«C’est vraiment un privilège d’avoir ce char devant nos locaux. Il n’en existe pas plus de cinq au Québec», a expliqué François Danis, vice-président de la Légion 208 de Sainte-Thérèse, au sujet de ce tank dont la portée est estimée à plus de 25 kilomètres.
«On pourrait envoyer un obus sur le Mont-Royal», a imagé le président de la Légion 208, Jean-Denis Nantel, pour parler de ce char d’assaut qui a servi dans les Forces armées canadiennes pendant 20 ans, de 1985 à 2005. D’abord à la base de Shilo au Manitoba, jusqu’en 1991, pour ensuite être expédié à celle de Lahr, en Allemagne, où il est demeuré deux ans. Transféré par la suite à la base de Petawawa, il a, en 2002, pris le chemin de Longue-Pointe.
«Nous n’avons pas de détails à savoir s’il a participé ou non à la Guerre du Golfe ou le nombre de kilomètres qu’il a parcouru. Cette information est gardée secrète», a ajouté M. Danis qui est à l’origine de la présence du char à Sainte-Thérèse.
«En 2012, a-t-il raconté, nous avons demandé à l’avoir afin de commémorer le 70e anniversaire du Quartier des 100 maisons de Sainte-Thérèse, quartier construit en 1942, adjacent aux locaux de la Légion, pour héberger les militaires qui travaillaient au Plan Bouchard durant la Deuxième guerre mondiale. Nous l’avons finalement reçu juste à temps pour commémorer le 70e anniversaire de la fin de la guerre.»
Se rappeler
Comme l’a mentionné Alain Giguère durant son discours, quelques minutes avant que la plaque ne soit dévoilée, «il est important de se rappeler que beaucoup de nos Canadiens ont servi à bord de cet équipement et que ce que nous célébrons aujourd’hui, ce sont les 70 ans de paix que nous avons connus depuis.»
«Il faut se souvenir aussi, a renchéri le député de Marc-Aurèle-Fortin, qu’en 1945, nous avons hérité d’un très grand nombre de vétérans de moins de 30 ans et que maintenant, avec ce qui se passe en Afghanistan et en Irak, nous nous retrouvons une fois de plus avec des vétérans de moins de 30 ans, des gens dont il faut s’occuper.»
Voilà justement la mission que s’est donnée la Légion Canadienne qui compte plus d’une centaine de membres à Sainte-Thérèse. Parmi eux, Michel Dorion a fait partie d’un commando aéroporté, de 1973 à 1977. Il a vu des choses «que personne ne devrait voir dans sa vie» après avoir notamment été dépêché en Allemagne avec le Royal 22e régiment où, comme il l’a dit, «il a vu la lumière» et changé de métier pour devenir mécanicien d’avions.
«Le stress post-traumatique, j’ai connu ça. Ça fait au-dessus de 40 ans que les événements se sont produits et des fois, c’est comme si c’était hier. Aujourd’hui, je veux aider les autres.»
Rappelons qu’on estime à 62 millions, dont 45 000 Canadiens, le nombre de personnes, des civils surtout, qui sont morts durant la Seconde Guerre Mondiale, conflit auquel ont pris part 61 nations. C’est le 8 mai 1945 que le guerre a pris fin, après six longues années d’hostilité.