Deux ans après la parution de l’œuvre Sans religions, le testament de l’ours polaire, le néophyte de l’écriture fictive sortira sous peu un second bouquin qui portera le titre Le Canal. Raconter des histoires, inventer des personnages, développer des intrigues; ça y est, il a eu la piqûre.
Daniel St‑Amour ne se définit pourtant pas comme un artiste. Plombier de métier, le cinquantenaire né à Montréal confesse être arrivé à l’écriture un peu par hasard, à la suite d’une expérience hors de l’ordinaire, pouvant même être qualifiée de «mystique». Une expérience survenue alors qu’il vivait une période particulièrement sombre de sa vie où ses démons intérieurs le rongeaient.
«J’ai vécu la “mort du moi”. C’était comme une illumination très forte, mais qui fait aussi très mal, car c’est l’altération de l’ego. C’est difficile à expliquer, mais je peux dire que je suis devenu plus sensitif. Du jour au lendemain, je me suis mis à voir l’aura des gens. C’est là que j’ai eu envie d’écrire», raconte‑t‑il.
À la suite de ces phénomènes, Daniel a entamé une quête spirituelle le menant à questionner l’existence de Dieu. À travers ses recherches et ses lectures, il a fait d’étonnantes découvertes. Non seulement la vérité ne revêtait pas un seul visage, mais existait-elle? Et Jésus, Mahomet, Bouddha, qui étaient-ils réellement? Ce qu’il a découvert de ces inspirateurs de courants religieux, il a eu envie de le faire raconter par son ami l’ours polaire dans son premier livre paru en 2012.
Sa grande quête l’a amené à chercher des réponses auprès de théologiens, de spécialistes en santé mentale, de psychologues, à l’occasion de conférences, de séminaires. Il s’est aussi rendu dans un ashram.
Et cette soudaine faculté de lire l’aura, d’où venait-elle? «Je ne savais pas quoi faire avec cela. Jusqu’à cette expérience de mort du moi, l’univers du paranormal me laissait froid. Mais voir des choses chez les gens, ça peut être dérangeant. On voit aussi des choses qu’on ne voudrait pas voir. Il fallait que je fasse le deuil d’une vie connue, que j’abandonne ce que je croyais sur la réalité des choses. Ça m’a aussi amené de l’empathie. On devient plus à l’écoute de son ressenti», confie‑t‑il.
Il pourrait garder privée cette tranche de vie, mais Daniel se fout de l’opinion publique, des préjugés des gens. «Aujourd’hui, j’ai moins de temps pour les futilités de la vie», commente-t-il, conscient de la singularité de son histoire.
L’Eustachois a néanmoins décidé de se confronter aux Sceptiques du Québec dont il critique les méthodes de vérification. Ne doutant pas une seconde de son don, il se dit prêt à leur en donner la preuve en se soumettant tout de même à leurs tests.
D’ailleurs, une rencontre avait été organisée au printemps entre les deux parties, mais l’équipe des Sceptiques ne s’est pas pointée à la Maison du citoyen de Saint-Eustache à la date et à l’heure prévues.
Au fil de l’entretien, le nouvel auteur se révèle un drôle de croisé. Ses intérêts spirituels côtoient sa passion pour les phénomènes cachés, notamment les enquêtes secrètes et les dessous du terrorisme, ce qu’on ne dévoile pas au grand public.
C’est d’ailleurs ce sujet qui sera au cœur du prochain bouquin de Daniel St‑Amour, disponible à l’automne dans 86 librairies: Le Canal. Cette nouvelle histoire met en scène un homme doté d’un pouvoir de voyance qui sera embauché par un millionnaire désireux de retrouver son fils disparu en Afghanistan, quitte à déployer des moyens à la frontière de la légalité. Le personnage se nomme comme un voyant montréalais ayant justement existé sous ce patronyme.
Une histoire vraie? À voir l’auteur raconter ses nombreuses découvertes sur le terrorisme international, on serait porté à le croire. «Peu importe le nombre de personnes qui peuvent témoigner de la véracité de certains faits écrits dans ce roman, il en demeure un de fiction et de divertissement», prévient‑il. Cette mise en garde figurera d’ailleurs au tout début de son roman, question de se donner une plus grande liberté d’écriture.
D’ici le lancement de ce deuxième roman, en octobre, Daniel St‑Amour profite de la période estivale pour lire un peu. Sur sa table de salon traîne un recueil de nouvelles de Jonathan Reynolds, un auteur émergent de la littérature d’horreur québécoise. Juste en dessous, un autre Québécois: Steeve Rondeau, qui a signé le roman La lignée des Drakthars: Le serment d’alliance. «Un type que j’ai rencontré au Salon du livre du Saguenay», glisse‑t‑il. Bientôt, il lira Contre Dieu, le dernier roman de Patrick Sénécal.
L’œuvre l’ayant le plus accroché? La série A.N.G.E., d’Anne Robillard, «qui s’amuse avec les phénomènes paranormaux», explique‑t‑il.
Voilà un auteur qui n’hésite pas à mettre ses concurrents en valeur. À surveiller: sortie en octobre du livre Le Canal en librairie, dont celle située sur la rue Saint-Eustache, M’as‑tu lu?.