L’auteure-compositrice-interprète montera incidemment sur la scène du Centre d’art La petite église, le vendredi 7 octobre, pour y présenter son spectacle intitulé Bubble Bath & Champagne 2, du nom de l’album lancé en mars dernier, en plus de quelques-uns de ses précédents succès remaniés et jazzifiés.
Se payer la traite
À l’origine de cette incursion dans cet univers musical (qu’elle avait tout de même étudié au collégial), France D’Amour raconte qu’elle avait pris l’habitude, ces dernières années, de profiter des rappels pour se pointer seule sur scène, avec sa guitare, pour chanter du jazz. «Je me payais une traite!», de s’exclamer la chanteuse, qui n’en recevait pas moins un accueil extrêmement favorable. «Les gens ont commencé à me dire qu’ils en voulaient plus, qu’ils seraient même partants pour un album», raconte France D’Amour, qui a monté un petit spectacle, fait de grands succès des années 1930, qu’elle est allée tester avec succès en divers endroits.
Au moment de s’installer pour en faire des enregistrements, elle s’est plutôt mise à composer les chansons de Bubble Bath & Champagne, un album qui a suscité un engouement tel qu’un deuxième volet a suivi aussitôt.
Musicalité, précision, maturité
Si vous n’avez pas encore eu la chance d’entendre les chansons qui le meublent (la plupart en anglais), sachez qu’elles sont en phase avec ce titre tout en bulles, à la fois vaporeuses et effervescentes, et que la voix de France D’Amour s’y dépose délicatement, dans une espèce de détente, avec des couleurs qu’on soupçonnait déjà, mais qui se révèlent avec encore plus de finesse et de subtilité.
«Cette musique-là impose plus de raffinement, acquiesce la chanteuse. Si le rock demande de l’énergie, le jazz appelle davantage à la nuance. Avec les années, aussi, j’ai pu travailler ma voix pour obtenir un impact émotionnel plus grand. Avec le jazz, j’ai une liberté de chanteuse que j’ai moins dans le rock».
Par ailleurs, puisque l’obligation de performer est moins pressante que dans le rock, le jazz permet davantage de musicalité. «La performance vient dans le choix des notes, dans la précision, dans le fait d’être conscient de l’effet de la note dans l’harmonie et dans l’ensemble. En fait, avec cette tournée-là, on est tous devenus de meilleurs musiciens», constate France D’amour. Il faut aussi une certaine maturité, renchérit-elle, pour bien rendre le jazz : savoir les notes est une chose, les ressentir et passer le frisson au public en est une autre. «Le rôle d’un artiste, ce n’est pas d’être apprécié, mais de donner quelque chose au monde», philosophe-t-elle, tout en confiant que ce passage au jazz lui a permis de retrouver le goût de la scène, après qu’elle s’en soit trouvée momentanément fatiguée.
Une invitation
Or, c’est en trio qu’elle présente ce Bubble Bath & Champagne, alors qu’elle se fait guitariste à plein temps, en compagnie de Jason Lang (guitare et voix) et Louis Lalancette à la basse, des musiciens pour qui la chanteuse ne tarit pas d’éloges, au même titre que pour le sonorisateur Guy Tourville.
«Le 7 octobre, la seule chose intéressante à Saint-Eustache, ce sera le show à la Petite église. Si les gens ne viennent pas, ils vont le regretter!», badine-t-elle. Voilà, le message est passé.