La réforme repose sur trois piliers : une nouvelle classification du risque, la reconnaissance officielle des digues, et des cartes hydriques de deuxième génération. Le gouvernement introduit désormais cinq catégories de zones inondables :
• Faible : inondation peu profonde et à faible courant, aux impacts limités ;
• Moyenne : accumulation d’eau modérée pouvant causer des dommages matériels ;
• Élevée : menace claire pour les constructions et la sécurité des personnes ;
• Très élevée : risque extrême, évacuation probable ;
• À risque résiduel : zones situées derrière des digues reconnues conformes.
Pour qu’une digue soit reconnue, la municipalité devra produire une étude démontrant sa conformité aux normes techniques. Les nouvelles cartes, élaborées avec les municipalités, seront rendues publiques progressivement et entreront officiellement en vigueur le 1er mars 2026.
Benoit Charette, ministre de l’Environnement et député de Deux-Montagnes, affirme avoir abordé ce dossier avec une double perspective : « Il y avait une conscience de l’enjeu encore plus grande de mon côté, parce que j’ai les deux chapeaux. » Il insiste sur la logique derrière la réforme : « On introduit une nuance majeure : avoir deux centimètres d’eau dans un sous-sol, ce n’est pas pareil que trois pieds d’eau. »

Benoit Charette, Ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs et Député de Deux-Montagnes.
Pas d’impact irréversible
Sur le plan immobilier, il se veut rassurant : « C’est démontré qu’après quelques années, ces maisons-là reprennent de la valeur. » Quant aux assureurs, il estime qu’ils se sont déjà adaptés aux nouveaux outils disponibles.
Un avis que le maire de Sainte-Marthe-sur-le-Lac ne partage pas : « Je partage plus ou moins cette opinion-là. Il va y avoir un impact. Et l’impact ne sera pas immédiat, mais il risque d’être à moyen-long terme. » Il évoque les défis liés à l’évaluation municipale et aux assurances : « On a des cas dans les dernières semaines, où des assureurs refusent de soumissionner parce que, selon eux, selon les cartes du gouvernement, la résidence est en zone inondable. »
Le rôle gouvernemental
La reconnaissance des digues est une avancée attendue, admet-il, mais cela ne suffit pas. Il insiste sur le rôle d’accompagnateur que le gouvernement devra jouer auprès des citoyens : « On souhaite que le gouvernement mette en place des forums pour expliquer le règlement. On souhaite que le gouvernement vienne à notre rencontre pour communiquer les détails de ce règlement-là. Je pense que c’est leur rôle d’aller à la rencontre des secteurs touchés. »
Le gouvernement présente cette réforme comme une réponse fondée sur les données scientifiques et les connaissances terrain. Mais son effet dépendra largement de sa mise en œuvre municipale. Pour plusieurs villes, le véritable tournant viendra en mars 2026, à l’entrée en vigueur des cartes. D’ici là, les principaux intéressés continuent d’évaluer la situation.
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