Cette nomination a fait l’objet d’un souper honorifique, le lundi 3 juin, moment choisi par la mairesse Sylvie Surprenant pour faire l’éloge de ces deux Thérésiens de cœur, que l’on connaît notamment pour cette fameuse chanson, Rue des pianos, qui fait joliment valser les mots d’Angèle et témoigne de leur attachement profond pour cette ville qu’ils ont choisie depuis longtemps. Quiconque les côtoie un tant soit peu fait rapidement ce constat: ils habitent leur ville, certes, mais leur ville les habite au point où ces deux entités semblent tout bonnement indissociables. Disons-le ainsi: ça ne se voit pas souvent.
Une ville et son aura
On saluera le succès de leur école (Musique sur mesure), leur engagement communautaire et culturel qui prend de multiples formes, les honneurs qu’ils remportent, comme le Prix d’excellence en français Gaston-Miron pour le projet Boîtes à bonheurs, on reviendra invariablement à ces chansons qui naissent d’une promenade diurne ou d’une errance nocturne, en nommant les rues où vivent des personnages, familiers ou pas, qui inspirent à l’auteure des histoires toujours vraies, brodées sur le réel, les gens qui peuplent son environnement et avec qui elle entre volontiers en contact pour nourrir son art, certes, mais aussi parce que cette relation lui fait du bien.
«D’une sincère humilité, ils sont loin de rechercher ce type d’honneur. Je suis donc ravie de mettre en lumière leur engagement marquant au sein de notre ville, a déclaré la mairesse Surprenant. Grâce à votre talent, votre amour pour votre ville et votre souci du bien-être de la communauté, vous êtes un duo de citoyens modèles.»
Dans leur discours de remerciement, Angèle Courville et Philippe-Emmanuel David ont exprimé avoir choisi de s’établir à Sainte-Thérèse pour son microcosme culturel, «parce qu’elle a une aura qui la distingue des autres banlieues: l’histoire, les arts, le Collège Lionel-Groulx, le Village, ses rues enchevêtrées et ses personnages quasi mythiques. Sa rivière secrète, ses événements créateurs de liens et ses initiatives environnementales sont autant d’éléments qui nous nourrissent et nous gardent ici depuis vingt ans.»
Ils estiment par ailleurs que l’engagement des citoyens dans leur milieu est vital pour éviter que «les villes deviennent des dortoirs stériles» et que c’est par le contact avec les autres, en reconnaissant les qualités de chacun, que l’on devient meilleur soi-même.
Le bien commun et universel
Tous deux ont par la suite fait l’impressionnante énumération des réalisations qui ont jalonné leur vie d’artistes et de citoyens, notamment ce projet singulier d’Angèle qui a «marché» toutes les rues de sa ville, lequel a inspiré une autre aventure pédestre, entre Mont-Laurier et Sainte-Thérèse, toujours dans le but de créer de nouvelles chansons.
Le projet Pleines lunes, par ailleurs, provoque un acte créateur chaque mois, que ce soit une nouvelle chanson ou une rencontre impromptue impliquant des citoyens dans le cycle de création. Le couple avait également mis sur pied le projet Commune Eau Terre, à Sainte-Thérèse, pris part au concours Je prends ma place, dont Angèle fut l’ambassadrice, en France, pour les Laurentides. «Je crois aussi qu’on s’est fait remarquer, aux séances publiques du conseil de ville, parce qu’on était parmi les rares citoyens à ne pas y venir pour se fâcher, mais seulement pour nous tenir informés» , a lancé Philippe-Emmanuel, qui est par ailleurs vice-président du Groupement des entreprises de Sainte-Thérèse (GEST).
La liste de leurs engagements et des projets artistiques qu’ils ont initiés se décline pratiquement à l’infini, sachez que le couple Courville-David est aussi profondément environnementaliste, qu’il a banni la viande et la télévision de sa vie parce qu’il y a toujours mieux à faire que de s’asseoir devant cet objet, une activité à laquelle on se consacre, en moyenne, entre 30 et 54 heures par semaine. Le couple préfère se cultiver autrement, par des lectures et des rencontres.
«Nous avons orienté nos actions dans le sens du bien commun et universel. À chaque geste que l’on pose, on se demande: si huit milliards d’humains font ce geste en même temps, est-ce que ça nuit ou ça aide le monde? C’est une question simple et efficace» , estime le couple qui entend par là que l’action de chacun a une véritable influence, et particulièrement sur le plan environnemental. «Cette reconnaissance que nous recevons aujourd’hui nous amènera sans doute de l’eau au moulin. Nous souhaitons maintenant avoir une influence positive» , ont conclu les Citoyens d’honneur de la Ville de Sainte-Thérèse.
MOTS-CLÉS
Angèle Courville
Philippe-Emmanuel David
Sainte-Thérèse