Il s’agit d’un quatrième recueil pour Mariette Théberge et, comme ce fut le cas avec Mes mots pour te dire, les 22 poèmes qui le composent nous sont livrés sur un support sonore, un CD qui bénéficiera d’un lancement officiel à la boutique Le Petit général (Place St-Eustache), lors d’un 5 à 7 tenu le samedi 16 novembre.
«Je suis née avec le mal de vivre. J’ai endigué ma souffrance avec mon écriture» , confesse l’auteure qui décrit la chose comme un état qui fait obstacle à la vie. «Quand on a le mal de vivre, on ne vit pas. On existe. On a mal et on fait mal» , dit-elle.
Apprivoiser la paix
Or, ces poussières d’âmes sont des sentiments, des moments d’émotion, du ressenti, des éléments de découverte qui se déposent sur cette vie nouvelle et qui lui font découvrir avec bonheur que la compassion, par exemple, peut être source de plénitude. De la poussière de fée, image-t-elle.
«Il me faudra arrêter le temps, le temps nécessaire pour faire ce qu’il faut. Il me faudra mesurer l’espace, afin de mieux l’habiter de nouveau et puiser intensément dans chaque heure, ce qu’elle offre de beauté et de joie d’aimer. Laisser entrer dans mon cœur la paix» , écrit-elle, ces mots se trouvant réunis dans le premier poème qu’elle donne à entendre sur Poussières d’âmes, un album constitué de 22 titres, autant de plages qui dépassent rarement la minute. La voix est belle et assurée, elle arrive en écho et se dépose sur des musiques de Frédéric Chopin et Jean-Sébastien Bach que le pianiste Stéphane Pilon, qui est aussi le réalisateur de l’album, interprète en continu.
D’une plage à l’autre, avec des mots simples comme «amour» , «printemps» , «océan» , «cœur» , «complicité» , «espoir» , la poétesse nous parle de ce qui fut, de ce qui sera, du commencement de cette chose qui lui était étrangère et qu’elle cherche à apprivoiser: la paix. Il se dégage de l’ensemble une douceur et une sincérité qui font du bien. Ceux qui la connaissent ont aussi relevé à quel point son visage a changé, comment elle affiche désormais un air détendu.
«Je ne savais pas comment faire, avant. Maintenant, c’est simple. Je laisse aller. Je vis le moment présent. Je ne suis plus la même intérieurement, donc j’ai aussi changé extérieurement. C’est ce que les gens me disent» , souligne-t-elle.
La boucle de la guérison
Cette compassion, cette empathie dont nous parlions plus haut, Mariette Théberge s’en fait désormais un outil pour aller vers les autres, les personnes âgées, par exemple, ou encore, les malades et ceux qui tutoient la mort. Aussi, depuis deux ans (le temps qu’elle a pris, en fait, pour écrire Poussières d’âmes), elle fait bénévolement de l’accompagnement de fin de vie, pour le compte de la Maison Sercan, qui offre des services de soins palliatifs.
C’est pour ça que ce recueil sera le dernier… enfin, pour un temps, celui du ressourcement. «J’ai bouclé la boucle de la guérison, dit-elle. Il me faudra attendre d’avoir à nouveau des choses à dire. Je ne dis pas que je n’écrirai plus jamais, mais ce que je vais écrire, ce sera autre chose.»
MOTS-CLÉS
Saint-Eustache
poète