La rivière aux Chiens est sortie de son lit suite au passage des restants de l’ouragan Debby dans la région. De nombreux citoyens ont vu monter l’eau dans leur sous-sol et la commerçante Joanie…est l’une d’entre eux.
Joanie Dargis habite à Rosemère. Son commerce, Pixie Woo, se trouve à 300 m de là, sur la rue du Bas-Sainte-Thérèse, à Blainville. Elle habite dans ce secteur depuis de nombreuses années déjà et jamais elle n’avait vu la rivière monter autant.
De prime abord, les fortes pluies de vendredi ne semblaient pas affecter la montée des eaux. « On fermait à 17 h cette journée-là. La rivière n’avait pas encore monté. On a tous quitté l’entrepôt en se disant que le pire de la pluie était passé », se rappelle l’entrepreneur.
C’est vers 20 h qu’elle s’est rendu compte de ce qui se passait. Une panne d’électricité venait de se déclencher et elle s’apprêtait à aller se coucher. « J’allais sortir mon linge de la sécheuse, au sous-sol et je suis arrivée les deux pieds dans l’eau », raconte-t-elle.
Sa première pensée a été pour son commerce. Elle s’est tout de suite rendue sur place pour constater les faits : impossible de se rendre au bâtiment sans se mouiller ou utiliser une embarcation. Avec la panne générale dans les environs, il était d’autant plus difficile de voir quoi que ce soit. « Il y avait des policiers sur le chemin et je leur ai demandé s’il savait l’état de notre entrepôt. Ils ont répondu que ça atteignait les fenêtres. J’ai aussi vu des autos prises dans la rue, de l’eau atteignant la trappe d’accès au réservoir à essence », décrit encore la femme.
À la lumière du jour
Ce n’est que le lendemain matin, alors que les eaux avaient commencé à se retirer, qu’elle a pu se rendre sur place. « Il a fallu qu’on passe par les voisins d’en arrière », explique Joanie. En entrant, vers 5 h 30, elle a constaté les dégâts. L’eau s’était complètement retirée à l’avant, mais la boue était partout et les toilettes avaient débordé. C’est la partie arrière qui a été le plus touchée, l’inondation étant encore présente. « J’ai fini de ramasser ce que je pouvais vers 16 h. Mais je devais encore m’occuper de chez moi », se souvient-elle. Le chemin du Bas-Sainte-Thérèse n’a été rouvert à la circulation qu’à partir de dimanche matin.
Remettre le commerce en ordre
Malgré tout, elle considère être chanceuse d’avoir le propriétaire qu’elle a pour son local : le bâtiment appartient à une compagnie d’après-sinistre. Les travaux sont donc déjà en cours à l’intérieur pour tout assécher.
« On estime que ça a monté de deux pieds. Assez pour engendrer beaucoup de pertes dans l’entrepôt, surtout par des boîtes qui sont tombées », ajoute-t-elle. Selon elle, c’est plusieurs milliers de dollars qui s’envolent. De nombreux produits de la prochaine saison ont été perdus.
« On a également des produits qu’on entreposait, comme des bouteilles de verre, qui sont tombées parce que les boîtes étaient trop mouillées », explique la propriétaire de Pixie Woo. Tous les calendriers de l’avent, les boîtes et autres sont perdus. Heureusement, les pinces, le produit principal de Pixie Woo, étaient dans des contenants en plastique. Elles étaient donc à l’abri de l’eau.
Joanie attend actuellement des nouvelles de son assurance, comme de nombreux autres citoyens de la région. Elle sait que les démarches seront longues et que l’argent n’arrivera pas avant un bon moment. « On ne peut pas rouvrir la boutique en ce moment dans l’état où elle est. Et nos employés qui travaillent dans l’entrepôt n’ont pas vraiment de qualité de travail non plus », souligne-t-elle.
Elle mentionne aussi que Blainville est le point central de l’entreprise et que c’est de là que part l’ensemble des produits vers les divers points de vente au Canada et aux États-Unis. « Le pire est passé : l’eau n’est plus là », s’encourage-t-elle.
« Je ne souhaiterais pas ça à mon pire ennemi. J’ai vu des cas de gens qui avaient six pieds d’eau dans leur sous-sol. Je ne sais pas ce que j’aurais fait si ça avait été ce qui était arrivé », souligne la jeune femme en essayant de garder la tête froide. Elle se donne malgré tout du temps, pour trouver des solutions et une marche à suivre pour la suite. « C’est mon gagne-pain et celui de 15 autres personnes ici. Si on ferme, ça ne pardonne pas. » conclut Joanie Dargis.
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