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Sylvain Larocque sur la scène de L’Urlu au profit du Mitan

Photo courtoisie – L’artiste Sylvain Larocque fera découvrir son tout nouveau spectacle, encore en rodage, aux citoyens souhaitant soutenir l’organisme Le Mitan, à L’Urlu le 27 juin.

Sylvain Larocque sur la scène de L’Urlu au profit du Mitan

Publié le 10/06/2025

La Maison d’accueil Le Mitan invite les citoyens à la première du tout nouveau spectacle de l’humoriste Sylvain Larocque, qui se déroulera le 27 juin à L’URLU de Sainte-Thérèse et qui constitue la principale activité de sa levée de fonds annuelle dont les profits serviront à bonifier l’offre de services destinée aux femmes victimes de violence.

Le refuge Le Mitan a hébergé 104 femmes entre la mi-avril 2023 et la mi-avril 2024, sur 430 demandes d’hébergement de secours tandis que l’équipe d’intervention a répondu à 867 demandes d’aide téléphonique.  Or, Le Mitan manque d’espace pour combler les demandes d’hébergement et manque aussi d’intervenants pour répondre aux besoins d’une clientèle en hausse. D’où la nécessité de lancer un appel de soutien financier auprès de la population.

Services indispensables

La grande majorité de la clientèle du Mitan se situe entre 26 à 45 ans, soit aux alentours de 72 %, selon le rapport d’activités 2023-2024 de l’organisme. Certaines y viennent seules, d’autres, accompagnées de leurs enfants puisque l’endroit a été aménagé en tenant compte de cette réalité. Lorsqu’elles quittent le foyer conjugal, bon nombre de femmes doivent y amener leur progéniture afin de les protéger eux aussi de l’éventuelle violence de leur paternel.

Toutes ces femmes pourront ainsi séjourner dans un lieu tenu secret en vue de les protéger et recevront un soutien psychologique les outillant au mieux pour la suite de leur vie.

Une fois reparties de cet hébergement de secours, ces femmes pourront obtenir un suivi de la part de l’équipe du Mitan. L’un des objectifs de la présente levée de fonds est justement de remettre en marche le service externe avec le suivi individuel. Mais l’organisme veut en faire davantage. On parle de bonifier le service jeunesse avec plus de sensibilisation dans les écoles et auprès de différents organismes pour jeunes, de rencontres de groupes externes, ainsi qu’un travail actif auprès des comités d’accès à des logements abordables et sur l’attribution du Programme de soutien au logement.

La présidente du conseil d’administration de l’organisme, Kim Lachapelle-Dubord, insiste sur l’importance des services déployés par Le Mitan. Elle sait de quoi elle parle, ayant dû elle-même faire appel à leurs services antérieurement, ce qui lui a permis d’amorcer un travail de conscientisation face à la violence dont elle avait été victime et d’y trouver un paquet d’outils pour « se réparer ».

« Certaines femmes vivent des situations anormales sans se rendre compte que ce n’est pas normal. Le Mitan aide les hommes et les femmes à en prendre conscience, parce que c’est si difficile de se sortir de cette violence-là et que c’est connu que les femmes ont le réflexe de retourner vers l’homme qui les a violentées. »

Toutefois, Mme Lachapelle-Dubord a eu l’heureuse initiative de solliciter un artiste prêt à soutenir la cause du Mitan : Sylvain Larocque. Ce dernier offrira donc une première version de son tout nouveau spectacle, encore en rodage, en guise de levée de fonds au profit du Mitan, le 27 juin prochain, dans la salle de L’URLU, à Sainte-Thérèse.

Sylvain Larocque à L’URLU

Lié par l’amitié qu’il partage avec Mme Lachapelle, l’humoriste devenu conseiller municipal de Saint-Charles dans l’équipe de Catherine Fournier, a accepté d’emblée de se produire en spectacle pour une troisième année consécutive au bénéfice de La Maison Le Mitan.

Celui-ci se dit particulièrement touché par la cause des femmes violentées, car certaines de ses proches en ont été victimes, dit-il sans vouloir entrer dans les détails.

« C’est une cause qui me tient particulièrement à cœur. Il y a eu des femmes dans ma vie qui ont été victimes d’abus et de harcèlement et qui ont eu recours à ce type de services, qui est inestimable. Et moi, je fais ce que je peux pour aider », soutient-il.

Questionné sur la montée du masculinisme, M. Larocque s’est exprimé sans détour. « Je déteste absolument ce genre de choses. C’est triste que des hommes prenant la parole sur la place publique soient vieux jeu et bornés. Je suis déçu ; il est temps que les hommes s’expriment pour les bonnes raisons et les bonnes causes, dont celle-ci. »

L’artiste reproche d’ailleurs aux médias d’accorder trop de visibilité au phénomène masculiniste justement. « Vous savez, dans tout groupe, qu’il s’agisse de l’emploi, de religion ou autre, il y a toujours un 10 % de radicaux ou d’insatisfaits qui gueulent plus fort que les autres. Et les médias, pour rentabiliser leurs opérations, leur accordent 90 % de leur attention contre ce 10% de ces radicaux-là, qui ne reflètent pas du tout l’opinion du reste des hommes », déplore-t-il.

Manquent-ils de modèles masculins positifs, ces jeunes hommes ? « Sans doute que oui, mais ils sont victimes de la surexposition médiatique.

Dans le spectacle qu’il présentera en primeur le 27 juin – mais qu’il amènera sur la scène seulement en 2026, il a privilégié cette formule à celle d’un gala impliquant plus d’un artiste, comme par le passé. Une formule plus simple, dit-il.

Il y sera question de nature humaine, de politique, de la langue française – un élément qu’il intègre au spectacle qu’il présente en France, ces jours-ci. Entre autres. « Je dis tout haut ce que l’on pense tout bas », précise celui qui a été l’un des premiers co-auteurs d’Un gars, une fille (première période).

« On espère que les gens vont embarquer pour aider Le Mitan. C’est du stand up à l’américaine et le propos n’a pas de lien direct avec l’organisme. C’est juste du fun », promet l’humoriste, qui présentera ainsi son 6e one-man-show et est reconnu pour la force de son écriture. Il a remporté plusieurs trophées Olivier à titre d’auteur et d’autres prix récompensant son spectacle d’humour auxquels se sont ajoutés des prix Gémeau.