«C’est un concept que j’ai commencé à élaborer il y a environ un an. À la base, il devait y avoir une vingtaine de guitaristes avec moi», raconte Mathieu Thuot qui, dans le contexte de la pandémie, a dû revoir à la baisse les effectifs de cette première mouture de Guitar Story Junior qui mettra en scène trois guitaristes (incluant l’idéateur), un bassiste, un batteur, un percussionniste, un claviériste et trois chanteuses, nommément Karl-Émil Arab, Chloé Baillargeon, Marianne Choquette-Brunet, Cédric Ouellette, Danik Patry-Ménard, Edward Robidoux, Sierra Robidoux, Victor Schirmer et Armand Trottier.
Apprendre en groupe
Ces neuf musiciens, tous âgés entre 14 et 20 ans, sont issus du programme de musique de l’Académie Sainte-Thérèse, où Mathieu Thuot enseigne, et aussi de l’école À votre portée, une institution qu’il a fondée avec sa conjointe Samantha Crête-Poudrier, chanteuse et enseignante.
Le samedi 19 septembre, ils montreront leur savoir-faire devant un public réuni à la Salle Pierre-Legault, à Rosemère. «Ce sera une version de 90 minutes, ce qui représente environ 80 % du spectacle original, précise Mathieu Thuot, qui souhaite leur faire vivre l’expérience de la mouture initiale. Ils vont jouer avec nos amplis, le mur de guitares, nos échantillons sonores et nos projections.»
Depuis qu’il a intégré les «cours de band» à son corpus, en 2012, Mathieu Thuot a produit une vingtaine de spectacles estivaux avec ses étudiants. Pour lui, cette forme d’apprentissage en groupe, qui peut se faire dès qu’on tient son instrument pour la première fois, comporte des vertus non négligeables.
«Dans un cours de band, on apprend à interagir, à identifier un leader, à monter un spectacle. Comment gérer les répétitions, fixer un moment où on doit connaître notre partition par cœur, quand intégrer les mouvements, les harmonies vocales. On apprend à écouter et à suivre les autres. À prendre sa place», énumère le professeur qui, de son propre aveu, ne connaît pas de meilleure façon d’enseigner la musique. Ça se fait aussi en respectant le rythme de chacun, en augmentant le niveau de difficulté au fur et à mesure que l’élève progresse.
Et acquérir de l’expérience
Et quelle sera la différence entre cette version estudiantine de Guitar Story et la mouture originale, rendue par des musiciens professionnels et forcément plus expérimentés? Il faut dire que les solos de guitare qu’on y entend, qui ont fait époque et marqué résolument l’histoire de la musique moderne, demandent parfois un niveau de virtuosité considérable.
«C’est surprenant», répond spontanément Mathieu Thuot, qui entrevoit un après-COVID où il pourra intégrer davantage de guitaristes dans ce spectacle qu’il compte bien reprendre aussi souvent que possible. En fait, dira-t-il, tout tient dans les petits détails, dans le niveau technique par rapport au niveau de difficulté. Chez un professionnel, le premier surpasse toujours le deuxième, alors que chez un étudiant ou un jeune musicien, du moins ceux qui seront sur scène, ces deux niveaux arrivent à peu près à égalité. Au pire, le trac pourra amener une certaine tension à l’approche des passages les plus corsés. Chose certaine, tout vient avec l’expérience et ce sera une belle occasion dans acquérir.
«Ç’a été un très bel été. Dès que la Santé publique nous a donné l’autorisation, début-juillet, on a commencé les répétitions. Les jeunes ont travaillé fort», de dire celui qui a aussi occupé une bonne partie son temps sur La route des lacs, un concept de spectacles sur quai flottant, mettant en vedette la chanteuse Stéphanie Bédard.
À noter qu’il restera quelques billets en circulation, dans cette salle qui, pour respecter les règles de distanciation, pourra accueillir 150 spectateurs. Vous devrez alors vous manifester sur la page Facebook de Guitar Story.
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