Quand tout s’est arrêté, en mars dernier, tous les rêves étaient permis, raconte Jérémie Turgeon, l’un des finissants de cette cuvée malmenée. On venait de terminer la première lecture de Paradoxus, adaptation d’une pièce de Jocelyn Blanchard, que les finissants en théâtre de la même institution avaient présentée en 2004, avant de se lancer dans une tournée qui avait été couronnée de succès. Avec la version musicale, retravaillée par l’auteur lui-même et le compositeur Benoît Archambault (membre de la formation Mes Aïeux, mais qui signe aussi des albums de chansons pour enfants), disons qu’on avait les mêmes ambitions… et qu’on n’allait pas baisser les bras.
Les deux hommes signent aussi la mise en scène de cette version adaptée, un exercice qui ne consiste pas seulement qu’à ajouter des chansons entre les scènes, soit dit en passant. «Il faut que les chansons, et même les chorégraphies (celles de Marie-Josée Tremblay), portent le propos le narratif de la pièce, autant que les dialogues. Que la chanson ne soit pas qu’une pause musicale», résume Jérémie Turgeon, qui trouve que le tandem Blanchard-Archambault a fait un travail fantastique à cet égard.
Paradoxus
Lauréate, à l’époque, du concours Le théâtre jeune public et la relève, et mise en scène par Ghislain Filion, Paradoxus est une pièce qui se déroule dans une école primaire, où les enfants créent une sorte de société secrète pour lutter solidairement contre le rythme de vie imposé par les adultes.
Cette pièce, Jérémie Turgeon se souvient l’avoir vue, enfant, et d’en être resté marqué, tant pour le propos que pour l’atmosphère qui s’en dégageait. Les chansons, pense-t-il, ajoutent cette fois un élément qui permet d’aller sonder l’âme des personnages qui sont aussi des enfants.
La pièce cible les 6-12 ans et, dès que le ciel s’éclaircira, elle sera présentée partout où ce sera possible de le faire, dans une production soutenue par le Festival de théâtre musical du Québec, organisme dont Jérémie Turgeon est le trésorier.
Campagne de financement
À noter que les conceptrices Frédérique Deschamps (décors) et Roxanne Gariepy (costumes) ont elles aussi sauté dans le bateau. Il faudra payer tous les artisans qu’on peut imaginer autour d’une production théâtrale, et éventuellement les frais liés à la location d’un local de répétition. La troupe ne disposant pas des mêmes moyens que l’École de théâtre professionnel (ÉTP) du Collège Lionel-Groulx, une campagne de financement participatif se déroulera sur la plateforme québécoise La Ruche, du 15 octobre au 15 novembre : [laruchequebec.com/fr/projet/paradoxus-le-theatre-musical]. L’objectif est de 15 000 $, somme qui s’ajoutera à une subvention du CALQ (le même montant) en Recherche, Création et Pré-production. Il sera possible d’y faire des dons variant entre 5 $ et… le montant que vous voudrez. Plusieurs contreparties sont proposées, dont la principale est un album réunissant les chansons du spectacle, si vous y allez d’une contribution de 40 $.
Vous y entendrez les voix de Cassandra Beck, Sophie Boucher-Moutou, Roxanne Fréchette, Fauve Lachance, Roxanne-Lara Leclerc, Kathryn Pérusse, Frédérique St-Amant, Jérémie Turgeon et Lunou Zucchini. Vous pouvez aussi les voir en action, dans un savant montage respectant toutes les règles sanitaires imposées, sur la page Facebook de l’ÉTP du Collège Lionel-Groulx, où l’on a déposé deux des chansons du spectacle : Le plan de l’orang-outang et On est niaiseux.
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