Le Thérésien Christian Marc Gendron roule sa boule dans le métier depuis 20 ans. Ses fans, nombreux, l&#8217;aiment tellement qu&#8217;ils sont prêts à faire plusieurs heures de route, voire même noliser un autobus, pour assister à l&#8217;un de ses spectacles. Touche à tout, Gendron s&#8217;amuse follement sur scène, aime ce contact privilégié qu&#8217;il entretient et nourrit avec son public et ajuste volontiers son répertoire au gré des demandes des gens dans la salle. «Je suis un tripper, un entertainer. J&#8217;aime quand les gens me demandent des tounes. Y&#8217;a quelque chose de pas mal le fun là-dedans», lâche-t-il au bout du fil.
Devant un public majoritairement féminin, Gendron s&#8217;est donné la mission de plaire aux compagnons de ces dames&#8230; «Moi, je veux que les chums reviennent, alors je chante du Ray Charles, du Elton John, Tony Bennett, Frank Sinatra. Les gars trippent sur ces chansons-là. J&#8217;ai même un medley de Billy Joel qui dure 15 minutes», confie-t-il.
L&#8217;homme aux mille talents
À la base, et sur papier, le spectacle de Christian Marc Gendron s&#8217;inspire et se compose essentiellement de chansons tirées de ses deux albums, Christian Marc et Irréversible, en plus de quelques chansons qu&#8217;il a composées pour d&#8217;autres artistes, comme Mario Pelchat, Marie-Chantal Toupin et Marc-André Fortin.
Dans la vraie vie, il en va tout autrement. Chanteur, pianiste, multi-instrumentiste, auteur, compositeur, le talent de Gendron se déploie et prend les allures d&#8217;un puits sans fond. C&#8217;est ce talent qui lui aura permis d&#8217;accompagner sur scène, au fil des années, les Stéphane Rousseau, Roch Voisine, Sylvain Cossette, Mario Pelchat, Bruno Pelletier, Nanette Workman, Andrée Watters, Lucky Uke, France D’Amour, Dany Bédar et plusieurs autres. Gendron a aussi connu les grandes scènes d’ici et d’ailleurs, notamment avec les méga productions Danse Sing, Piano Men et Crocodile Rock, présentée à l&#8217;été 2013, au Québec, et vu par 50 000 personnes en 2010, à Atlantic City. Il compte aussi deux participations au Festival international de jazz de Montréal et anime en plus une émission de radio depuis deux ans, dont la 100e a été enregistrée cet été. Il a habité le Japon et travaillé aux États-Unis et en France.
«Je suis comme ça. J&#8217;aime tout ce que je fais et ça me sert bien parce que je n&#8217;ai jamais manqué de travail», pointe-t-il avant d&#8217;ajouter, «tout marche bien, mais rien n&#8217;explose». 
C&#8217;est dans cette lancée qu&#8217;il amorce sa tournée, heureux simplement de pouvoir monter sur scène et de chanter pour son public.
Notez que Christian Marc Gendron fera une pause de sa tournée en décembre, en raison d&#8217;engagements corporatifs et en janvier et février, pour assurer la première partie de Mario Pelchat.
Pour réserver votre place, composez le 450 974-ARTS (2787) ou visitez le [www.lapetiteeglise.com].

