Elles filent d’ailleurs comme les étoiles desquelles elles se réclament : les Léonides, ces météorites qui ont l’habitude de passer dans notre ciel en novembre, prêtent désormais leur nom à ce mini-album qui en annonce trois autres, lesquels nous parviendront au rythme des saisons à venir.
Authentique et sincère
On le connaît beaucoup comme chef de chœur (Alternatim), comme auteur-compositeur-interprète également (un EP paru en 2018 sous le titre L’Échassier), c’est maintenant le compositeur et pianiste que l’on vous présente, au cœur d’un projet qu’il considère comme étant ce qui le définit le mieux. «Je suis un hypersensible, un nostalgique, je suis touché par les départs (et plein d’autre choses, en fait) et la connexion que j’ai avec le piano me permet d’exprimer tout ça avec authenticité et sincérité, sans la barrière des mots», de dire Mathieu Bourret, qui venait tout juste d’en fournir la preuve.
Ce soir-là, à Sainte-Thérèse, la petite salle La Protestante accueillait une vingtaine de spectateurs à la fois, lesquels avaient droit à un concert intime que le musicien livrait à cinq reprises. On retrouve le même nombre de pièces, sur ce mini-album qui bénéficie des arrangements de Yohan Jager, et dont on entendait les versions essentiellement pianistiques.
Les œuvres qui s’y trouvent, il est important de le préciser, sont le fruit d’improvisations, un outil que Mathieu Bourret affectionne et maîtrise avec grand art. Il nous en a d’ailleurs fait la démonstration en invitant une spectatrice à pianoter un motif aléatoire sur lequel il a tout de suite composé une plage somptueuse. «L’improvisation est la seule chose qui me permet de rester branché à l’instant présent. Tellement que je ne me souviens même pas de ce que j’ai fait, disait-il après coup. Ce n’est pas toujours bon, mais il en ressort toujours une certaine fragilité humaine. C’est ce que j’aime.»
Le Climatologue
Heureusement, tout s’enregistre, et c’est toujours ce qu’il fait, que ce soit dans sa bulle ou en public, avant de déverser dans nos oreilles ces musiques atmosphériques, toujours très épurées, dont l’intensité varie selon le thème et l’émotion. Selon le paysage ou l’espace, aussi. S’il avait lui-même qualifié ses chansons de «cartes postales», lors du lancement de L’Échassier, on peut parler cette fois de véritables tableaux qui invitent à la contemplation.
À noter que Léonides, tout comme les trois albums qui suivront, fait partie d’un projet global que Mathieu Bourret appelle Le Climatologue et qui se poursuivra encore quelques années. D’autres œuvres naîtront de l’improvisation et seront à la fois le reflet de l’air ambiant et de ce qu’il vit de l’intérieur.
Pour en apprendre davantage sur l’artiste, pour vous procurer son album et même les partitions, si vous êtes pianistes, visitez le [www.mathieubourretpianiste.com].
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