Les enquêtes policières et d’agents secrets représentent une bonne source d’inspiration pour les auteurs de bande dessinée. Car, ils sont nombreux les personnages à enquêter dans le monde du neuvième art, à commencer par Tintin qui, s’il est d’abord un reporter, est aussi un fin limier, tout comme, pour n’en nommer que quelques-uns, Ric Hochet, Jean Valhardi, ou encore, le duo Tif et Tondu. En voici un nouveau à faire son entrée dans ce club sélect: Jack Wolfgang.
Comme l’inspecteur Canardo, ou encore, Blacksad, Jack Wolfgang est un animal anthropomorphe, c’est-à-dire qu’il a une apparence humaine. Dans le cas de Jack Wolfgang, il s’agit, bien sûr, d’un loup. Et tout comme ses pairs, il est l’égal des hommes. Il est bien connu internationalement pour être celui qui écrit les critiques gastronomiques pour le Times et le New Yorker. Et en plus, ses livres de recettes font fureur. Loup élégant et charmeur, Jack Wolfgang est un aussi un agent secret pour la CIA. Mais, il n’est pas le seul à être un agent animalier pour la CIA. Et ceux-ci se voient écartés d’une mission quand l’un des leurs, Rocky Dakota, est retrouvé mort dans les canaux de Venise. Mais voilà, Dakota était le mentor de Jack Wolfgang qui veut savoir ce qu’il est arrivé à son ami. Si le dossier est repris par d’anciens militaires, notre loup décide de mener seul l’enquête… Première piste: un ours polaire, fort et brutal.
Voilà donc le personnage et l’histoire qu’ont imaginés le prolifique scénariste Stephen Desberg et le dessinateur Henri Reculé, qui ont travaillé ensemble pour la série Cassio. Le résultat a pour titre L’entrée du loup (Le Lombard) et nous propose de plonger dans un récit d’espionnage tout à fait classique, avec ses scènes d’action, de poursuites et… même de séduction. Car, tout comme James Bond, Jack Wolfgang a beaucoup de charme auprès de la gent féminine.
Cela donne un récit de BD anthropomorphique, pour le moins original, même si le genre est déjà connu, et les deux auteurs nous font découvrir un nouveau personnage somme toute attachant, que l’on pourra retrouver dans un deuxième tome déjà annoncé: Le Nobel du pigeon.

Jack Wolfgang: L’entrée du loup (Le Lombard)

Après avoir entrepris, dans les années 1990, la publication de l’intégrale des aventures de Michel Risque, puis de Red Ketchup, la maison d’édition La Pastèque nous offre enfin cette aventure que les auteurs Réal Godbout et Pierre Fournier ont décidé de reprendre et de compléter, face au succès que connaissait cette reprise de leur personnage culte.
Revoilà donc notre agent préféré carburant à la cocaïne et aux pilules reprendre du service pour une dernière fois. Si tous sont habitués à ce que Ketchup pète les plombs, ce n’est pas le cas quand sa grande soeur Sally qui s’y met. Ajoutez à cela que le sinistre docteur Otto Künt vient d’inventer une crème cosmétique efficace contre les rides et le vieillissement des tissus appelée l’Élixir X, nous voilà tous embarqués dans une folle aventure pleine rebondissements et… de surprises.
Vingt ans plus tard, le duo Godbout-Fournier répare un impair important de l’histoire de la bande dessinée québécoise en terminant, avec grand brio faut-il le souligner à grands traits, cette aventure qui avait malheureusement été interrompue à mi-chemin.
On peut certes dire que l’attente en valait la peine, et qu’il serait même souhaitable que les deux auteurs n’attendent pas 20 ans, s’ils en ont toujours le goût, de nous en offrir de nouvelles. Car après tout, Red Ketchup a besoin d’action, et l’en priver n’est peut-être pas, connaissant le personnage, une bonne idée…
La galerie des gaffes
Véritable anti-héros de la bande dessinée qui n’a vraiment plus besoin de présentation, Gaston, le célèbre gaffeur, débordant cependant de créativité, a fêté cette année, en 2017, ses 60 ans. Créé par André Franquin, en marge de la reprise des histoires de Spirou et Fantasio, Gaston a donc eu droit à plusieurs honneurs, même à une exposition présentée durant plusieurs mois à la Bibliothèque publique d’information du Centre Pompidou, à Paris.
Voilà que ce sont maintenant de nombreux auteurs contemporains &#8211; en fait, ils sont 60, comme par hasard! &#8211; qui tiennent à rendre hommage à cette figure de l’humour en se la réappropriant et en lui donnant de nouveau vie à travers leurs dessins rassemblés dans La galerie des gaffes (Dupuis). L’album en question comporte une soixantaine de planches, dont certaines sont tout à fait inédites, alors que d’autres ont été publiées cette année dans le journal Spirou .
Un bel hommage, dont seraient sans doute bien fiers Franquin et&#8230; Gaston lui-même!

Bulles à lire: Red Ketchup et La galerie des gaffes

Après nous avoir offert, de 2013 à 2015, l’excellente série Promise, un triptyque fantastique qui sortait des sentiers battus de la conquête de l’Ouest, voilà que le Franco-Canadien Mikaël nous propose une nouvelle série en diptyque dans le New York des années 1930, laquelle a pour titre Giant.
Giant, c’est un homme taciturne à la carrure imposante qui travaille dans les chantiers de construction de ces buildings qui cherchent à s’élever toujours plus haut dans le ciel de Manhattan. Nous sommes donc à New York, en 1932, et la grande dépression frappe durement l’Amérique. Mais cela n’empêche pas les chantiers de proliférer.
Giant se voit charger par ses collègues de travail d’avertir la famille d’un compatriote irlandais du décès accidentel de celui-ci. Mais dissimulant la triste vérité, le mystérieux colosse envoie une belle somme d’argent à Mary Ann, la jeune veuve, ainsi qu’une lettre dactylographiée qui pourrait être de son mari&#8230; Elle lui répond et commence alors une correspondance régulière, sans que Giant dissipe le mensonge.
Vient alors le jour où Mary Ann et ses enfants décident de débarquer à New York&#8230; Ce sera dans le deuxième tome, dont la parution est prévue, en France, pour janvier 2018.
Le talent de Mikaël ne fait pas l’ombre d’un doute, et ce premier tome de Giant (Dargaud) confirme surtout que le bédéiste sait s’y faire pour raconter une bonne histoire, que ce soit avec un habile scénario ou encore avec des dessins semi-réalistes d’une belle efficacité.
<h3>Zep et Midam au Salon du livre de Montréal</h3>
Juste à temps pour le Salon du livre de Montréal, qui débute ce mercredi 15 novembre pour se poursuivre jusqu’au dimanche 20 novembre à la Place Bonaventure, les bédéistes Zep et Midam sortent ces jours-ci de nouveaux titres. Dans le cas de Zep, c’est un nouveau Titeuf, intitulé À fond le slip! (Glénat) qui voit le jour, un 15e dans cette série. Dans le cas de Midam, celui-ci nous propose un nouveau Kid Paddle, intitulé Attention, Men in blork! (Mad Fabrik), également un 15e dans cette série. Les deux auteurs seront à Montréal pour dédicacer ces deux nouveaux albums. L’horaire des séances au [<a title="Consultez notre site pour obtenir plus d'information" href="http://www.salondulivredemontreal.com" target="_blank" rel="noopener">http://www.salondulivredemontreal.com</a>].

Bulles à lire: Jack Wolfgang