Christian Marc Gendron: Le Billy Joel québécois à Saint-Eustache

Précédée par le succès radiophonique obtenu cet été avec la chanson Piscine, l’artiste table aussi sur la sortie récente de son deuxième album solo, Pan, lancé en septembre dernier sous étiquette Grosse Boîte, un opus qu’on dit plus bouillonnant que le précédent, Apprentie guerrière.
On se souviendra que cet album, concocté après la dissolution du groupe La Patère Rose, lui avait valu, en 2012, le Félix de l’album alternatif de l’année, une carte de visite qui l’aura menée en tournée, en premières parties des spectacles d’Ariane Moffatt et Cœur de pirate, là où elle s’exécutait seule au piano, ce qui serait déterminant pour la suite des choses. «Cette expérience m’a poussée à repenser ma relation avec mon instrument. Ça a ouvert un canal d’inspiration», dit‑elle.
Ça donne alors un album où elle parle toujours d’amour, cette fois sur des rythmes un peu plus bouillonnants et exotiques, avec une voix feutrée, animée d’une certaine candeur. Pour appuyer son piano, la flûte de Pan, la trompette, le trombone et le marimba se font la conversation.
Le bar Le Cha Cha est situé au 29, rue Blainville Ouest, à Sainte-Thérèse. Pour plus d’information sur la programmation 2013‑2014 d’Odyscène, visitez le [www.odyscene.com] ou contactez la billetterie au 450 434‑4006.

Musique: Fanny Bloom à Sainte-Thérèse

En effet, si Dan Bigras ne se montre pas avare d’histoires et d’opinions, il n’oublie toutefois pas la musique, offrant au public thérésien un tour d’horizon de ses multiples albums et succès radio. Alors que lui-même s’installe au piano, se joignent à l’auteur-compositeur-interprète la violoniste Marie-Soleil Bélanger, la choriste Marianne Mathieu et le percussionniste Tristan Forget-Brisson.
Le quatuor démarre sur les chapeaux de roues, avec une pièce instrumentale des plus entraînantes, très énergique. Le public bat déjà des mains, tout en admirant le doigté habile de Bigras sur son clavier orienté vers la salle.
Après les formalités d’usage (bonjours et blagues d’église), l’artiste nous propose des «tounes de tous les âges», se racontant à travers les chansons, en relatant la genèse, déterrant l’anecdote précise qui a déclenché le processus d’écriture. Le tout est fait avec humour et décontraction, en accord avec l’ambiance de l’endroit.
Pour des pièces telles les grivoises Boucles d’oreilles (née d’une malencontreuse «joke de mononcle»), Pas fort et Chez nous chez vous (le petit chaperon rouge) ou la bien-aimée Les trois petits cochons (que Bigras croit prophétique de la commission Charbonneau), de même que la fougueuse Tu m’aimes trop, le public se laisse entraîner avec joie dans des rythmes latins, rock ou blues.
Mais il y a aussi une grande place accordée à l’émotion dans ce concert généreux et bien équilibré. La voix de Bigras s’éraille sur une Tue moi dépouillée, s’enveloppe de celle, chaude et riche, de Marianne Mathieu dans Les soirs de scotch, prend une douceur insoupçonnée pour Ange animal. Naufrage se fait lancinante, douloureuse avec son piano cristallin, une nostalgie lumineuse émane de Rue St-Denis, le public est ému par Le ciel c’est ma femme, touchante par la simplicité de sa grande histoire d’amour.
L’artiste offre également un poème sur sa visite, marquante, à Sarajevo, qu’il enchaîne avec une poignante Ave Maria. Les percussions se font tour à tour solennelles ou primitives, le violon, aérien, le piano, délicat. Chaque musicien a également droit à son écrin pour briller, ses compagnons se tenant un peu en retrait pour l’écouter, le regarder.
Ces spectacles dans le spectacle, à l’instar des interventions de Marianne Mathieu à la rescousse de Bigras qui s’emmêle les pinceaux sur Les soirs de scotch, témoignent de la complicité des membres du groupe. Celle-ci est contagieuse, rapidement transmise aux spectateurs, lesquels répondent avec plaisir, entonnant les refrains, battant la mesure dès le tout début du concert. Ils reconstituent même, à la demande de Bigras, son chœur «Touiteure Gospeule Coailleure» pour Vire ta chaise de bord. Les trois petits cochons terminent la soirée en beauté, le niveau d’énergie n’ayant pas baissé d’un cran, et on en sort repu de musique, d’histoires et d’anecdotes.