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Médunick s’active sur un traitement pour la sclérose en plaques

Photo courtoisie-

Éric Gervais, le président du Groupe pharmaceutique Duchesnay, une entreprise de Blainville.

Médunick s’active sur un traitement pour la sclérose en plaques

Publié le 23/09/2024

Médunick Canada, l’un des membres de l’entreprise blainvilloise, Groupe Pharmaceutique Duchesnay, s’apprête à approfondir ses recherches entourant un possible traitement pour la sclérose en plaques en partenariat avec la société new yorkaise Population Council, et qui devraient se concrétiser par des essais cliniques à moyen terme.

Maladie complexe s’il en est une, la sclérose en plaques touche 90 000 Canadiens, l’un des taux de SP les plus élevés au monde alors que l’on enregistre 2,8 millions d’individus sur la planète qui en souffrent. On constate que les trois quarts des cas de SP touchent les femmes. La plupart des personnes reçoivent un diagnostic de SP entre 20 et 49 ans et seront affectées par les effets imprévisibles de la maladie pour le reste de leur vie.

L’acétate de ségestérone 

L’idée à la base de ces recherches ? Vérifier l’effet l’acétate de ségestérone, un puissant progestatif mis au point par le Population Council au début des années 2000 aux États-Unis, qui a ensuite montré sa valeur potentielle en tant qu’option thérapeutique pour la sclérose en plaques. 

« Ce projet est une étape naturelle pour GPD, qui a participé à de nombreuses études sur la santé des femmes par l’entremise de Duchesnay et qui continue maintenant à répondre aux besoins des femmes en matière de santé par l’entremise de Médunik Canada », a déclaré Éric Gervais, président de GPD.

« On a remarqué que les crises de sclérose en plaques cessent durant la grossesse et reprennent après l’accouchement. Donc, on pense que cette hormone a un effet positif sur la maladie, qu’elle permet de refaire la myéline », explique le président du Groupe Duchesnay, Éric Gervais, en entrevue avec le Nord Info. 

Pour ceux qui l’ignorent, la sclérose en plaques détruit la myéline, c’est la membrane qui protège les fibres nerveuses du cerveau et de la moëlle épinière. Pour s’avérer efficace, tout traitement devra refaire la myéline.

Essais précliniques 

Les deux partenaires s’associent donc pour pousser les recherches sur la ségestérone puis d’en vérifier l’impact par des essais cliniques. 

Des essais ont été faits sur des animaux au début des années 2000 par Population Council, mais pas sur des humains.  « Mais ce n’est pas parce que ça fonctionne sur les animaux que ça fonctionnera sur l’humain. Donc, ça vaut la peine d’essayer et de voir si l’on peut renverser la vapeur et refaire la myéline sur les nerfs et les zones endommagées », souligne M. Gervais.

Bien qu’il y ait certains traitements sur le marché actuellement et qui agissent sur le système immunitaire, aucun d’entre eux ne permettent encore de réparer la myéline. « Et nous, on essaie de trouver un traitement pouvant refaire la myéline. Peut-être même que cela pourrait être utilisé en combinaison avec les traitements actuels », insiste M. Gervais.

Ensemble, Medunick et Population Council entreprendront des essais précliniques, à la demande du Food and Drug Administration (FDA). 

« Le FDA, le bureau de réglementation médicament aux États-Unis, nous a demandé de faire une 1e étude préclinique dermatologique, soit in vitro, in vivo ou encore sur animaux. Cette étude préclinique va prendre un an. Et on pense que lorsqu’elle sera faite, on sera capables de le donner à des gens souffrant de sclérose en plaques. Je ne dis pas qu’on va avoir un traitement approuvé dans un an, mais l’étude pourra alors commencer », indique le président de GPD.

Experts et investisseurs

En fait, GPD assure que la recherche sera supervisée par le Population Council, de concert avec Médunik Canada, qui fournira des conseils et des commentaires scientifiques par l’intermédiaire d’un comité consultatif scientifique conjoint. 

La première étude sera menée et supervisée par des experts de haut niveau dans le domaine des maladies neurologiques et, plus particulièrement, dans la prise en charge des patients atteints de sclérose en plaques. 

La confiance règne également du côté de Population Council. « La capacité potentielle de l’acétate de ségestérone à protéger et à régénérer les neurones par la neurogenèse, la remyélinisation et l’anti-inflammation est une indication de son utilité clinique éventuelle. Le moment est venu de confirmer les résultats précliniques dans un premier essai clinique chez des patients atteints de sclérose en plaques », assure pour sa part la Dre Regine Sitruk-Ware, scientifique émérite du Population Council.

C’est Medunick qui financera la recherche à coûts de plusieurs millions de dollars et sur plusieurs années selon les résultats, bien que le National Multiple Sclerosis Society fasse part. Le président de GPD espère obtenir la participation de partenaires financiers en cours de route car « la recherche, ça peut être très long et très cher ». Mais l’entreprise prend le risque. « On veut voir si l’on tient vraiment quelque chose ou pas. On y croit et à la fin, on pourra toujours dire : on a essayé », note le président du Groupe pharmaceutique Duchesnay.