Le 15 décembre, à la suite d’une enquête, l’Unité permanente anticorruption (UPAC) annonçait les trois chefs d’accusation qui pèsent contre l’ex-attachée politique de Claude Surprenant, député de Groulx de 2014 à 2018. Précisément, Julie Nadeau se retrouve accusée de fraude, d’usage de faux et parjure.
« Ça fait sept ans maintenant que tout ça a commencé, quand j’ai découvert qu’elle m’avait volé. C’est incroyable », commente Claude Surprenant. En effet, en tant qu’attachée politique du député, Julie Nadeau a détourné en 2014 et 2015 près de 10 000$ alors qu’elle s’occupait de la comptabilité du bureau de Groulx. Quand les dépenses de son bureau ont été dévoilées, M. Surprenant a été exclu en janvier 2017 du caucus de la Coalition Avenir Québec, poursuivant ses fonctions politiques indépendamment jusqu’en 2018.
Mais quand ce dernier congédie Mme Nadeau pour fautes graves, celle-ci a lancé des procédures judiciaires, prétextant avoir été congédiée sans raison juste et suffisante. Or le Tribunal administratif du travail a conclu en 2022 que les fautes commises par Julie Nadeau étaient en effet graves, justifiant ainsi son renvoi.
De plus, ses témoignages sous serment entre 2018 et 2021 ont permis de dévoiler qu’elle ne détient aucun diplôme universitaire, alors qu’elle prétendait avoir un baccalauréat en droit.
L’enquête de l’UPAC a aussi prouvé que l’ex-attachée politique « avait présenté des documents médicaux falsifiés de façon à bénéficier d’un arrêt de travail prolongé, entre février et décembre 2016, usant ainsi de faux documents ».
Un chapitre se termine
« J’ai beau dire les faits par moi-même, tant que ça ne vient pas de l’autorité juridique ou criminelle, il y aura toujours des doutes », explique M. Surprenant.
Mais maintenant que l’UPAC a dévoilé son enquête et les chefs d’accusation qui pèsent contre son ex-attachée politique, ce dernier peut considérer que les incertitudes restantes sont levées. « Les gens présumaient fortement la vérité, mais maintenant, c’est hors de tout doute ».
Sans rancœur, mais…
« C’est difficile pour moi d’en vouloir à qui que ce soit », assure l’ancien député, notamment quant à son exclusion de la Coalition Avenir Québec. « Je n’ai pas de rancœur. Mais je crois que beaucoup de choses doivent être améliorées », suggère-t-il.
Il considère surtout que le Commissaire à l’éthique et à la déontologie aurait pu faire mieux : « À mon avis, il n’a pas bien assumé son rôle qui est de s’assurer que la vérité soit énoncée correctement dès le départ ».
Aller de l’avant
« Pour le moment, je suis dans un projet entrepreneurial qui me comble », soulève M. Surprenant qui n’envisage pas un retour dans la politique pour un futur rapproché. Cependant, il n’est pas prêt à dire que la politique reste chose du passé : « Je n’exclus rien, car j’ai toujours eu un désir d’engagement dans la communauté et maintenant que les gens ont compris ce qui s’est passé, ça pourrait permettre une ouverture éventuelle ».
Avec un livre en production qui paraîtra fort probablement cette année, Claude Surprenant y étale des pistes de solutions afin d’éviter qu’une situation comme la sienne se répète. « J’attends que tout ça soit finalisé, car je ne voulais pas nuire au processus judiciaire ou criminel. Il y a une audition au criminel qui va possiblement avoir lieu en février, donc je verrai ensuite avec ce qui se dit », affirme-t-il.
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