Ce dernier a exposé un peu partout sur la planète, de Paris, à l’Italie, en passant par la Californie. En constante évolution, l’artisan s’est taillé une bonne réputation partout où il est passé, grâce à ses œuvres vivifiantes et accessibles à tous.
Né d’un père artiste peintre professionnel et ancien joueur de hockey (Amby Leblanc, des Red Wings de Détroit), Michel Leblanc a baigné dans la peinture très tôt, soit dès l’âge de 9 ans. Après deux opérations pour des tumeurs au sein, période au cours de laquelle il apprend à peindre avec son autre main, il fonde une école de théâtre à 24 ans. Membre de l’Union des artistes, il prend part à une trentaine de tournages où on lui attribue de nombreux rôles secondaires. Outre cette passion pour le théâtre, le jeune homme est également entraîneur sportif pour des policiers et des pompiers à qui il enseigne des techniques précises en “Ironman”.
«La mise en forme et la nutrition ont toujours fait partie de ma vie», ajoute l’artiste, aujourd’hui âgé de 43 ans.
Attaché à différentes causes, comme celle des enfants dysphasiques, Michel Leblanc agit également comme bénévole dans l’organisme Vision sur l’art, une association fondée par la sœur cadette de John F. Kennedy, Jean Kennedy Smith, et qui promeut le développement artistique professionnel chez les personnes vivant avec une situation de handicap.
Un accident qui change le cours des choses
Si la vie de Michel Leblanc semble bien occupée et surtout satisfaisante à bien des égards, il ne se doute pas du drame qui se pointe à l’horizon.
En 2008, au sortir d’un restaurant avec sa femme, alors enceinte, et son petit garçon de deux ans, Michel Leblanc prend sa voiture sans savoir qu’une autre arriverait en sens inverse, déraperait et lui foncerait dedans en lui laissant des séquelles permanentes.
«J’ai eu les deux jambes écrasées et ma conjointe a perdu le bébé, en plus d’avoir eu des problèmes avec sa colonne vertébrale. Miraculeusement, notre petit garçon n’a eu aucune séquelle permanente. Sous la force de l’impact, son banc a été projeté au travers de la vitre avant et les secouristes l’ont retrouvé conscient sur le trottoir», relate Michel Leblanc.
Les trois membres de la famille sont emmenés dans différents hôpitaux et Michel restera dans le coma pendant deux jours. Traumatisé crânien (tout comme son épouse), le peintre perdra l’usage de sa mémoire à court terme. «Il m’arrive parfois de reposer la même question à quelques minutes d’intervalle, sans m’en rendre compte, bien sûr.»
Au regard de ses jambes, un choix lui est offert. «Je ne pouvais concevoir l’amputation de mes jambes, ce qui veut dire que j’ai choisi d’avoir des opérations à vie pour les garder.»
N’ayant plus d’articulation dans les chevilles, Michel doit vivre avec des douleurs et des spasmes musculaires très douloureux.
Un séjour de six mois
Il aura fallu six mois de réhabilitation, jour et nuit, pour réapprendre à marcher. Séjour extrêmement difficile où la douleur a fait partie intégrante du quotidien. «Je me sentais comme lorsque l’on se fait rentrer dedans par un joueur de football», explique Michel Leblanc.
Si le doute s’installe parfois quant à l’issue de cet accident, ce dernier ne lâche pas son but ultime de retrouver l’usage de ses jambes. «J’ai vu cela comme un combat», dit-il.