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La Comédie humaine: dans l’intimité du génie de Molière

La distribution comprend Sophie Faucher

La Comédie humaine: dans l’intimité du génie de Molière

Publié le 24/11/2014

On a beau penser connaître son Molière sur le bout des doigts, la pièce présentée par la compagnie de Sainte-Marthe-sur-le-Lac, La Comédie Humaine, Molière en une farce et deux comédies est une formidable occasion pour en savoir plus sur l’auteur, mais aussi l’acteur et le chef de troupe français du 17e siècle.

Cela, grâce au parti pris de Martin Lavigne, directeur artistique de La Comédie Humaine, qui a écrit cette œuvre en collaboration avec Gilbert Dupuis et Michèle Deslauriers, (mise en scène). Une pièce que l’on pourrait qualifier de «biopic» (œuvre biographique), s’il s’agissait de cinéma.

Ainsi, la vie de Molière est présentée à travers le regard de sa compagne de route, et compagne tout court, Madeleine Béjart (interprétée par Sophie Faucher); et trois œuvres méconnues, car peu jouées: L’amour médecin; Le médecin volant; et Les précieuses ridicules. Des pièces qui illustrent le génie de Molière et préfigurent d’autres œuvres devenues plus célèbres: Le médecin malgré lui, Le malade imaginaire, Les fourberies de Scapin

La pièce permet d’être à la fois derrière et devant le rideau; dans les coulisses et sur la scène; de comprendre les doutes qui ont accompagné le dramaturge tout au long sa carrière; ses moments de grâce et de disgrâce auprès des puissants du Royaume, sa traversée du désert avant sa reconnaissance. «On voulait montrer l’homme derrière l’auteur, comprendre ses choix de vie, connaître la vie de sa troupe de l’intérieur et comprendre ce qu’il dénonce: le mariage forcé ou les mœurs de la bourgeoisie par exemple», lance Sylvie Longtin, codirectrice de La Comédie humaine.

Et, en effet, on apprend une foule d’éléments sur la vie de Molière (joué par Jean-François Beaupré): la raison de son aversion envers les médecins de l’époque, l’origine de son surnom Molière, ce qui a motivé l’écriture de certaines pièces et sa vie amoureuse tumultueuse (après avoir été l’amant de Madeleine Béjart, il a fini par épouser… sa fille, Armande, incarnée par Catherine Allard, de 20 ans sa cadette.) Le résultat final est à la fois pédagogique et drôle.

Le jeu d’acteurs, remarquable, nécessite beaucoup d’énergie (interprétations multiples; placement des décors devant le public) et un débit de paroles assez impressionnant, le tout en ancien Français. «C’est beaucoup de travail», reconnaît Stéphane Côté, l’un des sept acteurs, «c’est une gymnastique à retrouver. Il faut retourner au crayon dans la bouche… Je n’avais pas joué Molière depuis le collège!»

Le mardi 4 novembre dernier, La Comédie Humaine donnait, à la salle André-Mathieu, à Laval, l’une de ses 70 représentations programmées, devant des étudiants de 1re et 3e secondaire (12 à 15 ans) venus notamment de l’école privée Villa Sainte-Marcelline, de Westmount. «Molière est au programme et les comédiens sont venus présenter la pièce aux élèves. Ils sont sensibilisés», d’expliquer Charles-André Amiot, professeur de français.

«C’était un public très poli, peu réactif. Pour une comédie, on préfère entendre plus de rires», a commenté l’actrice Catherine Allard, à la sortie.

Il est à noter que la pièce sera présentée au grand public le samedi 29 novembre, à 20 h, à l’auditorium de la polyvalente Deux-Montagnes (PDM); le 10 décembre à la salle André-Prévost, à Saint-Jérôme, et le 26 mars, au Théâtre Lionel-Groulx, à Sainte-Thérèse. Pour d’autres renseignements: [www.lacomediehumaine.ca].