«Une conférence, c’est un genre de one man show», suggère celui qui signe également les textes de ce spectacle intitulé Le curieux destin d’Marcel, un opus qui, tout en adoptant la forme de la conférence, plonge résolument au cœur de l’imaginaire théâtral, dans un univers qui semble taillé sur mesure pour lui, puisqu’il se réserve aussi le droit d’improviser, lui qui a remporté cinq fois la Coupe Charade en 15 ans de jeu à la LNI.
Concrètement, juché sur un podium accueillant quelques cubes et une patère stylisée, Marcel Leboeuf se livre et s’éclate en parcourant les moments signifiants de sa vie et les réflexions qu’ils ont fait naître. Il chante, aussi, en s’accompagnant à la guitare, sur des musiques de Frédéric Reddy.
Le défi du solo
L’idée d’en faire un spectacle solo est née d’abord de la contrainte puisque l’acteur, comme tous ceux et celles qui pratiquent ce métier, a vu sa réalité complètement chamboulée par la pandémie. Beaucoup de spectacles ont été annulés et, quand une brèche a fini par s’ouvrir, les diffuseurs ont forcément favorisé les solos ou les productions affichant une distribution réduite au minimum.
Marcel Leboeuf y songeait néanmoins depuis un certain temps. C’était même un rêve. Vrai, les acteurs de théâtre ont beau s’extasier sur la dynamique de groupe et l’énergie contagieuse qu’elle génère, on en voit toujours, ici et là, s’éloigner momentanément pour tenter l’expérience du solo. «Pour le défi. Celui de se revirer sur un dix cennes, de garder l’attention des gens. Le défi de la performance, aussi. Ça me parlait beaucoup, même si je m’ennuie énormément de ma gang de théâtre», dit-il.
Dès le début du processus, son ami et partenaire de jeu dans Ladies Night, Luc Senay, a rapidement été pressenti pour la mise en scène, lui qui, exprime joliment l’acteur, y a mis une empreinte d’amour. «Il a guidé mes pas», résume-t-il. Ensemble, ils ont fait le tri parmi tout ce qui se trouvait dans les cahiers de Marcel. Le sens de la vie, la mort, tout ce qui fait vibrer l’artiste dans son environnement immédiat, sa vision sur quantité de sujets qui construisent le monde, le métier d’acteur, le hasard, voilà des thèmes dans lesquels on a fait de l’ordre et qu’on a assemblés en voyant se profiler, peu à peu, un fil conducteur.
Un vaccin avant le vaccin
«À un moment donné, on s’est aperçu que ça devenait un show d’espoir. Je ne l’ai pas écrit avec cette intention-là, mais apparemment, c’est ce qui ressort», résume celui qui, bien malgré lui, et avec les années, est devenu une sorte de philosophe. Quelqu’un qui réfléchit, du moins, et qui en expose le fruit en puisant des exemples dans le quotidien, un peu à la manière d’un conteur.
«Ce sont des réflexions que je me fais à haute voix. Je ne demande à personne de me croire. Je ne suis pas un donneur de leçon. Je me pose les même questions que tout le monde, en fait. Il y a en a qui vont y passer toute leur vie, d’autres juste un avant-midi!», enchaîne-t-il.
Et par bonheur, ces réflexions, il peut désormais les faire sur scène, devant un public, et renouer avec ce métier qu’il chérit tant. «Les gens sont vraiment contents d’être là», ajoute-t-il en signalant que la plupart des publics qu’il a rencontrés jusqu’ici (la tournée a débuté les 16 mars), n’avaient pas mis le pied dans une salle depuis un an.
Peut-être en sera-t-il de même pour vous, le 28 mai au TLG? «Mon spectacle, apparemment, est comme un vaccin avant le vaccin. C’est une bouffée de bonheur. Si tu veux bien partir ton été, si tu veux sentir la liberté, viens me voir», invite-t-il.
Information et billetterie : [odyscene.com].
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