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De Québec à Rivière-du-Loup: Onze jours de marche pour les Semeurs de contes

André Morin

De Québec à Rivière-du-Loup: Onze jours de marche pour les Semeurs de contes

Publié le 05/09/2014

Ils sont huit et du 8 au 18 septembre, ils sillonneront les routes du Québec… en marchant.

Ce sera la deuxième virée pour les conteurs André Morin, Yves Robitaille, Geneviève Falaise, Carine Kasparian et Françoise Crête et une première pour Jean-Sébastien Dubé et Shakti Ortegas Saint-Amant, qui s’arrêteront chaque soir dans une ville différente pour partager leur passion du conte. Et si cette grande virée était en voie de devenir une tradition?

En 11 jours, ils suivront évidemment un itinéraire déterminé. En 2013, le premier groupe avait marché de Montréal jusqu’à Québec. Cette année, la nouvelle équipe repart de Québec pour se rendre jusqu’à Rivière-du-Loup. Parrainés par Fred Pellerin et Gilles Vigneault en 2013, c’est Jocelyn Bérubé, un vétéran du conte, qui supporte cette année leur grande virée de 210 kilomètres pour le moins audacieuse.

Après 20 kilomètres de marche quotidienne, ils se relayeront le soir sur scène en compagnie de conteurs du coin, question d’intéresser les citoyens à cet art de la tradition orale. «C’est méconnu le conte, dit André. Notre mission, c’est de mettre le conte sur la carte.» «C’est rare d’être huit conteurs sur scène, fait remarquer Geneviève. Créer cet événement, créé justement des occasions.»

Plus expérimentés, ils ont délaissé pour la tournée 2014 l’idée de ramasser un conte sur place pour ensuite en faire un exercice de création de groupe. Marcher durant quatre heures épuise le corps, mais également les méninges, aussi la formule du partage leur a semblé plus appropriée.

Quoique certains d’entre eux ont rapporté de leur périple de 2013 de fabuleux souvenirs. Geneviève n’est pas prête d’oublier sa soirée à Champlain, ville d’origine de son grand-père, où elle a recréé son histoire sans pour autant le nommer. «Certaines personnes se sont reconnues, d’autres ont reconnu leurs propres racines. Ç’a été une rencontre surprenante et un moment touchant, surtout que je racontais dans une sacristie, un lieu sacré. Pendant un moment, j’ai eu l’impression que mon grand-père était vivant», se souvient-elle.

Carine, qui vit au Québec depuis à peine six ans, a découvert les Québécois des régions, mais aussi un exercice de création de groupe extraordinaire. «Ce sont des moments où l’on est de meilleurs conteurs, car on est dans le moment présent», a-t-elle constaté.

«Ah, le plaisir qu’on a eu! C’était une idée de fou, mais ç’a été le fun», ajoute pour sa part Yves, qui raconte des histoires depuis l’époque des Dimanches du conte, au Sergent Recruteur, à Montréal.

À quelques jours du départ, les membres du groupe s’emballent à l’idée de prendre la route. Par l’entremise de leur page Facebook, Les semeurs de contes, ils ont récolté près de 2 000 $, somme qui défraiera les dépenses quotidiennes. Grâce aux ambassadeurs locaux qui les aideront dans chaque ville où ils s’arrêteront, ils disposeront d’un endroit pour passer la nuit, incluant un ou deux repas. Utile le réseautage.

Et qui sait, peut-être pousseront-ils leur marche plus loin que Rivière-du-Loup. L’idée n’est pas écartée. Quoi qu’il en soit, les Semeurs de contes espèrent que cette virée se transformera en tradition, que d’autres conteurs suivront leurs pas sur les routes du Québec.