Même sa mère, comprend-il aujourd’hui, lui témoignait son amour en chanson, plutôt qu’en mot. Sa mère est chansons. Pour elle, il a imaginé un spectacle, Ma mère chantait toujours, présenté en grande première à Sainte-Thérèse, le dimanche 9 novembre prochain.
Or, si ce spectacle s’affiche tout en douceur, sans faire de vague, il contraste joyeusement et totalement avec l’envergure qui caractérise son autre spectacle, Vintage, déjà vu par 100 000 personnes. «C’est voulu. C’est même pour moi une exagération de faire ça aussi en douceur. Mais ça répond à un désir profond qui traduit ma vision un peu particulière du show-business», explique-t-il au bout du fil.
Ce n’est pas tant le besoin de mener plusieurs projets de front, on le devine, qui motive l’homme et inspire le musicien. C’est plutôt cette envie d’embrasser la musique, de l’exprimer sous toutes ses formes et selon tous les styles, du grand déploiement à l’intimité la plus profonde.
Les «racoins» du Québec
Ma mère chantait toujours, c’est aussi un besoin pour Charles de transmettre l’énorme, le gigantesque volume de chansons reçu de sa mère. «Ma mère chantait et jouait de la musique tout le temps», évoque-t-il. Son amour pour la musique, qu’elle soit française, québécoise, anglaise ou américaine (elle était aussi une grande fan de David Bowie, Leonard Cohen, Nat King Cole et Bob Dylan), a chevauché plusieurs courants et traversé plusieurs époques.
Faut-il dès lors se surprendre que le spectacle présenté aujourd’hui par son fils puise dans un immense répertoire qui abrite 30, voire 40 ans de musique? «Ce spectacle me permet aussi une proximité avec les gens que ne se prête pas à Vintage», compare celui qui célèbrera ses 25 ans de carrière dans quelques semaines.
D’un côté il vivra, grâce à sa série de spectacles Vintage prévue le printemps prochain à New-York, l’euphorie et la démesure. De l’autre, il découvrira les petites salles intimistes du Québec. «Je raconte une histoire musicale, avec des variantes, selon le moment, qui vient connecter avec l’histoire de tout le monde. Contrairement à Vintage, ce spectacle est entièrement français, à quelques exceptions près. Je ne peux pas être plus heureux qu’en ce moment», décline-t-il.
Avec pour seul compagnon de scène son piano, Grégory Charles interprétera des chansons de Diane Dufresne, Gilbert Bécaud, Édith Piaf, Roger Whittaker, Serge Lama, Charles Aznavour, Jacques Brel, Georges Dor et bien d’autres.
Le spectacle sera présenté en une seule partie de 90 minutes. La représentation de Sainte-Thérèse marquera le début d’une longue tournée (des dates sont confirmées jusqu’en janvier 2016) au cours de laquelle Charles compte bien visiter tous les «racoins» du Québec. «Ça pourrait continuer toute la vie que je serais heureux», termine-t-il.