Alors que cette autrice blainvilloise commence à peine à publier sa prolifique verve, sa plume habile et sensible mises en vedette dans La petite fille du Lebensborn la porteront loin, assurément.
Déjà membre de l’Association des auteurs des Laurentides, la Blainvilloise s’est déjà commise à l’écriture avec quelques publications non fictives dont Tourisme Express, La Relève et Boucle Magazine.
Ce n’est pas d’hier qu’Annie Lavoie rêve de devenir écrivain. Déjà 30 ans qu’elle écrit. « Lorsque j’étais adolescente, j’avais besoin de m’exprimer et je ne disposais pas d’autre moyen que l’écriture. Je parlais alors de trucs d’ados, de romance, d’amitié », confie celle qui a toujours voulu faire œuvre utile.
Elle a travaillé à La Maison Martin Matte et occupe actuellement le poste d’agent de relation-client à l’IVAC – Indemnisation des victimes d’actes criminels.
La relation d’aide l’a toujours attiré, elle qui n’a pas reçu le soutien et la valorisation parentale nécessaire à son plein épanouissement au moment où elle en avait besoin. Cette carence l’a rendue empathique, d’où son intérêt pour les drames humains et destins éprouvés qu’elle développe dans ses bouquins.
À force d’insistance, on apprend que l’autrice de Blainville a aussi écrit quatre romans et un recueil de textes en autopublication.
Le rapt nazi
Et elle lit beaucoup. Sa lecture du bouquin Au nom de la race que lui avait prêté son oncle historien au lendemain de son anévrisme, en 2021, l’a amenée plus loin que prévue.
C’est que ce livre signé par les auteurs Claire Henry et Marc Hillel rapporte un phénomène dont on a peu entendu parler : le rapt d’enfants aux traits aryens par les Nazis lors de la Seconde Guerre mondiale.
Il faut savoir que le Lebensborn était un ensemble de «maternités» relevant « d’une association de l’Allemagne nationale-socialiste, patronnée par l’État et gérée par la SS, dont le but était d’accélérer la création et le développement d’une race aryenne parfaitement pure et dominante », tel que le définit Wikipédia.
« J’étais bouleversée en finissant la lecture de ce livre. Et quand j’en parlais autour de moi, on ne savait rien de tout cela », affirme l’autrice, qui en était surprise.
Il n’en fallait pas plus pour que sa plume imagine le récit d’une victime de ce kidnapping visant l’adoption de ces 300 000 enfants destinés à former la race arienne tant souhaitée par le chef du Troisième Reich, Adolf Hitler.
La petite fille du Lebensborn
Celle-ci lancera d’ici quelques semaines son premier roman officiel, qui porte le titre La petite fille du Lebensborn, aux éditions Pleine lune.
Son récit entraîne le lecteur au cœur de l’histoire d’Annaliese, une petite Danoise de quatre ans, enlevée brutalement à ses parents en 1943, qui sera placée dans un orphelinat puis adoptée par une famille allemande.
Des années plus tard, alors que son époux l’a amenée jusqu’à Montréal, elle ouvre pour la première fois le livre de sa vie à sa petite-fille Mia.
Bien que son roman soit fictif, elle l’a ainsi élaboré à partir d’événements historiques biens réels, s’étant déroulés principalement au Danemark, en Belgique, en France et en Allemagne.
« J’ai voulu apporter une visibilité à ces 300 000 enfants kidnappés et amenés au Lebensborn. Car, on parle beaucoup du génocide juif, mais il y a eu tellement d’autres choses durant cette guerre, qui a fait des millions de morts », souligne Mme Lavoie.
Pour rappel : entre 60 et 80 millions de gens sont morts durant la Seconde Guerre mondiale, ce qui en fait le conflit militaire le plus meurtrier de l’histoire de l’humanité.
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