Le ministère de la Culture et des Communications a décidé, sans préavis, de mettre fin au mandat régional de développement et d’accompagnement en loisir culturel, effectif depuis le 30 septembre dernier.
Un coup dur pour l’ensemble du secteur. Un choc pour la directrice générale de Loisirs Laurentides, Élaine Lauzon, qui déplore la décision. Elle anticipe les impacts d’une telle mesure sur les 144 organismes en loisir culturel dans la région des Laurentides. « Il n’y avait aucune indication, c’est ça aussi qui est peut-être un peu choquant, il n’y avait aucune indication que ça s’en allait dans cette direction-là, au contraire », explique-t-elle.
« Quand la nouvelle est arrivée au mois d’août, la plupart en sont vraiment restés surpris et très déçus », ajoute madame Lauzon.
Conséquences
Les Laurentides ne sont pas la seule région affectée. La décision s’applique à l’ensemble des unités régionales en loisir et sports de la province, indique la responsable, qui qualifie cette mesure de « Grosse déception », « surtout que ça faisait plus d’un an et demi qu’on travaillait, on essayait avec le ministère de la Culture de mettre en place une entente qui serait sur plus d’une année potentiellement », confie madame Lauzon.
Cette coupure éliminera le financement pour le développement du loisir culturel régional et le poste d’accompagnement à Loisirs Laurentides, peut-on lire dans un communiqué de l’institution. Les organismes culturels n’auront plus accès au réseautage, aux formations spécialisées et à l’accompagnement professionnel adapté à leurs besoins, déplore-t-on.
« La décision met en péril plusieurs projets porteurs et prive les communautés régionales d’un levier important pour stimuler la vie culturelle. Le loisir culturel joue un rôle essentiel dans l’accessibilité à la culture, à la créativité et à l’épanouissement des citoyens de tous âges », poursuit le communiqué.
Le président de Loisirs Laurentides, M. Michael Leduc, déplore cette décision et soutient que « le loisir culturel est un moteur d’inclusion sociale et de vitalité régionale », qui
« permet à des milliers de citoyens de s’exprimer, de développer leurs talents et de contribuer à la vie collective ».
M. Leduc affirme que son institution n’écarte pas la possibilité d’un rétablissement futur de ce service d’accompagnement en loisir culturel, mais compte, entre-temps, orienter les acteurs culturels vers ses services généraux et vers d’autres ressources municipales, régionales et provinciales susceptibles de répondre à leurs besoins.
Loisirs Laurentides offrait bien plus que du financement, indique la directrice générale Élaine Lauzon. Elle cite l’accompagnement en autofinancement, la création de sites web et de pages Facebook, et craint désormais l’abandon de projets, la réduction des services et le départ de bénévoles, voire la fermeture de certains organismes.
« C’est comme si on reculait […] avant 2019 »
Le mandat confié aux unités régionales de loisir et de sport avait été créé en 2019, rappelle Élaine Lauzon, soulignant que « Loisirs Laurentides avait développé avec les organismes de la région une belle collaboration ». « Ils savaient qu’ils pouvaient compter sur nous, sur notre soutien pour les aider, même dans [le développement] de leur projet, par exemple. »
« C’est comme si on reculait […] avant 2019. Cinq ans et demi de travail avec eux, qui commençaient justement à sortir la tête de l’eau pour certains d’entre eux, voir des projets extraordinaires prendre forme, puis là, tout d’un coup, cette porte-là n’existe plus », déplore-t-elle.
Ce qui rend la pilule encore plus amère, c’est le montant en jeu. « C’est environ 1,3 million de dollars pour toute la province, pour l’ensemble des organismes », révèle madame Lauzon, déplorant que l’impact soit disproportionné par rapport aux économies réalisées. Elle juge que les compressions auraient dû être faites ailleurs.
Nouvelle stratégie
Loisirs Laurentides n’abandonne pas le combat. L’organisme dit miser sur les élections provinciales de 2026 pour relancer le dossier avec un nouveau gouvernement, après un an et demi d’efforts infructueux auprès de l’administration actuelle.
« On se donne un temps pour voir comment on va relancer avec le prochain gouvernement pour essayer de ramener ça en place parce qu’on ne veut pas laisser tomber non plus », conclut madame Lauzon.

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