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Stablex: Le Service incendie de Blainville remet les pendules à l’heure

Photo courtoisie – Le directeur du Service de sécurité incendie, Claude Deschuymer, soutient que son équipe possède l’expertise nécessaire pour intervenir dans le domaine des matières dangereuses.

Stablex: Le Service incendie de Blainville remet les pendules à l’heure

Publié le 14/10/2025

Une coulée liquide d’un camion suspecté de transporter des produits toxiques a eu lieu devant l’usine Stablex le 21 août dernier et suscite la levée de boucliers des militants environnementaux qui reprochent aux pompiers de Blainville d’avoir mal fait leur travail.

Une version des faits contestée par le Service de sécurité incendie de Blainville.

L’échantillonnage prélevé sur le boulevard Industriel puis soumis pour analyse à l’expert écotoxicologue Daniel Green tend à donner raison au parti Climat Québec. Les résultats de l’expertise confirment que la quantité de liquide, soit 1300 litres de liquide selon Climat Québec et la Coalition des citoyens de Blainville contre la cellule # six, contenait des métaux lourds neurotoxiques et cancérigènes en dépassement des normes de la Communauté métropolitaine de Montréal selon le Critère C (rejet dans un cours d’eau ou égouts pluviaux).  

« Le déversement s’est écoulé directement dans un égout pluvial menant au ruisseau Locke Head, sans traitement préalable, exposant la population et l’écosystème à des substances dangereuses », prétend le parti Climat Québec. 

Les citoyens présents n’ont fait, ni une, ni deux et ont contacté le 911 pour leur faire part de la situation, ce qui a été suivi de l’intervention des pompiers du Service de la sécurité incendie de Blainville. « Ils n’ont fait que le test de la languette qui a révélé un pH neutre et se sont permis de conclure que rien n’indiquait la présence de contamination possible », reproche le parti Climat Québec.

Selon M. Green, le liquide déversé contenait huit métaux en dépassement — du plomb, du mercure, du manganèse — ainsi que du cadmium, du cuivre, du zinc, du sélénium et de l’aluminium. Deux autres polluants auraient été décelés en excédents : de l’azote ammoniacal et des phénols.

L’autre version des faits

Le directeur du Service de la sécurité incendie de la Ville de Blainville, Claude Deschuymer, conteste les reproches faits à son équipe et a tenu à présenter sa version des faits.

Selon lui, il est impossible que le véhicule ait pu laisser échapper 1 300 litres de liquide considérant qu’il transportait des matières solides et qu’il ne s’agissait pas d’un camion-citerne « Même l’opération de rinçage n’a pas nécessité 1 300 litres d’eau », précise M. Deschuymer.

Le directeur du Service de sécurité incendie de Blainville insiste aussi sur le fait que le boulevard Industriel est une artère située dans un secteur achalandé et utilisé par plusieurs véhicules chargés de marchandises de toutes sortes. « De plus, pendant les grandes périodes de chaleur, le bitume de l’asphalte suinte davantage et peut laisser échapper des composantes qui se retrouvent ensuite dans les flaques d’eau lorsque survient la pluie », explique-t-il.

De son côté, le Service de la sécurité incendie de Blainville a été appelé sur les lieux après un appel afin de vérifier si des produits toxiques s’échappaient du véhicule et a prélevé un du liquide en question. L’analyse a révélé qu’il s’agissait de l’eau qui avait servi à nettoyer le camion avant son départ de l’entreprise. De plus, l’équipe de pompiers a utilisé des appareils de détection qui n’ont révélé aucune présence de gaz.

Dans un communiqué du parti Climat Québec, des doutes ont été émis sur la compétence des pompiers de

Blainville lors de leur intervention du 21 août, une accusation réfutée par le directeur du service, Claude Deschuymer.

« Je trouve déplorable que l’on remette en doute la compétence de mon personnel », souligne le directeur.

Une expertise sur les matières dangereuses

Pour Claude Deschuymer, le Service de la sécurité incendie de Blainville possède toutes les compétences pour intervenir dans le domaine des matières dangereuses « Nos intervenants de première ligne sont formés par une firme spécialisée. Ils passent des examens et ont diverses certifications à obtenir. Notre Service est souvent sollicité dans la région. Dernièrement, on a participé à des interventions à Saint-Jérôme et à Sainte-Sophie qui impliquaient des produits dangereux. Non seulement notre expertise est appréciée et reconnue, mais elle est recherchée », soutient-il.

Le directeur affirme également qu’en cas de nécessité, son service est en mesure d’intervenir dans le cadre d’un plan d’urgence conçu en fonction des activités de l’entreprise Stablex.

Un bulletin 2024 parfait au niveau du schéma de couverture incendie de la MRC

Le directeur Claude Deschuymer rappelle aussi que son service a obtenu un bulletin parfait en 2024 au niveau du schéma de couverture incendie de la MRC Thérèse-De Blainville, à la suite de l’évaluation annuelle effectuée par le ministère de la Sécurité publique en fonction de critères et objectifs précis.

De plus, le Service de la sécurité incendie de Blainville renouvelle régulièrement ses équipements et sa flotte de véhicules pour combattre encore plus efficacement les incendies.

« Nous recevrons en 2026 une nouvelle citerne pour intervenir lors d’incidents concernant des matières dangereuses. Nous serons le seul service au Québec à en posséder une. Non seulement nous avons l’expertise et les compétences, mais nous avons des outils adéquats pour agir », confirme Claude Deschuymer, en soulignant que le Service de la sécurité incendie respecte amplement le ratio de 10 pompiers en 10 minutes prescrit par le ministère de la Sécurité publique, répondant aux alertes avec un temps moyen de 5 minutes et 17 secondes.