M. Parent est également co-producteur du film Novembre 84, un documentaire du même type portant sur des assassinats d’enfants et dont nous vous avons parlé à maintes reprises.
Cette fois, on cherche à donner un deuxième souffle aux enquêtes policières portant sur les meurtres non résolus de sept femmes brutalement assassinées il y a une quarantaine d’années: Sharron Prior, Suzanne Blanchard, Theresa Allore, Denise Bazinet, Louise Camirand, Hélène Monast et Joanne Dorion. Elles étaient âgées entre 16 et 25 ans et pourraient avoir été les victimes d’un seul et même tueur.
Perquisition dans une piquerie
Samedi, à Saint-Eustache, Stéphan Parent et son équipe travaillaient à la reconstitution d’une descente policière effectuée en 1975 dans une piquerie de Pointe-Saint-Charles, alors opérée par le proxénète Frank Daly, Celui-ci y exploitait de jeunes prostituées et les enquêteurs le soupçonnaient d’être lié au meurtre de Sharron Prior, une adolescente de 16 ans dont le corps avait été retrouvé à Longueuil. Elle avait été violée et battue.
«Son nom était revenu souvent dans le cadre de l’enquête. Et comme la jeune fille avait été vue dans une pizzeria qu’il opérait dans le même secteur, il était devenu un suspect important», relate Stéphan Parent, ajoutant que Daly avait finalement été relâché, faute de preuves.
Un plan-séquence de six minutes
Au moyen de différents témoignages, d’archives et de photos, ainsi que sur la base des informations qui foisonnaient dans les médias de l’époque, on a donc pu reconstituer cette perquisition le plus fidèlement possible, assure le cinéaste enquêteur, notamment pour ce qui est des costumes, des coiffures et de la décoration. «Il y avait les jeunes filles cachées au sous-sol, les trafiquants à l’étage au-dessus, les armes», énumère Stéphan Parent avant de préciser que la scène tournée est un plan-séquence de six minutes, ce qui représente un joli défi puisque la captation des événements qui s’enchaînent doit être réalisée en une seule prise, sans coupure ni montage.
«Ça commençait à l’extérieur, avec les policiers qui frappaient à la porte, on entrait au premier étage, on descendait au sous-sol où il y avait des actions, pour ensuite remonter au deuxième, où l’on aperçoit une jeune fille intoxiquée qui subit un interrogatoire, pour finir à la cuisine où l’on procède à l’identification des personnes qui se trouvent sur les lieux», raconte le cinéaste. On a mis tout un après-midi à orchestrer et synchroniser tout ça et l’on s’y est pris à quatre fois avant de réaliser la bonne prise.
«Le résultat est assez percutant. Ça fait très caméra-reportage. C’est cet effet-là que je voulais faire ressentir au public. Lui communiquer la tension et l’intensité du moment», poursuit Stéphan Parent.
C’est pratiquement un travail de moine que de compiler les informations relatives à ces dossiers complexes. Il faut y mettre le temps nécessaire, ce que Stéphan Parent accomplit à ses frais, motivés par la passion et son désir de faire avancer les choses.
On peut suivre l’évolution de ce projet sur la page Facebook créée à cet effet.