Bien sûr, des moments mémorables, ils leur en viennent des dizaines en tête lorsque la question leur est posée. Est-ce la première fois qu’ils ont vu des kangourous en Australie? Le voyage en train de 56 heures entre la Tanzanie et la Zambie? Les cobras ou les rats cuisinés qu’ils ont goûtés? Leurs safaris en Afrique? Le désert du Maroc? La plongée sous-marine en Indonésie? Le crabe du marché de Cambot au Cambodge? Le Taj Mahal en Inde? Leur trek à 6 000 mètres à travers une tempête de neige en Bolivie? Le camp de base de l’Everest? Amsterdam? Hong Kong? Difficile à dire, avec raison! Une chose est certaine toutefois, ils se souviendront avoir débuté l’année 2019 à Rio, au Brésil, sur la plage de Copacabana… en compagnie de 2,8 millions de personnes. Cela marquait le premier anniversaire de leur départ.
«On regardait les feux d’artifice et on s’est mis à pleurer tous les deux. On dirait que la pression retombait. Nous étions partis depuis un an et nous l’avions fait, notre tour du monde» , raconte Sandra, attablée dans un Tim Hortons de Laval où elle nous avait donné rendez-vous.
«Juste le fait d’être assise ici présentement, ma sacoche posée sur le sol, et mon manteau derrière ma chaise, à ne pas me soucier de savoir si je vais me les faire voler ou non, ou si on va essayer de fouiller dans mes poches, c’est spécial pour moi. Je ne suis plus habituée à ça!» , a-t-elle ajouté pour expliquer de quelle façon ce périple l’a marquée.
Apprécier ce que l’on a
Les beautés du monde, Sandra et JC les ont bien vues et en garderont évidemment de merveilleux souvenirs. Ils ont toutefois aussi été confrontés à la misère et la pauvreté. Cela non plus, ils ne l’oublieront pas.
«Nous ne pensions pas avoir changé comme personnes. Nos valeurs sont demeurées les mêmes. Mais depuis notre retour, nous nous rendons compte que ce qui a changé, c’est notre capacité d’apprécier ce que nous avons.»
Lorsque Sandra et Jean-Charles regardent autour d’eux, ils n’en reviennent pas d’entendre les gens se plaindre de tout et de rien, alors qu’ils ont tout cuit dans le bec.
«Le monde chiale parce qu’il y a de la neige, qu’il fait froid, qu’ils n’ont pas leurs vacances, qu’ils n’ont pas ci ou ça. Vivez donc le moment. Je n’ai plus le droit de me plaindre! Présentement, nous sommes assis sur une chaise. Elle est droite. Elle est propre. On est dans la ouate ici. Et les gens ne le réalisent pas! Nous avons vu des dames de 85 ans en Bolivie, assises par terre à vendre des tomates à 8 degrés. Et si elles n’en vendent pas, elles ne mangent pas le soir!»
Leur façon de consommer et de disposer de leurs déchets a aussi beaucoup changé.
«En Amazonie, ils ne vont pas jeter leurs trucs dans la forêt!, lance Sandra à ce sujet. Ils vont plutôt en faire du compost et l’étendre. Ces gens-là ont tout pour s’autosuffire. Leur agriculture est florissante! On peut faire pareil ici. Il faut juste avoir une conscience plus écologique sur tout ce qui nous entoure.»
Pourquoi mettre une pellicule plastique sur un plat qu’on remet au frigo? L’utilisation des pailles, des couvercles sur les gobelets de café? Autant de questions qui hantent dorénavant ce couple de Blainvillois.
«Nous ne sommes pas devenus des granos de première! Mais, pourquoi? » , se demandent dorénavant Sandra Desjardins et Jean-Charles Goulet.
Des conseils?
Pour réaliser un tour du monde à l’image de celui de Sandra et Jean-Charles, il faut privilégier les auberges de jeunesse, «où l’on fait des rencontres extraordinaires» , de dire les globe-trotters, prévoir suffisamment d’argent, «parce que nous avons choisi de faire tout ce que nous voulions faire» , garder toujours l’œil ouvert, à l’affût des potentiels voleurs, «être sur ses gardes sans que ça ne paraisse trop» , utiliser Uber pour se déplacer, «tu as le nom du chauffeur» , former un couple fort «tu te dois d’être d’abord des amis, sinon tu t’arraches la tête [http://rires]» , et bien planifier son itinéraire.
«La planète est vraiment belle, de conclure Sandra, mais, à part les pays comme le nôtre, comme en Europe par exemple, tout le monde est pauvre. Que t’ailles en Afrique, en Australie, en Inde, les gens n’ont rien! J’ai vu des femmes se laver avec de l’eau bouetteuse, et c’est leur bain du mois!»
Pour voir les nombreuses photos et vidéos prises durant le voyage, il suffit de visiter la page Facebook «San et JC sans frontières: notre tour du monde» .
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