Et voilà, l’aventure commence pour ces deux femmes dans un univers qui n’a rien à voir avec ce qui nous a habituellement été donné de voir à ce jour et qu’ont surtout animé les hommes.
Ce western hors du commun, et plutôt burlesque, qui a pour titre Perdy (Dargaud), c’est l’Américain Kickliy (un pseudonyme) qui le signe. Auteur de bandes dessinées et peintre (peinture à l&#8217;huile), celui-ci a travaillé dans la production de comics dans le Minnesota. Mais après avoir été victime d’un grave accident, ses médecins lui ont conseillé de changer d’air, question de récupérer.
Kickliy s’est alors dirigé vers Paris, le Louvre, le musée d’Orsay, puis les jardins de Claude Monet, à Giverny, où il a créé le personnage de Musnet, un jeune garçon souris, vagabond et orphelin qui va découvrir le travail de Monet, mais aussi son chat qui le poursuit! Le premier des quatre titres, La souris de Monet (Dargaud), publié en juin 2016, a d’ailleurs été mis en nomination en 2017, pour le Prix Jeunesse au prestigieux Festival international de la bande dessinée d&#8217;Angoulême.
Si la série Musnet se veut un hommage au peintre impressionniste, celle mettant cette fois en vedette Perdy se veut, au-delà de la comédie, une réflexion sur la solitude et l’isolement social. Après les 160 pages de ce premier tome qui n’est certainement pas sans intérêt, un deuxième est d’ailleurs attendu d’ici peu…
Game Over: Dark Web (MAD Fabrik)
Le Petit Barbare et la Princesse tentent toujours de s’en sortir dans leur monde virtuel peuplé de blorks dans ce 17e tome de cette série best-seller qui, dès les débuts, a séduit. Et cela ne s’est pas démenti depuis puisque la série spin-off de Kid Paddle s&#8217;est aujourd&#8217;hui écoulée à plus de 1,5 million d&#8217;exemplaires. Ce qui n’est quand même pas rien. Et ce nouveau tome, intitulé Dark Web (MAD Fabrik), contient son lot de gags muets, toujours aussi cruels qu’hilarants, que Midam concocte à nouveau avec une ingéniosité sans faille&#8230; et sans bulles à lire!

Plus précisément, Lucky Luke a la mission d’escorter la fameuse statue de la Liberté et son créateur, Auguste Bertholodi; d’abord lors du périple de celui-ci aux États-Unis pour faire connaître cette grande dame qui sera haute de 93 mètres, puis à Paris, d’où la statue sera transportée jusqu’à New York pour son inauguration officielle.
Bien évidemment, tous ne se réjouissent pas de la chose, à commencer par Abraham Locker, directeur de prison et entrepreneur sans scrupules qui convoite l’île devant accueillir cette statue de la Liberté pour y construire un gigantesque pénitencier. Que ce soit d’un côté ou l’autre de l’océan Atlantique, Lucky Luke aura donc fort à faire pour remplir sa mission.
<h3>Un récit tout à fait réussi</h3>
S’il s’agit de la 80e aventure de Lucky Luke, c’est aussi la huitième à paraître dans la nouvelle collection Les aventures de Lucky Luke d’après Morris, laquelle a été créée pour marquer la différence avec les albums dessinés par Morris et ceux dessinés par Achdé qui a repris le personnage un an après la mort de son créateur, en 2001. Le dessinateur français signe donc un huitième album, sur un scénario de Jul, pour qui il s’agit d’une deuxième collaboration au scénario, après l’album La terre promise (2016).
Le duo Achdé-Jul s’en tire d’ailleurs fort bien avec ce nouveau récit qui a obtenu un grand succès en librairie en France et en Belgique à sa sortie. Le fait que l’action se déroule à Paris même n’est sans doute pas étranger à ce succès. Mais il faut aussi mentionner que Jul a écrit une histoire tout à fait réussie, remplie d’humour, bien documentée, comportant quelques clins d’œil ici et là, jeux de mots et personnages caricaturés qu’on vous laisse le soin de repérer au fil de la lecture.
De son côté, le dessinateur Achdé est sans faille, prouvant une nouvelle fois qu’il est le digne successeur de Morris.
Bref, un album fort divertissant qui se lit avec beaucoup de plaisir!

Bulles à lire: Lucky Luke

Le vin, on aime bien le découvrir, le déguster et l’apprécier en bonne compagnie. En ce 21e siècle, il est présent dans la plupart des pays du monde, et produit dans bon nombre d’eux. Si son histoire est encore toute récente au Québec, elle remonte cependant à si loin qu’elle se confond avec l’histoire de l’humanité.
Et c’est justement cette «grande histoire» qu’a choisi de raconter le scénariste Corbeyran, connu pour avoir multiplié les expériences narratives et les collaborations. Parmi celles-ci, il y a, chez Glénat, la série Châteaux Bordeaux (neuf titres à ce jour), une saga familiale dans le monde du vin, qu’il signe avec Espé, au dessin. Toujours avec ce même complice et la même maison d’édition, il est aussi l’auteur de Châteaux Bordeaux À table!, une nouvelle série qui plonge le lecteur dans le monde de la gastronomie, étroitement associé à celui du vin.
Pas étonnant donc que Corbeyran soit à la tête de cette série nommée Vinifera (aussi chez Glénat) qui a, cette fois, pour ambition de dresser l’histoire du vin de l’Antiquité à nos jours, en France et dans tous les pays viticoles. Bref, toute une commande pour le scénariste qui, pour le seconder, pourra compter sur la collaboration de différents dessinateurs. Chaque titre est aussi assorti d’un cahier historique portant sur le thème de l’album.
<h3>Deux premiers titres</h3>
Les deux premiers titres de cette grande histoire de la vigne et du vin sont parus il y a peu au Québec: Les amphores de Pompéi et Les moines de Bourgogne.
Nous nous retrouvons d’abord à Pompéi, à l’an 79, alors que la cité romaine vit des heures insouciantes sous l’ombre menaçante du Vésuve. On y retrouve aussi Ursina, jeune et riche veuve pompéienne, qui organise régulièrement des fêtes dans sa villa où le vin coule à flots. Parmi ses convives, Valerius, fils de Lucius et probablement l’un des meilleurs vignerons de la région, refuse de céder le secret de ses amphores…
Puis, un bond en l’an 1120, en Bourgogne, où l’on suit la vie entière de Simon, qui jeune, a été confié à des paysans après avoir été déposé dans un panier devant la porte d’une abbaye. À l’âge de 12 ans, il se fait engager là même où on l’avait trouvé, prétexte pour suivre l’évolution d’une abbaye cistercienne implantée en Bourgogne en même temps que celle des techniques de vinification au Moyen-Âge.
Voilà, c’est bien parti!

Bulles à lire: Perdy – Game Over