Jusqu’à tout récemment, si ce n’est qu’ils ont cartonné au Festival de la chanson de Granby, en 2015, les quatre potes de Saint-Lambert faisaient plutôt résonner les fondations de quelques bungalows, comme tout bon band de sous-sol qui se respecte.
Mais voilà qu’en mai 2017, ils ont cassé leurs tirelires, gratté leurs fonds de tiroirs et roulé leurs trente sous pour enregistrer 16 chansons qu’ils écoulent parcimonieusement depuis. Un premier EP de quatre titres, intitulé Juvénile, a été lancé en juillet, suivi de Plus mature, plus assumé, en novembre dernier, lequel contient six chansons.
Rock engagé, grunge, indé, pigez à votre guise dans la cruche à étiquettes, la proposition de ces quatre gars au tournant de la vingtaine se résume à ceci: de la saprée bonne musique, livrée avec une paire de guitares (Simon Larose et Léo Leblanc), une basse (Xavier Touikan) et une batterie (Charles-Antoine Olivier), avec des penchants avoués pour les Red Hot Chili Peppers, The Strokes, Frank Ocean, Brockhampton, Leonard Cohen, Renaud, Jacques Dutronc et Boris Vian, ces trois derniers expliquant ces textes habilement tournés dans une langue que nous connaissons bien. Les raseurs qui osent toujours prétendre qu’on ne peut pas faire du bon rock en français peuvent encore aller se rhabiller.
Une écriture en dialogue
Ces textes signifiants, porteurs d’images très fortes, on les doit à Simon Larose, qui les tourne en mélodies et les fait entendre de sa voix gorgeuse, un tantinet éraillée, dont certaines inflexions (chacun ses références) peuvent parfois nous rappeler Philippe Brach, par exemple, ou encore la jeunesse d’Éric Lapointe. Ces mots, l’auteur les déverse d’abord sans filtre dans le bloc-note de son cellulaire, avant de les retravailler dans ce qu’il appelle joliment une écriture «en dialogue» . Ça parle de choses qui existent, de la vie d’un gars de vingt ans qui observe ses semblables se débattant pour être heureux. Il suffit de zapper une vingtaine de minutes sur bandcamp ou autre plateforme du genre pour constater l’intelligence et le sérieux de la démarche.
Et Zen Bamboo commence à se faire remarquer. Les radios étudiantes en font régulièrement des rois du palmarès, le groupe s’est produit aux Francofolies, au Festival de musique émergente (FME) d’Abitibi-Témiscamingue, il prépare un album qui devrait sortir en juin (réalisé par Thomas Augustin, du groupe Malajube) et surtout, il se produit en spectacle partout où il peut, comme ce sera le cas le jeudi 15 mars, à 21 h, au Cha Cha. Sur leur page Facebook, les gars de Zen Bamboo y invitent particulièrement les étudiants du collège Lionel-Groulx, qu’ils identifient comme leur public cible. Si vous ne les connaissiez pas, dites-vous bien que 5 $ pour découvrir un si bon groupe, c’est presque donné.
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