Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, la jeune femme de 24 ans a appris qu’on lui réserverait une plage sur l’album de La Voix 2016 qui sera lancé le même jour. On y entendra son interprétation de J’ai quitté mon île, de Daniel Lavoie, qui avait eu l’heur de charmer le coach Éric Lapointe, dès la deuxième semaine des auditions à l’aveugle.
Pour l’aisance et la maîtrise
D’ailleurs, nous étions sans doute quelques-uns à manifester un certain étonnement en voyant le rocker se retourner (il fut d’ailleurs le seul), non pas que l’exercice fut raté (bien au contraire), mais bien parce qu’il fut rendu dans un style un peu éloigné du sien. Qu’avait-il donc perçu dans cette voix-là?
«Je pense qu’il a remarqué tout de suite mon aisance et la bonne maîtrise de ma voix. Je la travaille depuis que je suis toute petite, explique celle qui, parce qu’elle enseigne aussi le chant, connaît bien les subtilités et la mécanique de cet instrument. Il a saisi mes nuances et mon jeu. L’émotion, aussi. Éric est un gars d’émotion et de cœur, qui livre des performances toujours avec vérité et authenticité, et je crois que c’est ce qu’il a perçu, chez moi.»
Cette voix qu’elle a, Marie-Ève Lapierre l’estime suffisamment habile pour faire une variété de styles, des assises qui lui viennent de son passage au département de musique du Collège Lionel-Groulx. «On touche à tout: le jazz, le blues, la pop. Quant à ma voix, je la décrirais comme ayant une chaleur, un feutre qui fait du bien aux gens. C’est mon but», exprime-t-elle encore, précisant qu’elle cherche moins la performance que le désir de livrer le message porté par le texte. Question de personnalité. Elle chante comme elle est, dit-elle.
La poursuite du rêve
Et ce qui lui arrive actuellement tombe à point, ajoute-t-elle. «La Voix arrive à un moment de ma vie où je suis plus déterminée que jamais à réaliser mes rêves», poursuit Marie-Ève, qui y voit l’occasion de travailler avec des musiciens professionnels, de côtoyer des gens qu’elle admire, un lieu de rencontre avec des gens qui partagent les mêmes rêves et avec qui elle pourrait éventuellement collaborer. C’est une tribune inespérée, aussi.
«En plus, je travaille avec Éric Lapointe et Michel Rivard!», s’exclame-t-elle à propos de ces deux artistes (le coach et le mentor) qui ne logent pas nécessairement à la même enseigne. «Éric me pousse à développer davantage ma fougue. Chaque fois qu’il monte sur scène, c’est pour donner la performance de sa vie. Michel m’apporte toute la subtilité. Il est beaucoup dans les détails. Il va remarquer tout de suite un mot que je ne dirais pas comme il faut. Mais c’est toujours dit de façon positive. Éric et Michel nous rappellent constamment qu’on est tous des professionnels.»
Déjà gagnante
Fille de chansonnier, Marie-Ève Lapierre a commencé à chanter dès l’enfance, participant à tous les concours dans toutes les régions du Québec. Elle a composé des chansons, elle a gagné le concours Gala Révélations, elle a chanté dans des hôtels du Moyen-Orient et, avec sa conjointe Marie-Édith Vigneault, elle forme le duo acoustique Les Mémères qui, l’été durant, livre une bonne vingtaine de spectacles aux Îles de la Madeleine, proposant des interprétations et des chansons originales en français. Un duo, soit dit en passant, qu’on pourra voir et entendre à Blainville, en juin prochain, lors de la fête Nationale.
Rêve-t-elle aussi de gagner La Voix? «Je m’efforce d’avoir du plaisir à chaque étape, en essayant d’oublier que c’est une compétition. C’est une expérience de vie. Je veux profiter de tous les moments. Peu importe à quelle position je finis, je suis déjà gagnante. J’ai gagné de l’expérience et aussi des amitiés», considère-t-elle avec satisfaction.