La série porte le titre Demain Maybe et Anick Claveau, qui connaît bien les jeunes puisqu’elle travaille comme éducatrice en centre jeunesse depuis 25 ans, en profite pour nous parler de la détresse et du sentiment d’abandon que bon nombre d’individus portent en eux, au point de vouloir en finir avec la vie.
C’est le cas d’Odessa, la jeune héroïne de son roman, qui a d’ailleurs planifié sa mort, un événement qui doit obligatoirement avoir lieu avant son 18e anniversaire de naissance. «J’ai créé un personnage, celui d’une adolescente que j’ai détruite pour la reconstruire au fil des quatre tomes qui se déroulent sur une semaine. C’est un personnage en crise», résume l’auteure qui a placé un tout-petit obstacle sur le chemin d’Odessa, question de la détourner momentanément de son objectif.
La chance au peut-être
«Toute l’histoire se joue en une seconde, celle durant laquelle on se donne la chance de peut-être croire en quelque chose», explique Anick Claveau. Le titre, Demain Maybe, symbolise alors ce doute infime, celui qui vient à peine fissurer le désespoir, suffisamment, en tout cas, pour qu’on se projette un tant soit peu dans l’avenir, dans un temps qu’on pourrait même habiter. «C’est donner la chance au peut-être, même si aujourd’hui c’est trop lourd», poursuit la romancière qui n’a pas placé son histoire dans un centre jeunesse, mais qui y a tout de même puisé sa matière première.
«L’histoire d’Odessa n’est pas celle d’une jeune, mais de toutes celles que j’ai connues, précise Anick Claveau. Ça parle de cette lourdeur que les jeunes traînent avec eux, de jour en jour. Mais ma nature optimiste me fait dire que ça ne peut pas toujours aller mal. Il ne pleut pas tout le temps. Il y a des moments agréables dans une journée. Il faut être réceptif à ces signes-là. Les emmagasiner.»
Du blogue au livre
Ceux et celles qui lisent les chroniques de Miss Rebelle seront heureux d’apprendre que sa couleur romanesque épouse exactement le même style, c’est à dire celui d’une écriture directe, brute, livrée d’un seul souffle et qui s’apparente beaucoup à la langue parlée. «Une écriture qui n’est pas javelisée», exprime-t-elle pour en suggérer l’authenticité.
C’est donc par le blogue que cette résidante de Mirabel (secteur Saint-Janvier) s’est révélée à son lectorat avant de «s’essayer» au roman («Je voulais voir si j’étais capable d’écrire au-delà de 1 000 mots», sourit-elle), un univers qu’elle a aimé d’emblée pour le contrôle qu’on peut y exercer, justement, pour l’invention et la créativité sans contrainte qu’il permet. «Tu n’es pas Dieu, mais l’univers que tu crées est infini. C’est ton monde. Tu le possèdes», soumet-elle.
Un message d’espoir
Le premier tome de Demain Maybe intitulé Le duel, est paru tout récemment et le deuxième était attendu pour le 26 août. Les autres (ils font tous à peu près 170 pages) suivront rapidement, tel qu’entendu avec sa maison d’édition (Victor et Anaïs), qui l’a convaincue de procéder ainsi, alors qu’elle avait initialement prévu de tout publier d’un bloc. Les deux derniers tomes sortiront en octobre et novembre et ceux qui ont lu le premier ont rapidement manifesté leur enthousiasme, via les réseaux sociaux, et réclament impérativement la suite.
Elle viendra en format papier. Et peut-être éventuellement en numérique. Chose certaine, la possibilité d’un lancement public avec beaucoup de monde, comme elle l’aurait souhaité, est pour l’instant repoussée. «Mais j’espère que les gens liront Demain Maybe pour le message qu’il porte, qui en est un d’espoir et de reconstruction», de dire Anick Claveau.
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