« Cette année, notre nouvelle édition – Terres d’accueil – vous convie à explorer notre rapport au territoire : celui des Premières Nations, des premières seigneuries qui ont marqué notre histoire. Une invitation à revisiter les lieux d’hier et d’aujourd’hui, à travers les voix de celles et ceux qui les ont habités… et rêvés », promet d’entrée de jeu l’équipe.
Sur les textes signés par Étienne Thibeault, Chantal Cadieux, Zoomba Letourneau, Stéphanie Labbé et Mélanie St-Laurent, les comédiennes ont revu des tranches de vie de pionnières.
Prestations captivantes
Il y a bien sûr Les 1000 vies de Catherine – Fille du Roy. Une prestation toute en simplicité de Laurence Laprise, tout comme son personnage ayant quitté la France pour une vie nouvelle, celle d’une femme de coureur des bois et mère de dix enfants.
Sous le chapeau d’une grand-mère au grand cœur dans Épopée de tuques tricotées, Mélanie St-Laurent nous rappelle un certain devoir humanitaire face aux dommages collatéraux des guerres en accueillant les victimes laissées sur leur passage. Un rappel au drame des Syriens.
Suivant le clin d’œil de Laurence Laprise et de Jessica Larsen dans Les Pionnières de la région, Geneviève Alarie a offert quant à elle une extraordinaire prestation en revisitant l’histoire de Marie-Anne-Thérèse de Blainville – connue plus tard sous le nom de Thérèse de Blainville, où il est question de la Marque du Diable. Appuyée par la plume de Chantal Cadieux, la comédienne revisite la légendaire aventure de Rose Latulippe.
Or, qui dit pionnière, dit présence autochtone, qui est assurée par Jessica Larsen, comédienne issue de la communauté Innu de la Côte Nord. Celle-ci a livré Balade en rivière, la belle histoire que lui avait écrite pour l’occasion Étienne Thibeault. Accompagnée par Benoît Archambault, la comédienne nous a entraîné dans son univers magique où le père et sa fille croisent les Memekueshus, des êtres lumineux issus de la tradition innue, qui leur transmettent un chant sacré.
Entre chacun des contes, place à la musique, aux petits chants rassembleurs.
Une mention spéciale pour avoir inclus la très belle et unique chanson d’Yvon Deschamps : Aimons-nous. Moment magique.
Le goût de revenir
Avec ses contes inédits, une Veillée festive passe tellement vite qu’elle donne inévitablement le goût d’y revenir. Surtout que l’ensemble des contes sont écrits spécifiquement pour l’événement des Veillées festives et spécialement par des auteurs québécois, comme l’indiquait Sébastien Gauthier, l’un des membres fondateurs du Petit théâtre du Nord, lors d’un entretien accordé au Nord Info, juste avant le début de la soirée.
En cette cinquième année de Veillées festives, l’équipe du Petit théâtre du Nord renouvelle avec la création conte-théâtral de différents auteurs et les textes proposés ont été à la hauteur des espérances. Encore une fois. Mais avec la commande bien spécifique d’y apporter une identité locale, en abordant même l’histoire et le patrimoine régional.
« Le Petit théâtre du Nord est né ici, dans notre région, de quatre membres fondateurs qui venaient de la région, souligne Sébastien Gauthier. Je le dis souvent, c’est important de connaître d’où l’on vient et où l’on s’en va. Donc, c’était important pour nous de faire connaître ce qui s’est passé sur notre territoire. »
En cette première soirée de la saison des Veillées festives, on a donné toute la place aux femmes, laisse savoir M. Gauthier. « On a compris que notre région a été bâtie par des femmes, donc tous les textes de cette année tournent autour des femmes. »
Or la création originale demeure l’élément pivot de l’équipe. « Le Petit théâtre du Nord, c’est aussi une famille d’interprètes, de créateurs, aussi l’idée c’était de faire vivre la création à l’extérieur de Montréal. Donc, chaque année, on engage des auteurs pour qu’ils écrivent pour nous », rappelle le comédien, que bon nombre de jeunes comédiens ont connu comme professeur à l’Option Théâtre du Collège Lionel-Groulx.
Puis, derrière tous ces beaux textes, reste avant tout l’idée de créer un événement rassembleur, un peu à l’image des familles d’autrefois, où les échanges se voyaient ponctués par quelques notes musicales et de chansonnettes improvisées… et de chaleur humaine.

MOTS-CLÉS
Benoît Archambault
Centre de création de Boisbriand
veillées festives