Ce court métrage fait partie de sept courts films réalisés par une soixantaine de jeunes d’un peu partout, ayant été sélectionnés pour participer à l’événement International Youth Media Summit, soutenu par l’UNESCO. Fondé en 2001, le « International Youth Media Summit » a pour objectif de connecter des jeunes du monde entier, cinéastes et activistes, afin qu’ils puissent ensemble créer des films visant à sensibiliser la population sur divers enjeux.
La 19e édition du sommet a eu lieu cet été à Zanzibar en Tanzanie du 21 juillet au 5 août 2024 et une cinquantaine de jeunes issus de 22 pays ont participé à cette édition.
Dans le cadre de cet événement, les thèmes explorés pour les films devaient porter sur l’un des sept enjeux sociaux : violence, égalité des genres, discrimination, changements climatiques, droits des femmes, jeunesse et santé mentale.
Santé mentale
C’est cet angle qu’a exploré Laurie et les membres de son équipe. « Avec mon groupe, nous avons pris l’angle de la santé mentale. C’est important d’en parler, car il y a encore beaucoup de préjugés. Surtout en Afrique où c’est encore stigmatisé », explique Laurie Chartrand.
Le film raconte l’histoire de Mabula et son jeune frère Makame. Mabula, un jeune musicien talentueux fait face à de nombreux refus d’emploi, ce qui le rend anxieux et désespéré quant à son avenir et ses responsabilités familiales. Bien qu’il soit le frère cadet, Makame est une force de motivation au sein de sa famille et est profondément préoccupé par les difficultés de Mabula. Il essaie de soutenir son frère par de petites actions afin de lui montrer qu’il n’est pas seul et que cette période difficile va passer. Son soutien redonne à Mabula espoir en l’avenir et l’aide à trouver la voie à suivre.
Réalisé par Anamarija Bencic (Croatie), Kevin Kaloso Sebolao (Botswana), Khushi Bhasin (États-Unis), Epimack Luanda – Mizambwa (Tanzanie), Anum Intan Maulidi (Indonésie), Emmanuel James Shoo (Tanzanie) et Laurie Chartrand (Canada), le film est sans dialogue afin qu’il soit compréhensible partout dans le monde.
La première du film a eu lieu lors de la cérémonie de clôture du Zanzibar International Film Festival le 4 août 2024 à Stone Town.
« Ce film cherche à montrer que les enjeux de santé mentale sont parfois difficiles à déceler et que le soutien des proches est précieux afin de traverser les périodes plus sombres. Il est urgent que les politiques prennent les enjeux de santé mentale au sérieux et mettent en place des mesures afin que tous ceux qui en ont besoin aient accès à du soutien psychologique », affirme Laurie Chartrand.
Parcours hors normes
Si la Blainvilloise est parvenue à se qualifier à ce concours international de l’UNESCO, c’est qu’elle détient déjà un parcours hors normes.
Après un baccalauréat en Études internationales à l’Université de Montréal, elle s’est envolée pour la Suisse pour y effectuer un Master (une maîtrise) à l’Institut des Hautes études international et développement de Genève.
Puis, elle a été recrutée par l’ONU, plus précisément par le siège social de l’UNESCO, à Paris, où elle est demeurée deux ans.
La jeune femme qui vient tout juste de franchir la trentaine a agi comme consultante à l’UNESCO, se faisant la porte-voix de la jeunesse, ce qui lui a permis de rencontrer des activistes de partout.
« Cette expérience a profondément renforcé ma conviction selon laquelle, l’expression artistique, notamment à travers les médias visuels comme le cinéma, peut être un puissant catalyseur de changement afin de sensibiliser la population aux défis de notre société, notamment les enjeux de santé mentale auxquels font face les jeunes », affirme Laurie Chartrand.
Cette dernière a eu la piqûre des projets d’aide internationale. Elle envisage de repartir à l’étranger avec un mandat en Afrique ou en Amérique latine.
D’ici là, elle aimerait voir son court métrage s’inscrire au programme de différents festivals de films.
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