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Bal en blanc au CHSLD de Blainville

Photo Caroline Black-

Mélanie Black a offert un peu de magie aux résidents du CHSLD de Blainville, qui se sont d’ailleurs montrés très reconnaissants pour son initiative dans les jours suivants.

Bal en blanc au CHSLD de Blainville

Publié le 13/09/2024

Une préposée crée une soirée inoubliable pour les résidents.

Les CHSLD ont souvent mauvaise presse, mais il y a quelques semaines, le CHSLD de Blainville s’est plutôt démarqué grâce à l’initiative d’une employée, Mélanie Black, préposée aux bénéficiaires, qui a permis à une vingtaine d’usagers de vivre une soirée magique sous le thème Bal en Blanc.

Mélanie est préposée aux bénéficiaires depuis quatre ans. Elle fait partie des dizaines de milliers de personnes qui ont suivi la formation offerte par la CAQ pour répondre à la pandémie. Depuis, Mélanie s’est démarquée par son engagement à améliorer la qualité de vie des personnes dont elle a la charge. 

Ancienne restauratrice et massothérapeute de formation, elle a choisi de se reconvertir pour offrir des soins dans un environnement souvent perçu comme difficile. « Les résidents ne sont pas des numéros, » dit-elle avec passion. « Ils ont besoin d’être stimulés, d’éprouver de la joie. Mon rôle ne se limite pas à changer des couches ou distribuer des médicaments. Je veux leur offrir des moments de bonheur. »

C’est ainsi qu’elle a pris sur elle d’organiser un bal en blanc pour les résidents et, en quelques jours, tout était en place. « J’ai déguisé leur salle à manger, c’est la même, mais je leur en ai donné une autre vision. » Avec l’aide de ses collègues, elle a aidé les résidents à se préparer et à choisir leurs tenues pour l’occasion. « Ça crée des liens, ça crée des conversations, ça enlève l’isolement de nos résidents. »

Valeur clinique

Marie-Josée Parent, psychoéducatrice et consultante spécialisée auprès des aînés, explique que ce genre d’événements favorise la réminiscence, un processus clé pour la santé émotionnelle des personnes âgées. « En créant un environnement où ils peuvent se reconnecter à leurs souvenirs grâce à la musique et aux interactions, cela leur rappelle des moments heureux. Ils repartent souvent avec une nouvelle énergie. »

L’événement a rassemblé une vingtaine de résidents, et leur réaction a été à la hauteur des attentes de Mélanie. « Leurs sourires valaient tout l’or du monde. Ils me parlent encore de l’événement! » Mélanie a également pris soin de sélectionner des chansons d’époque qui faisaient appel à la mémoire émotionnelle des résidents. « Je ne mets pas des chansons d’aujourd’hui. Le but est de les reconnecter à leurs souvenirs heureux. »

Selon Marie-Josée Parent, ces moments offrent bien plus qu’un simple divertissement : « Organiser des événements de ce genre en CHSLD et impliquer les résidents permet aussi d’engager leur sentiment d’utilité, d’être stimulés et de démontrer qu’il est encore possible de vivre de belles choses, de beaux moments, malgré tout. »

Impact durable et mobilisation de l’entourage

Au-delà du plaisir immédiat, Mélanie remarque que ce type d’initiative a des effets durables. « Après l’événement, les résidents en parlent pendant des jours. Cela leur donne un sujet de conversation, brise leur isolement et les aide à se sentir appréciés et vivants. » Marie-Josée Parent souligne également l’importance de la participation des familles et du personnel : « Ces événements permettent aux proches aidants et au personnel de voir leurs résidents sous un autre jour, impliqués, joyeux, et cela renforce les liens de confiance. »

Même son de cloche chez Julie Lemieux, gestionnaire responsable du CHSLD de Blainville : « Le lendemain matin, je suis allée voir les résidents et il y a une dame qui me disait : “Julie, ça nous a tellement émus.” Ça les a vraiment touchés. »

Le CHSLD de Blainville, ouvert depuis février 2020, compte une centaine de résidents, dont huit en soins palliatifs. Bien que l’établissement n’ait pas directement participé à l’organisation du bal, il permet à ses employés de mettre en œuvre ce genre d’initiatives. Pour Mélanie, ce soutien est crucial. « C’est un milieu de vie qu’on est. Ce n’est pas juste un centre… oui c’est un centre de personnes âgées, mais ils sont chez eux! C’est de les mettre plus à l’aise, moins dans un institut de soins infirmiers. »