La première y incarne Gigi, la maîtresse nunuche de Jean-Charles (Claude Prégent) qui l’engage comme tueuse à gages fin d’éliminer sa femme, Barbara (Robitaille), une écrivaine populaire en panne d’inspiration et suicidaire de surcroît. Mais bon, puisque nous somme au rayon de la comédie, les choses ne se passeront pas comme pévu. Prise de pitié, Gigi développera plutôt avec Barabara une complicité qui se tournera contre Jean-Charles.
Un duo féminin
«D’abord, cette pièce-là est très bien écrite. Dès la première lecture, nous avions des éclats de rire», signale Pierrette Robitaille, au bout du fil, en parlant de cette comédie de l’auteure française Isabelle Mergault, adaptée à la québécoise par Maryse Warda. «C’est aussi une pièce particulière parce qu’elle tourne autour de deux personnages féminins. On voit ça rarement. D’habitude, ce sont les gars qui sont en avant, alors que les filles soutiennent l’action», d’enchaîner l’actrice.
La pièce est également teintée, nous dit la comédienne, d’un humour typiquement féminin. «C’est absurde, très chouette et surprenant», exprime-t-elle en se retenant d’en dire trop, sinon qu’Isabelle Mergault, d’abord humoriste, avait écrit cette pièce parce qu’elle voulait jouer au théâtre. Le comique se situe donc principalement dans le texte. «Elle a une habileté évidente pour le punch», constate Mme Robitaille.
Autre aspect de cette production, son allure vaudevillesque implique fatalement un jeu énergique et physique, ce qui convenait parfaitement à la troupe dirigée par le metteur en scène Stéphane Bellavance, l’autre acteur masculin étant Stéphane Breton. «Les comédiens ont proposé énormément de choses et Stéphane Bellavance s’est montré très ouvert. Ça donne un spectacle complètement déjanté», poursuit la comédienne.
Le niveau souhaité
«On aurait pu aussi manquer notre coup, ajoute-t-elle. Ça a beau être une bonne pièce, il fallait la monter comme il faut. Avoir la bonne folie. Et la complicité». C’est qu’en amont, les deux actrices principales ne se connaissaient pas. Il semble que la connexion se soit faite puisque la promotion de la pièce se fait principalement autour de ce duo que le metteur en scène qualifie de F-1 de la comédie.
«On a travaillé très fort. On voulait que ça atteigne le niveau souhaité, d’abord dans le rythme, parce que c’est un feu roulant, mais aussi pour bien installer tous les moments qui font que ces deux femmes, que tout oppose, deviennent une paire», indique Pierrette Robitaille, signalant au passage que jusqu’ici, le public reçoit cette proposition avec bonheur, ce qui est une issue éminemment souhaitable quand on présente un spectacle qui vise essentiellement à faire rire.
Pas d’apitoiement donc, sur le drame vécu par ces deux femmes. On aurait pu, mais on a fait un choix de comédie, celui d’assumer totalement la part de loufoque que la pièce contient. «Un tourbillon de folie et d’extravagances, ajoute l’actrice. Ça plaît à tout le monde. Ça fait rire. Ça détend. Ça énergise», énonce-t-elle, comme s’il s’agissait d’une prescription.
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