Elizabeth Duperré raconte LA SHOP d’Yvon

L’humoriste qui se passe de présentation savait créer l’effet miroir des travers sociétaux, de la Belle Province longtemps sous la coupe de patrons anglophones, laissant les Québécois francophones dans des postes d’ouvriers. D’où les nombreux monologues issus de LA SHOP. 

Elizabeth Duperré, comédienne issue de la 4^e cohorte de l’école de théâtre musical du Collège Lionel-Groulx, en 2005, est ravie de faire partie de cette troupe composée de David Savard, Stéphane Archambault et de Sylvain Marcel, qui promènera ce spectacle sur les scènes du Québec jusqu’en 2025. 

Femme dans l’univers Deschamps

Comment la comédienne s’insèrera-t-elle dans le monde ouvrier de Deschamps ? L’artiste découverte par le grand public dans L’Auberge du chien noir, en est convaincue : n’importe qu’elle comédienne peut intégrer l’univers d’Yvon Deschamps, dont les illustres monologues ont souvent soulevé les rapports hommes-femmes sous un angle provocateur.

Quiconque a déjà vu des monologues d’Yvon Deschamps le sait, il abordait le ridicule situationnel des relations hommes-femmes, tout en s’y impliquant directement et relatant parfois le machisme bien de son époque. En fait, il aimait bien rire de lui-même et cette approche de l’humour en a fait l’un des humoristes les plus populaires de sa génération. 

« Moi, je suis la rêveuse, la romantique », confie-t-elle.  Le personnage créé spécifiquement pour le show. Plus précisément, elle remplacera le fils du patron, auquel faisait référence Yvon Deschamps dans ses monologues, ce qui ajoute du coup une touche plus contemporaine. « On voulait que ce soit d’égal à égal. La fille du patron apparait sous les traits d’une rêveuse, qui est toute seule, et c’est tellement contemporain », précise-t-elle.

Thèmes contemporains

La rêveuse s’ajoutera à bien d’autres personnages, tels que « le résigné », « le Roger-Bontemps », des personnages ayant réussi à passer à travers la vie, à travers le temps. 

Les thèmes abordés demeurent contemporains, assure la comédienne Duperré. « La recherche du bonheur, c’est très actuel », souligne-t-elle. 

Évidemment, au vu du riche répertoire de Deschamps, certains monologues ont été mis de côté. « Mais le metteur en scène nous laisse tellement de place. Yvon a participé – il est là sur vidéo, ce qui fait les liens entre tableaux. 

Spectacle varié

La comédienne prévient qu’il ne s’agit pas d’une comédie musicale, mais d’un spectacle présenté avec plusieurs disciplines, un peu à l’image du metteur en scène, Jean-François Blais, qui souhaitait mettre sa longue expérience des shows de variétés à profit en intégrant plus d’un volet au spectacle consacré à Yvon Deschamps.  

Le spectacle comportera ainsi de la danse et une partie musicale en reprenant des chansons inspirées du thème principal, comme La vie d’factrie de Clémence Desrochers ou encore de Robert Charlebois, de Richard Desjardins, en plus de celles de Deschamps lui-même. 

« Judy est venue nous voir. Elle était très emballée par ce concept-là et elle nous a fait de bons commentaires », indique la comédienne. 

« On est excités et fébriles. Ça fait quatre mois qu’on travaille ensemble. On espère que les gens vont apprécier. On a créé de beaux moments. C’est très touchant et lumineux, comme Yvon, qui est tellement attachant et lumineux », conclut la comédienne Elizabeth Duperré.