Thérèse, et ce, quelles que soient les positions de chaque élu.e.s », a commenté Mme Bélanger.
C’est pas moi, c’est eux
Questionné sur les commentaires dénoncés, Luc Vézina donne une autre version des faits. Selon ses dires, c’est l’équipe Charron qui agresse son équipe. « On se fait agresser continuellement de la part de l’autre équipe depuis le Jour 1 (de l’actuel mandat) », prétend M. Vézina.
Concernant la séance de travail du 25 août, il revient sur le déroulement. « Pendant cette séance, j’ai dû demander à la conseillère Héloïse Bélanger de cesser de m’interrompre, puisqu’elle se contentait de répéter que je devais faire mon porte-à-porte, alors que je posais des questions essentielles pour protéger les finances des citoyens. »
Quant à l’indignation de la conseillère Jacynthe Prince, il affirme qu’elle a mal saisi l’intention de son commentaire. « Je n’ai jamais traité Mme Prince de “plante verte”. C’est moi que je traitais de plante verte. »
Luc Vézina insiste sur le code d’éthique imposé aux élus de la Ville. « On est tenu de le respecter. Ils n’ont qu’à faire des plaintes auprès de la Commission municipale du Québec. S’ils avaient quelque chose de sérieux, le gouvernement interviendrait », estime M. Vézina, qui ajoute vouloir faire une campagne électorale propre, une campagne d’idées.
Rappelons que les municipalités du Québec ont été appelées à articuler un code d’éthique et de déontologie, à la suite de l’adoption de la Loi sur l’éthique et la déontologie en matière municipale, et qui est remis à chacun des élus, en début de mandat.
MOTS-CLÉS
Sainte-Thérèse
Luc Vézina
Christian Charron
Jacynthe Prince
Élections municipales 2025
Parti Thérésien
Héloïse Bélanger.