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Secteur Chambéry à Blainville: la Ville répond aux critiques

Gaston Courtemanche

Secteur Chambéry à Blainville: la Ville répond aux critiques

Publié le 01/12/2015

Vivement critiquée la semaine dernière sur les ondes de TVA Nouvelles et dans les pages du Journal de Montréal par un citoyen du secteur Chambéry qui qualifiait de «fraude» la hausse de quelque 900 % de son compte de taxes foncières, la Ville de Blainville a réagi, lundi, par le biais de son directeur général, Michel Lacasse, et de son directeur du Génie, Gaston Courtemanche.

C’est en présence du maire Richard Perreault, de la directrice de l’urbanisme, Annie Lévesque, et de la directrice du Service des finances, Lorraine Barry, que MM. Lacasse et Courtemanche, plans du secteur visé en main, ont expliqué les tenants et aboutissants de ce projet prisé pour ses qualités environnementales. Il était important pour eux d’apporter quelques précisions puisque, comme l’a mentionné M. Courtemanche, «des erreurs continuent d’être véhiculées».

Vingt-huit expropriés

Délimité au sud par Lorraine, à l’ouest par le quartier Fontainebleau et à l’est par Terrebonne, le secteur Chambéry est l’unique territoire de cette ampleur encore ouvert au développement résidentiel à Blainville. Bien qu’imaginé en 2009, ce n’est toutefois que deux ans plus tard qu’ont été expropriées les 28 parcelles de terrain concernées afin de faire place au boulevard de Chambéry, principale artère de ce quartier d’une superficie de quelque 260 hectares.

«Quand la Ville a voulu débuter le projet de Chambéry, a expliqué Michel Lacasse, le problème résidait dans le fait que les propriétaires fonciers possédaient tous de longues terres étroites. Pour que ce territoire se développe [sans que la Ville ne s’en mêle], il aurait donc fallu qu’un promoteur achète l’ensemble des terres de tous ces gens-là, ce qui aurait été impossible.»

«Aucun promoteur, de renchérir Gaston Courtemanche, n’aurait été en mesure d’exproprier 28 personnes et 110 servitudes pour construire le boulevard puisqu’il n’en aurait pas eu le pouvoir. Sans compter que si un seul des propriétaires n’avait pas été intéressé au projet, il l’aurait bloqué dans son ensemble, alors que nous, nous avons pu libérer le boulevard.»

C’est en 2012 que la Ville de Blainville construit donc le boulevard de Chambéry, de même que les infrastructures s’y rattachant, ce qui, évidemment, a fait grimper la valeur des propriétés, tout en forçant le développement résidentiel autour de zones tampons, des milieux humides notamment, préalablement protégées.

Propriétaires et promoteurs

Aujourd’hui, la plupart des propriétaires sont des promoteurs, mais il reste encore, en périphérie, sur la montée Gagnon et le rang St-François, quelques propriétaires qui n’ont toujours pas vendu ou séparé leur terre en lots pour en recueillir les dividendes. Ce sont d’eux que proviennent les quelques plaintes reçues à la Ville.

«Ils ne sont pas contents car ils voulaient rester là et avoir la paix, mais d’un autre côté, ils ont un cadeau derrière chez eux. Ils sont assis sur leur fonds de pension», d’ajouter le directeur général de Blainville, insistant sur le fait que ces propriétaires auraient ainsi la possibilité de vendre les 20 à 30 terrains avec égout et aqueduc qui se trouvent derrière chez eux et qu’il n’en tient qu’à eux de passer à l’acte.

«À titre d’exemple, a indiqué Michel Lacasse, le propriétaire d’un terrain dont la valeur foncière est évaluée à 180 000 $ en 2015 l’a récemment vendu au coût de 1,4 million de dollars.»

Rappelons qu’ils sont actuellement 360 propriétaires à se partager la facture de quelque 25 millions de dollars inhérente à ce projet. On estime à 1 500 le nombre d’unités que pourrait accueillir ce quartier une fois complété.