«Petite, je ne sais trop pourquoi, puisque ça dure tout de même une heure et demie» , signalait le directeur artistique des Chanteurs de Sainte-Thérèse et tout à la fois de la Société philharmonique du Nouveau-Monde (qui regroupe trois autres chœurs et un orchestre), Michel Brousseau, en nous expliquant que l’œuvre en question avait été écrite sur le tard, alors que le compositeur avait 71 ans, et qu’il était officiellement à la retraite depuis 34 ans.
Du Rossini… différent
Rossini avait alors accepté une commande et, dans sa livraison, avait formulé en page de garde que cette messe serait le dernier péché mortel de sa vieillesse, faisant alors allusion à un bouquet de compositions jadis regroupées sous le titre Péchés de vieillesse.
«L’œuvre avait été encensée par la critique, le public l’avait adorée, même que certaines personnes avaient fait un rapprochement entre ses fugues et les fugues de Bach, ce qui est quand même assez étonnant pour un compositeur d’opéras comiques» , reprend M. Brousseau.
«C’est du Rossini complètement différent, même s’il y a des passages où c’est véritablement de l’opéra. Ailleurs, par contre c’est beaucoup plus cérébral. Rossini avait toujours dit que la musique n’était pas une science, mais il y en a quand même dans cette œuvre» , souligne-t-il. À cela, nous oserions ajouter que certains passages sont teintés de cette effervescence propre à l’opérette, une proposition que Michel Brousseau accepte. Rossini s’était d’ailleurs lui-même demandé, à propos de cette petite messe, s’il s’agissait de musique sacrée ou de sacrée musique!
En famille
Michel Brousseau signalait par ailleurs que les parties solistes seront chantées par le chœur (enfin, les sections correspondant à la tessiture voulue), ce qui représente un défi supplémentaire pour les choristes, qui se produiront avec leurs camarades du Chœur du Nouveau Monde, du Chœur Classique d’Ottawa et du Chœur Tremblant.
Cette Petite messe solennelle, par ailleurs, sera soutenue musicalement par les pianistes Danielle Maisonneuve et Jenna Richards, de même que par l’harmoniumiste Mélanie Barney, notamment titulaire des orgues Casavant, de la cathédrale de Saint-Jérôme, qui manipulera cette fois un instrument complètement différent (l’harmonium), aux sonorités davantage expressives (pas loin de l’accordéon) et aux propriétés aérobiques puisque l’instrumentiste doit actionner continuellement des pédales qui en alimentent la soufflerie.
«Pour la première fois, sur scène, nous aurons les trois personnes qui accompagnent nos quatre chœurs» , faisait encore remarquer Michel Brousseau, manifestement fier de cet aspect des choses, que la présidente du chœur, Louise Lalonde, présentait en d’autres mots: «Nous serons véritablement en famille!»
Un joyau régional
Cette dernière, comme elle le fait scrupuleusement à la moindre occasion, insistait pour que le public thérésien et celui des villes environnantes s’approprient cet événement de haut calibre et offert, disons-le, à prix plus qu’abordable (les billets vont de 25 $ à 45 $ et c’est gratuit pour les moins de 12 ans). «C’est un événement majeur, une production majeure et ça se passe chez vous, dans votre cour. Venez voir et entendre ce joyau qui vous appartient. La culture, ce n’est peut-être pas payant, mais c’est enrichissant» , a-t-elle ajouté, sous l’œil approbateur de la mairesse de Sainte-Thérèse, Sylvie Surprenant, qui en rajoutait en disant qu’il n’y aura pas de stationnement à payer à proximité de l’église Sainte-Thérèse-d’Avila, où se déroulera le concert, le samedi 4 mai, à 20 h.
C’est au 10, rue de l’Église, à Sainte-Thérèse, et vous pouvez vous procurer vos billets à la Librairie Sainte-Thérèse, 1, rue Turgeon, ou en passant via le site Web de l’organisme, au [http://www.leschanteurs.org].
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