Comme le révélait TVA Nouvelles, la semaine dernière, les centres hospitaliers de la province ont réalisé des profits de 59 millions de dollars en 2015 grâce aux frais de stationnement qu’ils ont perçus à leurs usagers.
Dans la région, étant donné la récente fusion de tous les établissements de santé en une seule entité, soit le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) des Laurentides, il a été impossible de connaître le montant exact des profits réalisés par chacun d’eux grâce à leur stationnement ou même de comparer les tarifs exigés d’un hôpital à l’autre.
«Actuellement, a indiqué Myriam Sabourin, agente d’information au CISSS des Laurentides, puisque la façon de faire diffère d’une place à l’autre, la comparaison est impossible. Je peux toutefois affirmer que c’est à Saint-Eustache et Saint-Jérôme que c’est le plus cher [pour stationner] et à Rivière-Rouge et Mont-Laurier où c’est le moins cher.»
Mme Sabourin a ajouté que les dirigeants du CISSS des Laurentides se pencheront, lors de l’assemblée du conseil d’administration du 16 mars prochain, sur la mise en place d’une «nouvelle politique» afin d’uniformiser les frais prélevés dans les stationnements de tous les hôpitaux du CISSS des Laurentides. Est-ce que les tarifs augmenteront ou seront maintenus? Impossible de le savoir pour l’instant, mais une chose est certaine, «uniformiser ne veut pas dire que les hôpitaux demanderont tous les mêmes frais, mais qu’une harmonisation du coût sera faite», a tenu à préciser Myriam Sabourin, insistant sur le fait que la nature des services offerts dans chacun des hôpitaux de même que la superficie du stationnement sont des facteurs qui seront notamment considérés lorsque viendra le temps de fixer le tarif.
À quoi servent ces frais?
Questionnée au sujet de l’utilisation que font les hôpitaux des sommes importantes qu’ils récupèrent chaque année grâce aux frais de stationnement perçus, Mme Sabourin a parlé «d’autofinancement».
«La grande majorité des profits assurent l’autofinancement des dépenses associées aux stationnements», a-t-elle mentionné citant en exemples les coûts liés au déneigement, à l’éclairage, à la surveillance ainsi qu’à la gestion de l’équipement, telle la distributrice à billets.
«Il faut aussi mettre de l’argent de côté pour les projets futurs. Et s’il en reste, il peut alors arriver que cet argent serve à financer des services.»
Pas cher, mais…
Comparativement aux 25 $ par jour qui sont demandés aux patients du CUSM pour stationner leur véhicule, il est vrai qu’il est difficile de se plaindre lorsqu’on ne paie que 8 $ pour la même période. D’ailleurs, les personnes sondées dans le cadre de ce reportage s’entendent à peu près toutes pour dire qu’il s’agit d’un tarif «juste». Toutefois, comme dans toute situation, certaines d’entre elles ont trouvé à redire.
C’est le cas de Carl dont la conjointe vient d’accoucher de leur premier enfant et qui a récemment passé trois journées consécutives à son chevet, à entrer et sortir du stationnement de l’Hôpital de Saint-Eustache.
«Ça m’a coûté près de 80 $ de parking pour trois jours!» s’est-il insurgé, lui qui ne savait pas que son billet de stationnement était valide pour 24 heures une fois qu’il avait déboursé 8 $ et qu’il n’avait donc pas à payer de nouveau chaque fois qu’il passait la barrière dans une même journée.
D’autres ont contesté les frais de 4 $ exigés pour retirer 20 $ au guichet automatique situé dans le hall de l’hôpital.