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Stablex : la guerre des perceptions s’intensifie

Photos lona Mousli –

La mairesse Liza Poulin souhaitait offrir aux Blainvillois une chance de s’adresser directement aux autorités compétentes pour trouver réponse à leurs questions dans le dossier
Stablex.

Stablex : la guerre des perceptions s’intensifie

Publié le 11/07/2025

Depuis la parution du texte « Contesté, Stablex ouvre ses portes et se défend » en juin dernier, les occasions de s’informer sur la situation de l’entreprise et sur les enjeux s’y rattachant n’ont pas manqué. Alors que la guerre du pouvoir semble s’être joué lors de l’adoption de la loi 93, sous bâillon, on constate que le dernier rempart semble être la guerre de l’opinion publique.

Dans les dernières semaines, les citoyens de Blainville ont pu chercher réponse à leur question à l’assemblée d’information citoyenne, tenue le 17 juin et organisée par la Coalition des citoyens de Blainville contre la cellule #6 de Stablex. Marie-Claude Archambault, présidente de la Coalition, Martine Ouellet, cheffe du parti Climat Québec et figure de proue de l’opposition à Stablex, ainsi que Patrick R. Bourgeois, activiste et photographe animalier participaient à cette assemblée. M Bourgeois s’était fait remarquer il y a quelques mois en produisant une vidéo d’une heure où il livrait des révélations chocs sur les méthodes de l’entreprise blainvilloise.

Dans ce qui semblait être un véritable tour de force, la Ville de Blainville réussissait, le 25 juin dernier à rassembler sous un même toit les différents ministères susceptibles d’être interpellés sur la question Stablex. Des représentants des ministères de l’Environnement, Transport et de la Santé publique, en plus de responsables de la Ville en ingénierie et en environnement étaient rassemblées pour la rencontre d’information publique. La mairesse Poulin et les services d’urgences de Blainville étaient aussi de la partie.

Interdiction de capter l’audio, présence policière dans la salle, accompagnement de cols blancs de la Ville : il est vrai qu’une aura de contrôle pouvait être ressentie. Toutefois, les représentants du Nord Info sur place, dûment identifiés comme membres des médias, ont obtenu réponse à toute leur questions… et plus encore.

« L’objectif qu’on poursuit, c’est vraiment que les gens puissent avoir des réponses à leurs questions, puissent obtenir les informations nécessaires, [appuyées] par des faits pour rétablir potentiellement différentes informations qui ont circulé depuis les derniers mois », d’expliquer Liza Poulin, mairesse de Blainville.

Le son de cloche était diamétralement opposé à seulement quelques mètres, tout juste à l’extérieur du pavillon municipal. Symptôme du climat de confrontation, un contre-événement, organisé par la Coalition des citoyens de Blainville contre la cellule #6 de Stablex, rassemblait une poignée de citoyens.  

Marie-Claude Archambault de la Coalition des citoyens de Blainville contre la cellule #6 de Stablex et Martine Ouellet, cheffe du parti Climat Québec.
Photos lona Mousli
Marie-Claude Archambault de la Coalition des citoyens de Blainville contre la cellule #6 de Stablex et Martine Ouellet, cheffe du parti Climat Québec condamnaient tant le format de la séance que le fait qu’elle soit réservée aux résidents, faisant valoir que le dossier Stablex a des implications qui vont au-delà des frontières de la ville.

Rencontrée lors de cette manifestation, Marie-Claude Archambault et Martine Ouellet se sont exprimées au micro du Nord Info : « Ça fait deux ans qu’on demande une séance d’information à la ville. Ce qu’on a comme format, c’est une foire avec cinq kiosques et non-accès aux non-citoyens. On sait que le dossier Stablex, ça outrepasse juste la Ville de Blainville », décriait Marie-Claude Archambault.

« C’est une façon d’exclure les groupes environnementalistes, d’exclure des groupes comme nous, Climat Québec. On ne peut pas aller poser des questions. Et en fait, ce ne sont pas des rencontres d’information, c’est une opération de relance. C’est une opération de relation publique », poursuivait Martine Ouellet.

Quelques jours après cette rencontre, Martine Ouellet a accepté de se livrer à un entretien de fond avec la rédaction du Nord Info au cours duquel l’ensemble des arguments ont pu être énumérés et mis à l’épreuve. Nous poursuivons actuellement le recoupement des informations cumulées dans ce dossier, dans le but de faire toute la lumière sur les faits. Les éditions à venir permettront de faire le point.

Mais pour l’instant, les différentes visions restent campées et les deux camps tiennent des propos alarmistes, prétendant qu’une catastrophe environnementale est inévitable si Stablex cesse ses activités, d’un côté, et s’il les poursuit de l’autre. Entre les deux camps, Blainville est accusée de ne pas en faire assez un jour et de faire de l’opportunisme politique le lendemain. Et le plus important : le public qui cherche à comprendre, mais à qui l’accès à l’information brute reste limité. Plusieurs des témoignages entendus sont anonymes. Plusieurs documents évoqués ne sont pas publics. Plusieurs analyses citées ne s’appuient pas sur les mêmes normes. Et dans cet espace gris, le doute prospère.

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