Intitulée Couleurs crayons…, l’exposition réunit deux artistes eustachois qui ont résolument adopté cette technique et qui veulent en faire la promotion. «Nous voulions démystifier le médium», expriment Lyette Roussille et Wilfrid Barbier, qui savent pertinemment que les crayons de couleurs, à priori, n’ont pas la même aura de noblesse que la peinture à l’huile, l’acrylique ou l’aquarelle.
Jouer avec les couleurs
Et pourtant, ils travaillent exactement comme le feraient les peintres, en jouant avec les couleurs, en y allant de juxtapositions qui leur permettent même de créer leur propre palette.
«Nous avons deux styles très différents et le mien se rapproche davantage de l’illustration», mentionne Lyette Roussille, en parcourant la section qui lui est réservée. De fait, on y plonge dans des univers fantaisistes au style naïf, donc très proche de l’imagerie propre aux dessins d’enfants. Les couleurs sont vives, sans être dépourvues de nuances, les contours sont nettement cernés au crayon noir, comme dans les livres à colorier que l’artiste n’affectionne pas particulièrement puisque, dit-elle, ils ne favorisent pas la créativité.
La nature, les animaux, les fleurs, les maisons et les paysages ruraux composent l’univers de Lyette Roussille, qui n’est pas exempt de poésie et d’humour. «Mon objectif est de créer des images qui respirent le bonheur et le plaisir», écrit-elle, dans un texte de présentation. Elle s’inspire de ce qui vit autour d’elle et le transforme au gré de sa fantaisie.
Carnets de voyages
De son côté, Wilfrid Barbier est un voyageur qui braque la lentille de sa caméra sur des scènes qu’il s’emploie à reproduire et à magnifier au retour. Le L’Asie, l’Europe, le Québec, sont des lieux qu’il parcourt ou qu’il a parcourus et desquels il capture des paysages paisibles qu’il reproduit sur le papier. Il les photographie d’abord puisque travailler sur le motif serait un luxe : il faut parfois une centaine d’heures pour réaliser un seul dessin.
À noter que les deux artistes sont membres de différentes associations internationales (auxÉtats-Unis, en Grande-Bretagne et en Australie, notamment) qui ont créé un véritable marché virtuel des œuvres créées aux crayons de couleurs. On y tient des expositions, on y décerne des prix, comme on le fait, dans le réel, pour les œuvres issues des médiums plus courants.
Si vous souhaitez vous y mettre, sachez que les artistes utilisent de bons vieux Prismacolor, comme on en trouve dans le boutiques de matériel d’artiste. Il en existe de différentes qualités, mais M. Barbier affirme que, même avec des crayons de base, on peut arriver à faire de très beaux dessins. «Le crayon de couleur n’a pas de limite. En fait, la seule limite, c’est soi, c’est sa propre créativité», dit-il.
À noter qu’à titre de présidente d’honneur, l’artiste-peintre Monique Cyr-Laframboise expose quelques-uns de ses tableaux (des paysages, pour la plupart) en compagnie des dessins du duo Roussille-Barbier.
L’exposition se poursuit jusqu’au 18 septembre, au 34 Galerie/Atelier, situé au 34, rue Saint-Eustache. Heures d’ouverture : de 19 h à 21 h sur semaine; de 13 h à 17 h, samedi et dimanche.