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Et s’il était possible de consommer autrement ?

Photo courtoisie –

La Blainvilloise Marie-Michèle Larivée a elle-même changé ses habitudes de consommation avant d’écrire son bouquin.

Et s’il était possible de consommer autrement ?

Publié le 07/02/2025

Difficile de ne pas se jeter dans les dépenses en période des Fêtes. Or, le retour à la réalité en ce début d’année 2025 peut entraîner un véritable casse-tête pour savoir comment payer ses factures. Et s’il fallait simplement revoir sa façon de consommer ?

Au fait, est-ce si simple de changer de changer ses habitudes de consommation ? Marie-Michèle Larivée en est en convaincue, elle qui a fait paraître il y a quelques mois le bouquin Rien de neuf.

En rédigeant ce guide, la Blainvilloise s’est donné comme objectif d’éclairer les consommateurs sur les options à leur disposition pour choisir la simplicité volontaire, sans y perdre au change.

Le terme de simplicité volontaire est peut-être galvaudé, n’empêche que la forte inflation et la crise du logement poussent bien des gens à revoir leurs priorités.

Nécessité, vraiment ?

Dans son bouquin, Marie-Michèle Larivée propose des options pour vivre à moins de coûts : échange, location, marché d’occasion. Selon elle, la plupart de nos besoins peuvent être comblés sans pour autant nous enliser dans l’endettement. Surtout si ces besoins se matérialisent par des surplus, des gâteries et non par une nécessité.

Pourvue d’une maîtrise en prévision de tendances mode de Polimoda (Italie) et chargée de cours à l’UQAM, celle-ci ne parle pas à travers son chapeau. Les mouvements émergents, elle connait. 

Tout comme l’éminent Jacques Nantel – C’en est fait de notre société de consommation – l’autrice prône la consommation responsable basée sur utilisation de services existants et peu coûteux : le prêt bibliothécaire ou encore l’autopartage d’un service Communauto. Elle propose des lieux à fréquenter pour emprunter, échanger ou acheter usagé qu’il s’agisse de fringues, de meubles, de divertissements et de loisirs et même d’alimentation.

Celle-ci propose de prendre certaines initiatives pour changer ses habitudes comme de se joindre à des communautés qui partagent ses valeurs.

« En 2016, je m’étais lancé le défi de n’acheter que des vêtements dessinés par des marques dont le siège social était situé au Canada. Fini la mode jetable venant de l’étranger… En 2017, j’ai fait le pari de ne pas acheter de vêtements neufs pendant toute une année. Pour des raisons économiques et écologiques, certes, mais je voulais principalement tester si le petit kick qu’on ressent lors de l’achat d’un objet était toujours présent, même avec un objet de seconde main. Mon expérience s’est avérée concluante. Avec le temps, cette démarche a transformé mes habitudes de consommation; j’ai développé de nouveaux réflexes », commente l’autrice en introduction de son bouquin.

« Je suis très enthousiaste à l’idée de voir ce que nous pouvons faire avec notre petite rébellion commune. Ce qui me motive déjà, ce sont les modèles d’affaires qui verront le jour grâce à l’approche Rien de neuf », ajoute-t-elle.

En mode Frippe

Dans la même veine, Louis Kemp, président de l’Association des Ressourceries du Québec, fait la promotion des commerces de type «friperie» qui favorise le réemploi et l’économie circulaire et la réduction des déchets.

Actuellement, l’ARQ compte plus d’une centaine de points de vente – incluant ceux portant la bannière Renaissance – dans plusieurs régions de la Belle Province, s’adaptant aux besoins spécifiques de leur communauté.

À Sainte-Thérèse, M. Kemp dirige Le Dépanne-Tout, qui a pignon sur rue Turgeon, où l’on revend des vêtements à bas prix ainsi que divers articles utilitaires. Les citoyens du coin y apportent de fort jolies choses, dont certaines à l’état neuf.

Durant la période des Fêtes, M. Kemp a tenu une boutique de Noël éphémère, à quelques pas du Dépanne-Tout, où il était possible de dénicher de véritables trésors décoratifs et thématiques du temps des fêtes. Grâce à la générosité des gens, des milliers d’articles ont été recueillis et donc revendus à prix fort modiques. Un véritable succès.

Changement de mentalité

« La perception des friperies et des ressourceries a considérablement évolué au cours des dernières années. Autrefois perçues comme une solution pour les personnes à faible revenu, elles habillent maintenant un public diversifié. L’essor de mouvements comme la consommation responsable, le minimalisme et la mode circulaire a contribué à cet engouement. Aujourd’hui, acheter seconde main est perçu comme un choix intelligent et responsable, et non comme un geste contraint par les finances. Comme je dis souvent : on aide les gens dans le besoin, mais on aide de plus en plus les gens qui ont simplement des besoins », constate le président de l’ARQ.

Et les raisons pour encourager ce type de commerce sont nombreuses, proclame Louis Kemp. « Adopter les friperies et les ressourceries, c’est contribuer à un monde plus durable. Ces commerces permettent d’adopter un mode de vie plus respectueux de l’environnement tout en soutenant les initiatives locales. »

Concrètement, c’est la réduction des déchets et de la surproduction en donnant une seconde vie aux objets.  C’est donner accès à des articles de qualité à prix abordables. C’est soutenir des organisations locales qui réinvestissent leurs bénéfices dans des programmes communautaires ou environnementaux. C’est aussi rejeter la surconsommation et les impacts négatifs de l’industrie de la mode rapide ou de la fabrication d’objets neufs.