MARVL, c’est ce septuor acrobatique et pour le moins spectaculaire que le public a pu apprécier dans le cadre des concours télévisés Danser pour gagner, sur le canal V, et Révolution, à TVA, et qui reprend la route avec un spectacle intitulé JAM, dans lequel il puise encore et toujours dans le hip-hop, le break, le house et autres dérivés de la danse de rue.
Le bien et le mal
À partir d’un spectacle sans nom ni trame narrative conçu en 2016 (lequel avait tout de même reçu un accueil chaleureux, nous dit le danseur et chorégraphe Louis Durand), la troupe est retournée à sa table à dessin pour concevoir cette nouvelle mouture sur fond de combat entre le bien et le mal, de quête épique et de conte héroïque, un aspect qu’on leur reprochait de négliger auparavant.
C’est d’ailleurs à la suggestion de l’homme de théâtre Denis Bouchard, l’un des juges de Danser pour gagner, que les créateurs de MARVL ont décidé d’intégrer une dimension narrative et dramatique à leurs prestations. «L’idée de séparer le groupe en deux entités (MARVL contre WARVL) dans une dynamique manichéenne classique amène une lecture plus facile pour les spectateurs», convient Louis Durand, lequel précise du même souffle que le terme JAM réfère à l’improvisation, au sens où on l’entend en musique comme en danse, mais aussi à la réunion des forces et des talents de chacun, dans une histoire où les personnages partent à la recherche d’un masque doté de pouvoirs magiques. Nous sommes en terrain connu, on peut songer à tous ces grands contes populaires issus de la littérature ou du cinéma (Le Seigneur des anneaux, La guerre des étoiles, etc.), la dimension théâtrale s’incarnant par ailleurs dans les costumes, les maquillages, les éclairages et quelques accessoires signifiants (le masque, bien sûr, mais aussi un sac).
Si vous connaissez déjà MARVL, vous savez qu’on y écrit à sept mains, chacun des membres participant au scénario, à la création des chorégraphies tout comme à la mise en scène, ce qui ne semble pas exempt, du moins à distance, d’une certaine complexité. «Tout repose sur la délégation», résume Louis Durand. Pour dire les choses autrement, chacun des membres du groupe travaillera sur un segment du spectacle, arrivera avec une proposition à partir de laquelle les autres pourront intervenir.
Abattre les préjugés
Au fil des entrevues données depuis deux ou trois ans, il ressort souvent que MARVL apprécie la danse essentiellement pour sa dimension sportive, athlétique, que le groupe fait même la promotion d’une certaine virilité que certains esprits mal tournés ne reconnaîtraient pas aux danseurs.
C’est une mauvaise perception, répond Louis Durand. «Bien sûr, nous aimons les acrobaties, nous voulons que nos numéros soient spectaculaires, mais nous aimons aussi travailler sur des concepts davantage intellectualisés, qui s’appuient sur une énergie plus intériorisée», dit-il, tout en reconnaissant que les préjugés à l’égard des garçons qui font de la danse demeurent tenaces.
Certains membres du groupe l’ont même souligné en entrevue, ils sont passés par à peu près tous les sports avant de se faire à l’idée que leur vraie passion résidait dans la danse. «Certains parents nous disent maintenant que, grâce à nous, leur garçon assume désormais son désir de faire de la danse. Ça nous rend extrêmement fiers», exprime Louis Durand qui voit dans le sport autant que dans la danse l’occasion de performer sous l’effet de l’adrénaline, de vivre un stress avec le désir de réussir. «Et l’accomplissement fait partie des deux univers», résume-t-il. Qui plus est, les deux utilisent le corps et cherchent à en exploiter toutes les possibilités avec passion, que ce soit dans une optique de performance ou de création.
Chose certaine, les gars de MARVL comptent bien vous en mettre plein la vue, le 21 novembre au TLG, dans un spectacle que Louis Durand qualifie de mature et achevé. «Il n’y aura pas de demi-mesure. Nous serons là avec toute l’énergie et le plaisir que vous nous connaissez, avec toute la saveur MARVL. On a vraiment hâte», de dire Louis Durand.
Information et billetterie: [odyscene.com].
MOTS-CLÉS
Sainte-Thérèse
Théâtre Lionel-Groulx
danse